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Fürstenberg

La maison de Fürstenberg prétend descendre des Agilolfings par Ega, maire de Dagobert I. Elle s'est divisée et subdivisée en plusieurs branches; deux lignes ont survécu :  la première de Souabe, comtes, puis princes de Furstenberg; la seconde de Westphalie, barons, puis comtes de Furstenberg.

Les Füstenberg de Souabe.
La première ligne descend des comtes d'Urach qui bâtirent au milieu du XIIIe siècle, dans la Forêt-Noire, le château de Furstenberg. Le troisième fils du comte Egon V d'Urach, Henri, reçut Fürstenberg et Villingen pour sa part, son frère aîné gardant Fribourg-en-Brisgau. Henri (mort en 1284) fut donc le fondateur de la maison de Fürstenberg. 

Les diverses lignes entre lesquelles elle s'était partagée se réunirent en 1559 dans la personne de Frédéric III. Mais ses fils en fondèrent d'autres : Christophe Ier, celle de Kinzigthal; Joachim, celle d'Heiligenberg. La ligne de Kinzigthal se subdivisa en branches de Moeskirch (éteinte en 1744) et de Stuhlinger. Cette dernière eut l'avantage de durer. Ses représentants héritèrent donc de la ligne de Heiligenberg, laquelle avait prospéré et obtenu l'entrée an collège des princes du Saint-Empire (1667). A son extinction (1710), la principauté passa à la branche de Kinzigthal-Moeskirch, puis à celle de Stuhlinger. 

Cette dernière se subdivisa à son tour en ligne princière et ligne landgraviale fondées par Joseph-Guillaume-Ernest (mort en 1762) et Louis-Auguste-Egon (mort en 1759) ; la première obtint en 1762 de l'empereur que tous ses membres auraient le titre de prince, et non plus seul le prince régnant; elle comportera trois branches : princière ou de Souabe (Furstenberg-Donaueschingen) dont le chef est Charles-Egon, général prussien; branche princière Furstenberg-Purglitz (Bohème); branche princière de Fürstenberg-Koenigshof. La ligne landgraviale se divisa en branches de Taykowitz (éteinte en 1866) et de Weitra, qui dure encore. 

La principauté de Fürstenberg a été médiatisée en 1806 et partagée entre l'Autriche, Bade, le Wurttemberg, le Hohenzollern. Elle comprenait plus de 2000 km² et 100,000 habitants, comté de Heiligenberg, landgraviats de Stuhlingen et Baar, seigneuries de Jungnau, Trochtelfingen, Hausen et Moeskirch. 

Les principaux personnages de la maison de Furstenberg ont tous été de la ligne de Heiligenberg : 

• Le comte Egon VII (25 mars 1588-24 août 1635), qui commandait l'armée impériale à Mantoue (1629) et l'aile droite de Tilly à Leipzig

• Son fils, François-Egon (10 avril 1625 - 1er avril 1682), évêque de Strasbourg (1663), gagné par Louis XIV, dont il servit la politique en 1668 et dans la guerre de Hollande, était chargé d'affaires de l'électeur de Cologne. Il rendit en cette qualité de nombreux services à Louis XIV. Il devint évêque de Metz en 1658, prince-évêque de Strasbourg en 1663, et se montra toujours très favorable à la France. Mis au ban de l'Empire (1675), il fut rétabli à Strasbourg par Louis XIV en 1681. Il mourut en 1682 à Cologne, six mois après que Strasbourg eut ouvert ses portes aux Français. 

• Son frère, Guillaume-Egon (2 décembre 1629-10 avril 1704), ministre de l'électeur de Cologne Maximilien-Henri, prince-évêque de Liège, et pourvu, comme son aîné, de nombreux bénéfices allemands, fut également un serviteur fidèle de Louis XIV. Il était évêque de Metz (1663). En 1674, l'empereur le fit enlever, conduire à Neustadt et condamner à mort; le nonce du pape empêcha l'exécution, et la paix de Nimègue lui valut la liberté. Louis XIV le porta à l'évêché de Strasbourg (1682), au cardinalat (1686), le fit nommer coadjuteur de Maximilien-Henri à l'archevêché de Cologne, et élire archevêque la même année (1688). La diète de Ratisbonne l'avant déclaré ennemi de l'empire, il se retira en France, où il reçut les abbayes de Saint-Germain-des-Prés, dont il restaura le palais abbatial, et de Fécamp

• Son fils, Antoine-Egon, prince de Fürstenberg (23 avril 1656-10 octobre 1716), fut le favori de l'électeur de Saxe Auguste le Fort, qui, devenu roi de Pologne, lui confia l'administration de la Saxe.

• Ferdinand de Fürstenberg, évêque de Paderborn, né en 1626 à Bilstein en Westphalie, mort en 1683, fut protégé par le nonce Chigi, qui, devenu pape sous le nom d'Alexandre VII, l'appela à Rome, et le nomma successivement camérier secret, évêque de Paderborn (1661), de Munster (1678, et enfin vicaire général du Saint-Siège pour les pays du Nord. Il employa sa fortune et son crédit à encourager les lettres et les arts et à soutenir les jeunes gens que leur pauvreté eût empêchés de cultiver d'heureuses dispositions pour les sciences : Pierre Frank, Nicolas Heinsius, le P. Larue, Commire, reçurent ses bienfaits. On a de lui : Monumenta Paderbornensia ex historia romana, francica et saxonica eruta, Paderborn, 1669; Poemata, Paris, 1684, et Rome, 1656 (dans les Poemata septem illustrium virorum).

Les Füstenberg de Westphalie.
Les Furstenberg de Westphalie apparaissent, au début du XIIIe siècle, possesseurs du château de Furstenberg sur la Ruhr. Ils fournirent des membres à l'ordre des porte-glaives en Livonie; au XVIe siècle, ils fondèrent en Courlande une ligne, éteinte en 1780. 

Celle d'Allemagne obtint en 1660 le titre de baron; sa branche cadette ou rhénane recut en 1840 celui de comte. Quelques-uns de ces Fürstenberg se distinguèrent au service des électeurs ecelésiastiques, surtout François, né à Herdringen, près d'Arnsberg, le 7 août 1729, mort à Münster le 16 septembre 1811, ministre tout-puissant de l'électeur de Cologne (1762), qui administra admirablement l'électorat et s'acquit la réputation d'un des hommes d'Etat les plus remarquables de l'Allemagne. (GE).

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Dictionnaire biographique
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