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Le marquis de La Fayette

M. P.-J.-R.-Y. Gilbert Motier, marquis de La Fayette (Lafayette), naquit en 1757, au château de Chavagnac en Auvergne, d'une noble et ancienne famille, qui avait produit, au XVe siècle, Gilbert Motier de la Fayette, mort maréchal de France en 1464, après avoir battu les Anglais à Baugé, en 1421. 
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La Fayette
Le marquis de La Fayette, par Philibert Debucourt (1790).

Plein d'enthousiasme pour la liberté, il partit en 1777, comme volontaire, pour les colonies anglaises de l'Amérique du Nord, soulevées contre leur métropole. Il se lia avec Washington, fut fait major général dans l'armée américaine, et fut blessé à la première affaire à laquelle il prit part. Après s'être signalé par une chevaleresque bravoure dans la campagne de 1778, il fut, à son retour en France en 1779, favorablement accueilli de l'opinion publique, qui s'était prononcée pour la cause américaine. Il retourna en Amérique en 1780, et y coopéra, comme général, en 1781, aux succès militaires qui assurèrent l'indépendance des Etats-Unis. En 1784 il fit un troisième voyage en Amérique, où il fut reçu comme un libérateur. 

Nommé député aux états généraux, qui devinrent bientôt l'Assemblée constituante, La Fayette présenta un projet de déclaration des droits de l'homme qui servit de base à celui qui fuit adopté. Après la prise de la Bastille, à laquelle il avait applaudi, il fut nommé commandant de la garde nationale en juillet 1789. Il fit adopter la cocarde tricolore, en disant qu'elle ferait le tour du monde. Les journées des 5 et 6 octobre 1789, dont il fut impuissant à réprimer les sanglants désordres, à la tête de la milice citoyenne, et la journée du 17 juillet 1791, où il fallut proclamer la loi martiale, auraient dû lui l'inquiéter, dès le début de la Révolution, sur les difficultés de fonder la république en France. Mais il avait rapporté d'Amérique des idées généreuses, auxquelles il demeura fidèle toute sa vie. 
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La fayette.
Prestation de serment de La Fayette 
lors de la Fête de la Fédération, par Louis David.

La Fayette commandait en 1792 une des armées destinées à repousser l'invasion étrangère, lorsqu'à la nouvelle des événements du 10 août, il résolut de passer à l'étranger. Arrêté par les Autrichiens, il fut retenu prisonnier dans la citadelle d'Olmutz jusqu'en 1797, où Bonaparte lui fit rendre la liberté par le traité de Campo-Formio. II se retira en Hollande, et rentra en France après le 18 brumaire. Il vota contre le consulat à vie et contre l'empire, et ne reparut sur la scène politique qu'en 1815, où il siégea dans la Chambre des représentants. 

Membre de la Chambre des députés de 1815 à 1824, et de 1827 à 1830, il fut un des plus actifs partisans de la révolution sous laquelle le trône de Charles X succomba en 1830. Nommé alors commandant en chef de la garde nationale, il favorisa l'établissement de la royauté de Louis-Philippe, qu'il proclama " la meilleure des républiques".

La marche imprimée au gouvernement par Casimir Périer dans le sens de l'ordre lui parut contraire à ses principes, et il reprit, à la Chambre des députés, sa place dans l'opposition, où il demeura ,jusqu'à sa mort, en 1854. Ses Mémoires ont été publiées par sa famille, 6 vol. in-8°.

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Dictionnaire biographique
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