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Islande
Lydhveldidh Island

65 00 N, 18 00 W
L'Islande est un Etat insulaire de l'océan Atlantique Nord, au Sud-Est du Groenland, au Nord-Ouest de la presqu'île scandinave et au Nord des îles Britanniques; elle est frôlée à sa pointe la plus septentrionale par le cercle polaire arctique. Sa superficie est de 103,000 km²; sa population de 306,700 habitants (2009). République constitutionnelle, l'Islande se divise administrativement en 8 régions (Austurland, Hofudhborgarsvaedhi, Nordhurland Eystra, Nordhurland Vestra, Sudhurland, Sudhurnes, Vestfirdhir, Vesturland). Capitale : Reykjavik.

Carte de l'Islande.
Carte de l'Islande. Source : The World Factbook.

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-Côtes
L'Islande est de forme presque circulaire; ses côtes sont découpées par de nombreux fjords ou golfes; au Nord-Ouest et au Nord, le Breidafjördur et le Hunnafloi y forment une péninsule d'une certaine étendue sur les côtes de laquelle s'enfoncent l'Arnarfjördur et l'Isarfjardardjup. Les autres golfes sont, au Nord : le Skagafjördur, l'Eyjafjördur, le Skjalfandi et l'Öxarfjördur; au Nord-Est, le Thistilfjördur, le Bakkafloi, le Vopnafjördur; à l'Est, le Reydarfjordur, le Berufjördur et l'Hornafjördur; enfin, à l'Ouest, Faxafloi, 

Les principaux caps sont : le cap du Nord (Cap Horn ou Straumnes), à Ia pointe Nord-Nord-Ouest de l'île; le cap Langanes, à la pointe Nord-Est; le cap Stokknes, à l'Est, et le cap Reykjanes, au Sud-Ouest. Près du littoral méridional se trouve le groupe des îles Westmannaeyjar, au-delà duquel se trouve l'île de Sursey, apparue en 1963, sous l'effet de l'activité volcanique.
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Islande : le Sprengisandur.
Les laves grises du Sprengisandur; au fond : la Thjorsa et 
le dôme de l'Hofsjökull.

Aspect. Orographie.
D'origine relativement récente, l'Islande n'est devenue terre ferme que vers la fin du Néogène. Elle est constituée dans son ensemble par un plateau très étendu et désertique, le Sprengisandur. Elle forme un plan incliné de l'Est à l'Ouest et surtout au Sud-Ouest, traversé par une zone de trachyte coupée elle-même par une dépression centrale. Ce plateau s'appuie sur des massifs de montagnes qui se tressent sur tout le pourtour de l'île. Le sommet le plus élevé est le cratère d'Oeräfa-Jökull, qui s'est formé en 1872, et qui appartient au puissant massif du Vatna-Jökull ou Klofa-Jökull, accumulation de volcans aux flancs couverts de glace et de neige, située près de la côte Sud-Est. Dans cette région, l'activité sismique et volcanique ont causé en diverses occasions des ravages considérables, notamment en 1867, pendant les hivers de 1872 à 1873, de 1874 à 1815. Au Nord du Vatna-Jökull se trouve le Dyngyn, cirque de montagnes dont le centre est occupé par l'Askja, vaste plateau couvert de neige dans lequel un volcan nouveau, l'Oskja-dja, s'est ouvert en 1875 en vomissant de la pierre ponce au lieu de lave. 

Un autre foyer d'activité volcanique enserre le Myvatn (lac des Moustiques), au Nord-Est de l'lslande, borné par les Namafjöl, chaîne de montagnes de tuf où se trouvent des solfatares. C'est aussi sur le versant oriental que se rencontrent les maccalube, ou volcans de boue. On distingue encore diverses autres chaînes : le massif que forme la grande péninsule du Nord-Ouest avec le Dranga et le Glamm-Jökull; le massif peu volcanique qui s'étend à travers la partie septentrionale de l'île; la chaîne qui commence à l'Est de Reykjavik et remonte vers l'Ouest; la chaîne toute volcanique qui part de l'extrémité Sud du Vatna-Jökull, se réunit près de la côte avec d'autres cônes et joint ensuite le Vésuve de l'Islande, l'Hékla, amas de cendres, de tufs, de ponces, de palagonites et d'obsidiennes.

-Islande : région du Landmannalaugar.
Le lit d'une rivière dans la région du Landmannalaugar. 

Hydrographie.
Lorsque l'été a fondu les glaces des lacs et les neiges des collines et des plaines, l'Islande est abondamment arrosée; quelques-uns de ses cours d'eau sont de véritables fleuves par la masse liquide qu'ils portent à la mer; ce sont : la Thorsa ou Thjorsa, qui reçoit toutes les eaux de l'Hékla au pied duquel elle forme une chute remarquable; l'Olfusa, où s'écoulent les tièdes ruisseaux des geysers; le Skjalfjandi-fljot, les deux Jokulsa et le Lagar-fljot, qui descendent du plateau de Vatna. La Jokulsa de l'Ouest est le fleuve le plus considérable de l'Islande et forme la fameuse chute de Dettifoss, qui se précipite de 60 mètres de hauteur. Les lacs sont nombreux; nous nous contenterons de mentionner le Thingvalla, au Sud-Ouest, et le Myvatn, au Nord, dont nous avons déjà parlé et qui a été en partie comblé, au XVIIIe siècle, par l'éruption de volcans voisins.
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Islande : le lac Myvatn.
Le lac Myvatn

On ne peut s'étonner que de cette terre façonnée par le volcanisme naissent de nombreuses sources chaudes parmi lesquelles de grandes sources jaillissantes appelées geysers. La plus célèbre est le grand Geyser.

Climat.
Grâce au Gulf Stream dont une branche baigne la côte méridionale et la côte occidentale, l'Islande jouit d'un climat que l'on peut qualifier de tempéré, si l'on considère sa situation près du cercle polaire. Au Nord, la température moyenne de l'année ne descend pas au-dessous de 0 °C; au Sud, elle est de + 5 °C; les températures extrêmes observées ont été : en hiver, -18°,7 °C; en été, à Reykjavik, + 22°C. Dans cette dernière localité, les variations de température ne dépassent guère un degré en vingt-quatre heures; toutefois le contraste des climats est considérable entre les deux moitiés de l'île, surtout quand les glaces de la banquise encombrent les fjords de la côte septentrionale. Les hivers sont longs et tièdes; les étés, courts, frais et pluvieux. Les chevaux et les moutons passent l'hiver en plein air. Les aurores boréales illuminent souvent le ciel durant les longues nuits, dans la direction du Groenland. Le printemps est très désagréable, à cause des violentes tempêtes du Nord-Est, qui sévissent surtout pendant le mois de mai.
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Islande : solfatare.
Solfatare dans la région du lac Myvatn. 

Sol. Productions minérales et végétales.
Dans la région du Nord, le fond des vallées est occupé par des prairies, les pentes par des pâturages; sur la côte méridionale, le pays est plat; l'intérieur de l'île est un plateau désert. La surface des plateaux, appelée heidi, est recouverte d'une couche de gazon épaisse à peine de quelques centimètres; la hraun, ou champ de lave, alterne avec la heidi et forme des amoncellements étranges, des coulées à surface ridée, des nappes unies ou glissantes, parfois crevassées; ailleurs on rencontre des torrents, des marais et des glaciers.

Les montagnes de l'Islande recèlent de l'argent, du cuivre, du fer et du plomb, de la pierre à chaux et de la pierre à plâtre, plusieurs espèces de marbre et d'argile, des meulières, et surtout le spath d'Islande, indispensable aux physiciens, à cause de la double réfraction qu'il possède. On le trouve principalement vers le milieu de la côte orientale. Des milliers de solfatares produisent d'immenses quantités de soufre que l'on exploite depuis le milieu du XVIe siècle; des bancs que l'on pourrait abattre en carrière constituent une réserve de ce métalloïde que l'on dit inépuisable.
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L'Islande vue depuis l'espace.
L'Islande vue de l'espace (fin de l'été). Image : Nasa World Wind.
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La végétation est très maigre et très chétive : il n'y a pas d'arbres ou du moins il n'y en a qu'un qui mérite réellement ce nom et que les habitants considèrent comme la principale curiosité de la contrée; c'est un Sorbus aucuparia, situé au Nord de l'Islande et abrité par une montagne contre le vent glacial de l'arctique; non loin de là se trouve aussi le bois de l'île, bouquet de bouleaux à peu près hauts comme les noisetiers de l'Europe continentale. On s'est demandé s'il en a toujours été ainsi et si, dans les temps anciens, la végétation. de cette île désolée était la même que de nos jours, les Sagas parlant de forêts qui recouvraient jadis la surface du pays; mais les Sagas ont été mal interprétées, le mot mörk qu'elles emploient signifiant aussi bien bois que forêts. L'Islande, en effet, pour n'avoir pas de forêts ne manquait pourtant pas tout à fait de bois, ses habitants recueillaient sur les côtes les bois flottants apportés par les courants de l'océan; actuellement, la tourbe et le sapin de Norvège remplacent le bois flotté. Il a d'ailleurs été établi par l'observation directe des incrustations recueillies sous les couches de silice que déposent les geysers, que la végétation n'a pas varié depuis la seconde moitié du IXe siècle de notre ère, c'est-à-dire depuis l'arrivée des premiers colons. Le seigle, l'orge, l'avoine, croissent en Islande, mais n'arrivent pas souvent à maturité; les pois, les pommes de terre, les choux, les raves, les navets donnent de meilleurs résultats; mais la culture la plus répandue est celle des prairies qui fournissent d'excellents foins.
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Islande : rhyolites du Landmannalaugar.
Rhyolite verte au Landmannalaugar. 

Le sol produit, surtout dans la partie occidentale, quelques espèces de graines sauvages, notamment le meluv, sorte de chanvre dont on fait du pain qui ne manque pas de saveur; l'angélique, l'oseille, le cochléaria, sont aussi employés comme aliments; on trouve en outre d'utiles lichens, entre autres la mousse de rocher connue sous le nom de mousse d'Islande (Cetraria Islandica), et diverses espèces de baies parmi lesquelles on compte les myrtilles.

Faune.
En fait de quadrupèdes sauvages, on ne connaît que le renard bleu. L'ours blanc, venu du Groenland sur un iceberg, fait parfois, dit-on, une descente en Islande. La souris et le mulot semblent indigènes. Les reptiles, serpents, lézards, grenouilles ont été vainement cherchés dans l'île où l'on ne trouve pas non plus un seul papillon; mais les moustiques et les simulies pullulent dans certaines régions qu'ils rendent presque inhabitables. Parmi les espèces d'oiseaux indigènes, nous mentionnerons le pétrel des tempêtes, les goélands, les macareux, que constituent, avec l'eider, la richesse de mainte partie du littoral; ces oiseaux donnent leurs plumes, leur duvet, leurs oeufs, leur chair, leur huile, et, desséchés, ils sont utilisés comme combustible au lieu de tourbe ou de bois flotté. Les eiders sont un des trésors les plus précieux de l'île, et l'on a pris les plus grandes précautions pour en assurer la conservation.
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Islande : Akureyri.
Akureyri, au fond de l'Eyjafjördur.  Photos : © Serge Jodra.

Les mers islandaises sont très poissonneuses; on y pêche la morue et l'opacle ou requin des mers arctiques; on prend des saumons dans les rivières.

Les espèces d'animaux domestiques sont peu nombreuses : les chevaux introduits dans la contrée sont devenus une race spéciale; sobres, patients, vigoureux, quoique de petite taille, ils résistent aux plus grandes fatigues; quelques uns sont redevenus sauvages. Après les chevaux, les moutons sont pour l'Islande l'animal le plus précieux. Le porc a disparu; les chats et les chèvres sont très rares; les chiens sont assez nombreux. (DMC).
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Cartes de l'Islande.

Topographie de l'Islande.
Topographie
Economie de l'Islande.
Activité économique
et utilisation des sols
Démographie de l'Islande.
Démographie
et divisions administratives
Carte de l'Islande (muette).
Relief et couleur de surface
Carte muette
L'Islande vue de l'Espace.
L'Islande vue de l'espace
Carte muette
Coronelli : Carte de l'Islande (1692).
Carte de 1692
par Vincenzo Coronelli
Cliquer sur les miniatures pour afficher les cartes.


Michel Metay, Islande - Splendeurs et colères d'une île, Belin, 2010.
2701157625
Mars 2010: après presque 200 ans de sommeil, le volcan islandais Eyjafjöll, explose et provoque une paralyse sans précédent d'une partie de l'Europe. La situation géographique exceptionnelle de l'Islande, île perdue au milieu de
l'Atlantique, en fait l'une des régions les plus actives du monde, avec plus de 200 volcans et 600 sources d'eaux chaudes! Terre de glace et de feu, île de contrastes, l'Islande fascine. Au-delà de l'émerveillement, comment expliquer un geyser? un tube de lave? une aurore boréale? Faut-il craindre le réveil d'autres volcans? Et qu est-ce qui rend cette contrée aussi explosive? Ce livre propose une ballade en Islande à la découverte des manifestations naturelles propres à ce bout de terre, sans oublier la faune et la flore. Illustré de magnifiques photographies, il fournit de façon accessible des explications sur la géologie mystérieuse de cette autre île de beauté. (couv.).

Cyril Demange; photos : Anne Buston et Sophie Demange, L'Islande, le choc des hommes et des éléments, La Renaissance du Livre, 2007. « L'Islande cumule les superlatifs : on y trouve, à l'échelle de l'Europe, la chute d'eau la plus puissante, le plus grand désert de pierres, le glacier le plus étendu... Mais elle offre aussi la plus longue faille éruptive du monde, la plus grande coulée de lave, le plus grand nombre de sources chaudes, l'air le moins pollué, l'eau la plus pure.

Pourtant, à la fin du IXe siècle, une poignée de Vikings audacieux ont su y implanter une civilisation originale, ils ont trouvé de quoi subsister parmi champs de lave et marécages. Ils lui ont également donné une mythologie riche (peuplée d'elfes, trolls et autres créatures surnaturelles) et l'une des plus belles littératures de tous les temps.

Au XXIe siècle, avec à peine plus d'un habitant au kilomètre carré, l'homme y a toujours sa place, une petite place.

Cet ouvrage reflète parfaitement l'équilibre instable, la tension constante entre des forces naturelles extraordinaires et la fragilité des réalisations humaines. Divisé en deux parties, il met en regard l'Islande des hommes et celle des quatre éléments. Quand hommes et nature trouvent un compromis, beau mais fragile. »  (couv.)

Localisation de l'Islande.
Carte de localisation de l'Islande.
Au-dessous : carte de comparaison de la superficie.
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