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Hoelderlin

Johann Christian Friedrich, Hoelderlin (Hölderlin) est un poète né à Lauffen le 20 mars 1770, mort le 7 juin 1843. Il perdit son père dès son enfance et sa mère se remaria; destiné d'abord à la théologie, il fit ses études à l'université de Tubingen à partir de 1788, mais se sentit dès lors attiré par la littérature; il se proposait comme idéal la vie des Grecs et se tourna bientôt vers le panthéisme; en même temps, il était vivement attiré par les doctrines du contrat social de Rousseau et par la Révolution française. En 1794, il termina ses études, fut précepteur à Iéna et rentra en relations amicales avec Goethe, Herder et Schiller. En 1796, il devint précepteur chez le banquier Inkenstein à Francfort-sur-le-Main. Sa nature rêveuse et triste, profondément dégoûtée de la société actuelle, semblait pouvoir trouver le repos dans une place agréable, mais une passion malheureuse et partagée qu'il conçut pour Susette, la femme du banquier (qu'il nomme Diotima dans ses vers), l'obligea à s'éloigner de la maison.

C'est à son séjour de Francfort que l'on doit son roman de Hyperion oder der Eremit in Griechenland (1797-99, 2 vol.). Il vécut ensuite chez son ami Sinklair à Hombourg et Rastatt, correspondait avec Diotima jusqu'en 1800 et écrivait deux drames, Agis et Empedocle, dont subsistent des fragments. La pièce de vers intitulée Emilie vor ihrem Brauttay, une de ses meilleures, date aussi de cette époque. La forme de ces vers est remarquablement belle, mais le poète était si loin de la réalité et de l'humanité qu'ils ne sont accessibles qu'à ses admirateurs. Il séjourna ensuite quelque temps en Suisse (1801) puis au mois de décembre se rendit à Bordeaux comme précepteur; dès l'été de 1802, il revint en Allemagne malgré l'extrême misanthropie qui avait complètement altéré son caractère et sa raison, et le dégoût qu'il éprouvait pour l'Allemagne. 

Pendant deux années il fut soigné à Nurtingen chez sa mère, et accepta ensuite une place de bibliothécaire à Hombourg. Pendant ses heures de calme, il travaillait à une traduction de Sophocle pour lequel il avait une grande admiration. Mais son esprit achevait de se déranger et on dut le faire soigner dans une maison de santé en 1806 à Tubingen, puis chez un brave menuisier du nom de Zimmer. Il vécut jusqu'en 1813 dans la maison de celui-ci, sans jamais reprendre la possession de sa raison; par intervalles, cependant, il redevenait calme. Ses vers ont été très admirés en Allemagne. (Ph. R.).



Marie-Hélène Boutet de Monvel, Hölderlin : Plus loin que la folie, Le bord de l'eau, 2006. - Poète romantique allemand né le 20 mars 1770 et décédé le 6 juin 1843 Friedrich Hölderlin est considéré comme un des plus grands poètes lyriques allemands mêlant classicisme et thèmes chrétiens dans ses oeuvres. Le coeur de son oeuvre se trouve dans son romanHypérion (1797 - 1799), exprimant sa fascination pour la Grèce antique.

De sa vie, Hölderlin n'a retenu aucune stabilité ni aucun bonheur, selon lui : il manqua à la fois d'argent, de reconnaissance et les suspicions de la société à son encontre dans une affaire amoureuse avec une femme mariée le conduisirent finalement à la folie ("Je suis mortel, né pour l'amour et pour souffrir" a-t-il une fois écrit). Il rejetait l'habituelle acceptation idéaliste de la félicité, pour lui le plaisir existait mais c'était "de l'eau tiède sur la langue". 

Les 36 dernières années de la vie d'Hölderlin se déroulèrent sous l'ombre de la folie, vivant le reste de ces jours dans une sorte de maison de repos à Tübingen. En 1831 Friedrich Nietzsche écrivit un enthousiaste essai sur Hölderlin, son "poète favori", très largement oublié en ce temps. En 1874 apparut une collection des oeuvres d'Hölderlin, Ausgewählte Werke, mais ce n'est pas avant le début du XXe siècle, qu'il commenca à gagner la reconnaissance du public, et fut alors considéré comme le plus grand poète allemand après Goethe. (couv).

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