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Les départements français
Les Pyrénées-Atlantiques
[Histoire des Pyrénées-Atlantiques]
Le département des Pyrénées-Atlantiques a été formé du Béarn, de la Basse Navarre, de la vicomté de Soule et du pays de Labourd. Sa superficie est de 762,265 hectares, et sa population de 651 665 habitants (2010).

Toute la partie méridionale de ce département, au Sud de l'Adour et du Gave de Pau, est couverte par les Pyrénées, souvent revêtues de pâturages et de bois, souvent aussi nues et stériles; les derniers coteaux des montagnes, au pied septentrional de la chaîne, sont plantés de vignes. La partie Nord-Est du département, celle qui est au Nord du Gave de Pau, est composée de plaines appelées le plateau du Pont-Long et en général peu fertiles. Les landes, montagnes et terres incultes couvrent la moitié du sol de ce département; les prés comptent 75,000 hectares, les vignes 25,000 hectares et les bois couvrent le cinquième de la surface.

Principales communes

Rang Arr. Commune Population
1
3
Pau 86 772
2
1
Bayonne 45 696
3
1
Anglet 39 279
4
1
Biarritz 27 538
5
1
Hendaye 14 383
6
1
Saint-Jean-de-Luz 14 241
7
3
Billère 13 793
8
3
Lons 12 291
9
2
Oloron-Sainte-Marie 11 823
10
3
Orthez 11 033
Rang Arr. Commune Population
11
3
Lescar 10 287
12
1
Urrugne 7 968
13
3
Mourenx 7 734
14
1
Boucau 7 668
15
3
Jurançon 7 241
16
1
Ciboure 6 585
17
1
Hasparren 6 133
18
1
Cambo-les-Bains 5 998
19
1
Bidart 5 849
20
1
Ustaritz 5 806
Codes des arrondissements : 1 = Bayonne, 2 = Oloron-Sainte-Marie, 3 = Pau.
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Nom, formation, situation, limites, superficie

Le département des Pyrénées-Atlantiques, qui portaient le nom de Basses-Pyrénées jusqu'en 1969, doit son nom à la chaîne de montagnes qui forme sa frontière méridionale et qui s'abaisse vers l'océan Atlantique.

Le département formé, en 1790, du Béarn, qui en fournit les deux tiers, et des trois provinces de Navarre, Soule et Labourd, qui appartenaient à la Gascogne et qui formaient le Pays basque français.

Les Pyrénées-Atlantiques, qui occupent exactement l'angle sud-ouest de la France, sont à la fois un département maritime et un département-frontière. Pau, le chef-lieu, est à 816 kilomètres de Paris par le chemin de fer, et à 650 en ligne droite; 45 kilomètres seulement en ligne directe le séparent de l'Espagne.

Les limites des Pyrénées-Atlantiques sont conventionnelles au nord et à l'est. Vers le nord, elles partent d'un point situé sur la rive droite de l'embouchure actuelle de l'Adour, pour se diriger vers l'est, le long des départements des Landes et du Gers, sur une longueur de 100 kilomètres environ. Le côté est, limitrophe des Hautes-Pyrénées, présente la particularité d'envelopper en entier deux enclaves de ce département, contenant les cinq communes de Luquet, Gardères, Séron, Escaunets et Villenave.

Vers le sud, la limite entre le département et l'Espagne est formée par la chaîne des Pyrénées; cependant la frontière ne coïncide pas partout avec la crête des monts franco-espagnols. Par exemple, la France empiète sur le versant méridional dans la haute vallée d'Iraty; l'Espagne, en revanche, possède le cours supérieur du Gave d'Aspe (sur un kilomètre seulement, il est vrai) et les premiers affluents de la Nive et de la Nivelle, rivières françaises. Enfin, la Bidassoa ayant été choisie pour délimiter le point où l'Espagne prend possession des deux versants des Pyrénées ou monts des Asturies, cette limite n'a été suivie que sur quelques kilomètres; plus haut, toute la Bidassoa est espagnole. A l'ouest, les Basses-Pyrénées sont bornées par le golfe de Biscaye, enfoncement de l'océan Atlantique.

Présentant dans son ensemble la forme d'un trapèze, le département se développe sur une largeur de 32 kilomètres à l'ouest et de 75 kilomètres à l'est; entre ces deux limites, sa longueur est de 110 kilomètres en moyenne. La superficie totale, en déduisant les enclaves, est de 762 266 hectares, et le pourtour de 400 kilomètres environ.

Physionomie générale

Dans son ensemble, le département des Pyrénées-Atlantiques est un des plus beaux de la France. Depuis les hautes falaises de la côte basque jusqu'aux sommets couverts de neige qui bornent l'Espagne, presque partout les paysages sont à la fois majestueux, sauvages et gracieux. Les montagnes sont moins hautes dans les Pyrénées-Atlantiques que dans les départements voisins, où se trouvent les plus hautes cimes de la chaîne; mais la nature y est plus attrayante; la végétation, moins riche peut-être, y est plus pittoresque et plus variée. Le ciel, à la fois humide et brillant; le climat, tiède en hiver dans la plaine, rafraîchi en été par la mer et les montagnes : l'aspect particulier du pays basque, si original et si singulièrement attrayant : tout contribue à embellir ce coin de la France, et à lui donner un charme extrême.

On peut diviser les Pyrénées-Atlantiques en trois parties bien distinctes : le Pays basque à l'ouest, les plaines et les coteaux du Béarn au nord et à l'est, les montagnes au sud.

La partie plane ou doucement ondulée du Béarn occupe la moitié environ du département. Elle est traversée, du sud-est au nord-ouest ou du sud au nord, par une multitude de cours d'eau qui forment la partie occidentale d'un éventail de rivières dont le centre est aux environs de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. De Lannemezan, situé sur un plateau de 600 mètres environ d'altitude, les eaux descendent en rayonnant vers les plaines de France, et se creusent des vallées étroites, peu variées, toujours rectilignes, où chaque ride de collines laisse filtrer de nouveaux ruisseaux à mesure que s'éloignent les cours d'eau de droite et de gauche. De la sorte, tout le pays est sillonné de petites vallées divergentes, peu profondes, mais de plus en plus nombreuses à mesure que le plateau s'abaisse au nord-ouest vers les Landes et vers l'Océan.

Séparé du plateau de Lannemezan par la vallée de l'Adour, le massif de collines des Pyrénées-Atlantiques n'en participe pas moins de la nature et de l'aspect de ce plateau principal. Les ruisseaux qui y prennent naissance sont inégalement approvisionnés : les eaux en sont souvent troubles et lentes, et sur le sommet aplani des rangées de collines, les terres cultivées sont entrecoupées de landes, de forêts, de plaines d'ajoncs ou de genêts. Aux environs de Pontacq, de Mesplède, au nord de Pau, dans les landes de Pont-Long, le paysage rappelle tout à fait les landes du littoral. Mais entre cette région et les Pyrénées, à partir de la vallée du Gave de Pau, partout où les eaux descendent des hautes montagnes, à travers de larges vallées bien arrosées et lien cultivées, l'aspect du Béarn se modifie et devient admirable. Sur les collines, couvertes en partie de vignobles ou de prairies, s'étendent de grands bois ou se groupent des bouquets d'arbres toujours rafraîchis par les brises humides de l'Océan. Le maïs ou le froment croît dans les plaines; au bord des routes, la vigne grimpe dans les branches des arbres; les grands villages s'étalent au pied des pentes; les Gaves aux flots rapides et transparents courent dans leurs lits de cailloux, et par-dessus les ondulations des collines se dessine à l'horizon la dentelure des Pyrénées.

C'est dans cette région que s'élèvent les principales villes Nay, Pau, Orthez, sur le Gave de Pau; Bayonne, sur l'Adour, qui est bien plutôt le Gave inférieur; Oloron-Sainte-Marie, sur le Gave d'Aspe, au confluent du Gave d'Ossau.

Toute cette partie sud-est du département des Pyrénées-Atlantiques peut être comparée à un vaste fer à cheval de montagnes, séparé en deux parties dans sa longueur, et ouvert dans sa partie nord. A l'est, le Gave d'Ossau coule dans une vallée étroite, sauvage, hérissée de grandes cimes; à l'ouest, le Gave d'Aspe coule dans une vallée plus large, plus ramifiée, plus pastorale et peut-être plus belle. Du pic d'Anie (2504 mètres), qui forme la borne occidentale du Béarn, au pic Mourrous (2975 mètres), qui en marque la limite orientale, les deux torrents reçoivent la fonte de neiges abondantes. Tout à l'est, auprès des pentes orientales des montagnes d'Ossau, le ruisseau du Louzon, d'abord limite des Hautes-Pyrénées, entre bientôt, avec les derniers renflements qui l'entourent, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Tout au fond de la vallée du Louzon, à peu près à égale distance de la plaine et de la frontière espagnole, se dresse, superbe de déchirures, le massif du Gabizos (2684 mètres); de ce beau pic jusqu'à la crête internationale, les sommets vont en grandissant et portent de beaux lacs dans leurs cuvettes de granit, tandis qu'un chaînon calcaire, celui du pic de Ger (2612 mètres), se détache vers l'ouest et va dominer la petite ville thermale des Eaux-Bonnes, située sur un affluent oriental du Gave.

La vallée même du Gave, où se trouvent les Eaux-Chaudes, est rejetée un peu à l'ouest par les grands chaînons qui descendent du pic de Gabizos, du pic Estibère, du pic Mourrous, tandis que sur la rive opposée elle est dominée par une série de pics rocheux, qui montent d'un seul jet à plus de 2600 mètres.

Tout au sud, au fond de la vallée, non pas sur la frontière même, mais entre les branches supérieures du Gave, se dresse le plus beau pic des Pyrénées françaises et une des plus fières cimes de l'Europe, le pic du Midi d'Ossau (2885 mètres). Ce n'est pas par sa hauteur, c'est par la fierté de ses escarpements et l'extrême beauté de sa forme que le pic du Midi d'Ossau se fait admirer. Des boulevards de Pau, sa double pointe inégale, éloignée cependant de 41 kilomètres, attire principalement le regard.

Les montagnes d'Ossau sont encore boisées dans la vallée supérieure, autour du pic du Midi et des montagnes voisines; mais au sortir des profondes gorges du Hourat, en aval des Eaux-Chaudes, le Gave serpente dans une vallée aplanie, cultivée, dominée par des montagnes monotones. Au-dessus d'Arudy, les cimes s'affaissent brusquement, et l'on voit s'ouvrir la plaine.

Topographiquement, la vallée d'Aspe ressemble beaucoup à la vallée d'Ossau : de même, elle s'ouvre du sud au nord; de même aussi, les montagnes qui la dominent s'abaissent brusquement sur la plaine d'Oloron. Le pic d'Anie, l'Ahuñemendi ou mont du Chevreau des Basques, est la montagne la plus caractéristique de la vallée d'Aspe, comme le pic d'Ossau celle de la vallée voisine; mais il n'en est pas le point culminant, car la crête séparative d'Aspe et d'Ossau le domine à peu près de 100 mètres. Comme le pic du Midi, et bien que dominant également la frontière, le pic d'Anie est situé tout entier en France. Enfin, la vallée d'Aspe communique avec le sud par le port ou col du Somport (1640 mètres), que franchit la route de Pau à Jaca, tandis que la route du val d'Ossau s'arrête à Gabas, à 15 kilomètres de la frontière.

Cependant la vallée d'Aspe est moins connue que sa voisine; les touristes y sont moins nombreux. Mais pour les montagnards, la vallée d'Aspe a été autrefois un grand chemin entre la France et l'Espagne. les marchés d'Oloron étaient même fréquentés par les femmes d'Anso; de leur côté, les habitants d'Oloron passaient continuellement en Espagne, soit pour le commerce, soit parfois pour la contrebande, tandis que dans le val d'Ossau les Espagnols étaient plus rares et les habitants plus casaniers. C'est que le pays d'Ossau ne possède guère qu'un port bien praticable, celui du Portalet, tandis que la vallée d'Aspe en possède au moins quatre, tous largement ouverts : les ports d'Anso et d'Écho, qui aboutissent à Lescun; ceux de Gabidaille et du Somport, qui aboutissent à Urdos. Le pas d'Aspe, qui apparaît comme un port sur les cartes, est simplement un étranglement du vallon supérieur d'Urdos, où a été tracée arbitrairement la frontière. En franchissant le pas d'Aspe, on se trouve en Espagne, mais toujours du même côté des Pyrénées.

Le pic d'Anie marque la limite du Béarn et du Pays basque; à l'ouest de sa belle pyramide, aucun mont n'atteint plus 2500 mètres, et bientôt même les sommets s'abaissent au-dessous de 2000 mètres. Le dernier pic qui dépasse cette altitude est le pic d'Orhy (2017 mètres), qui s'élève au fond de la vallée de Mauleon. Graduellement les hauteurs diminuent jusqu'à l'Océan, et la dernière cime de quelque importance qui domine la mer est la montagne de la Rhune (900 mètres), au-dessus de Saint-Jean-de-Luz.

Les montagnes basques sont bien modestes à côté des Pyrénées proprement dites; bien rares sont en dehors de la crête de séparation des eaux les sommets qui dépassent 1000 mètres, et dans la crête même, la neige disparaît dès le milieu du printemps. Trois vallées principales, celles du Saison, de la Bidouze et de la Nive, et une vallée secondaire, celle de la Nivelle, forment la plus grande partie du pays basque français, l'une des plus jolies régions de la France.

Le peuple qui se nomme Eskualdunac, que l'on nomme basque en français, et qui est venu s'y établir avec sa vieille langue, ses coutumes, ses moeurs originales, n'aurait pu choisir un climat plus tiède et plus égal, un ciel plus prodigue à la fois de pluies douces et de brillant soleil, des montagnes plus gracieuses, des vallées plus riantes. Les villages du pays basque contribuent à son originalité. Ils sont disséminés en maisons isolées sur de vastes espaces; les chalets à la façade large, au toit en fronton, aux murs d'une éclatante blancheur, aux contrevents peints en rouge vif, couronnent les penchants des collines ou se rapprochent au fond des vallées. Les chemins étroits montent et descendent le long des croupes. Les églises élèvent au milieu des arbres leur clocher à trois pointes (symbole de la Trinité), particulier au pays basque et surtout à la Soule, qui en forme la partie orientale. 

Jusqu'à présent, les limites du pays basque français ne se sont pas modifiées d'une façon appréciable; elles embrassent toujours les trois anciennes provinces, et sauf aux environs de Bayonne, où le Basque a légèrement reculé devant le Français, ou dans le vallon de Montory où le Béarnais s'est introduit comme un cap dans le flot basque, les vieilles bornes se sont partout conservées. En bien des points, on montre la maison béarnaise et la maison basque où depuis des générations s'opère la séparation des deux langues, et généralement la maison béarnaise occupe la partie basse, la maison basque la partie élevée.

La côte des Pyrénées-Atlantiques qui fait face à l'Océan est habitée en grande partie par les Basques. La plage la plus célèbre des côtes basques est Biarritz. Guétary, petit village de pêcheurs assis dans un repli de grands rochers et toujours humecté par l'écume des vagues, est un des plus charmants types de village basque. 

Saint-Jean-de-Luz occupe le fond d'une admirable baie, que prolongent au sud les plus belles falaises de la France, celles du Socoa. Enfin Hendaye, qui domine l'embouchure de la Bidassoa vis-à-vis de la pittoresque ville de Fontarabie, n'aurait rien à envier aux plus beaux sites de la Provence ou de la Ligurie, si la sévérité de l'Océan ne donnait souvent au paysage, malgré le tiède soleil du 43e degré, une certaine mélancolie.

Au nord des falaises de Biarritz, la côte rocheuse se transforme en une longue plage de sable qui va rejoindre l'estuaire de la Gironde, et qui est interrompue un instant par l'embouchure de l'Adour , limite entre le département des Pyrénées-Atlantiques et celui des Landes.

Géologie

Le département des Pyrénées-Atlantiques est constitué schématiquement au Sud par une région élevée, montagneuse (chaîne pyrénéenne), comprenant les formations anciennes (terrains cristallophylliens, siluriens, dévoniens, carbonifèies). Un massif granitique, celui d'Ursouai, est situé sensiblement à l'extrémité Ouest de ces collines. Le trias existe en d'assez nombreux points (Saint-Jean-Pied-de-Port, Nord du bassin de la Rhune, etc.). Il est presque partout en relation avec des pointements ophitiques.

Le jurassique constitue une bande Ouest-Est, qui longe les formations primaires sur lesquelles est appliqué le crétacé inférieur.

Le crétacé inférieur forme d'assez grandes étendues dans le Béarn et dans toute la partie méridionale du département.

Le crétacé supérieur affleure le long de la région comprise entre la chaîne pyrénéenne proprement dite et le gave de Pau. Il forme une série d'anticlinaux de direction
puis c.-à-d. suivant grossièrement la direction de l'Adour.

L'éocène montre un beau développement aux environs de Pau et de Bayonne, mais ses affleurements sont assez limités, de même que ceux du miocène.

Le quaternaire s'étend sur d'assez vastes espaces. Toute la région des filons comprise entre le gave de Pau et l'Adour est formée par des alluvions quaternaires ou, au pied des Pyrénées, par des couches morainiques plus ou moins remaniées. Les rivières qui se jettent dans l'Adour forment un immense éventail au milieu du quaternaire.

Stratigraphie.
Le terrain primitif offre une faible extension géographique. Il constitue le massif d'Ursouai, au Sud d'Hasparren et comprend principalement des gneiss et des leyptinites à la base. La partie supérieure est formée par une série très complète de micaschistes granulitisés, d'amphibolites, de gneiss amphiboliques et pyroxéniques. 

Le Pic du Midi d'Ossau se trouve compris dans cette formation qui s'étend jusqu'aux Eaux-Chaudes et qui est percé de nombreux filons de granulite.

L'archéen s'étend sous forme d'une bande de largeur variable, au Sud du massif d'Ursouai. Il comprend les calcaires saccharoïdes du pays de Labourd que Charpentier considérait jadis comme appartenant au terrain primitif. 
La série des calcaires de Louhossoa, riches en mica vert et en graphite, est également rapportée à ce terrain qui renferme en abondance des minéraux variés : fluorine, pyrite, amphibole blanche. Ces sédiments sont traversés par des filons de pegmatite à tourmaline qui se transforme en kaolin.

Le précambrien existe en quelques points au Sud du massif d'Ursouai. Il est constitué par des phyllades verts satinés et des schistes micacés offrant quelques empreintes fossiles.

Le cambrien paraît représenté par des schistes ardoisiers, des quartzites et des conglomérats sans fossiles, qui s'étendent le long de la frontière espagnole depuis les Eaux-Chaudes jusqu'à Fondary et au Sud de Louhossoa.

Le silurien a été signalé en mains endroits sous forme de calcaires à encrines et de schistes ardoisiers. Par places, des schistes carburés sont intercalés dans ces calcaires qui renferment quelques fossiles, notamment des empreintes de Trilobites, de Graptolites et se relient avec la même formation des Hautes-Pyrénées où elle est beaucoup plus complète et mieux développée. Ce terrain constitue un large ruban s'étendant depuis Sainte-Engrace jusqu'au delà des Eaux-Bonnes.

Le dévonien est relativement développé au point de vue géographique. Il forme une sorte d'auréole au Sud des formations primitives et siluriennes d'Ursouai, vers Bidarray. Un deuxième îlot s'étend vers Artegny et se relie avec la traînée qui se prolonge au Nord de Sainte-Engrace vers Laruns et au Nord des Eaux-Bonnes. Toute la région du pic d'Anien et d'Urdes est constituée par le même étage. Le dévonien inférieur comprend une série de calcaires et de grauwackes bien développés aux environs de Laruns où ils renferment des Spirifères, des Polypiers et des Atrypa. Au col d'Ambisqua, on a recueilli dans ces calcaires : Rynchonella subwilsoni, Leptoena murchisonae, Athyris, etc. A Lescun, il comprend des schistes gris et des calcaires renfermant : Spirifer Pellicoi, Phacops, Pleurodictyum et des Gryphaeus. Dans la vallée d'Ossau, le dévonien moyen est représenté par des calcaires à Spirifer cultrijugatus et des schistes à Phacops.

C'est également dans la vallée d'Ossau et dans la vallée d'Aspe que le dévonien supérieur acquiert un grand développement. Il y est formé par des calcaires griottes très variés à Tornaceras amblytobum surmontés par des calcaires schisteux à Spirifer Verneuilli, couronnés par des calcaires à Polypiers. Dans toute cette région pyrénéenne, de même que dans l'Ardenne s'étaient édifiés des récifs dans les mers du dévonien supérieur.

Le carbonifère se montre au Sud du dévonien supérieur, dans les vallées d'Aspe et d'Ossau. Il est constitué à la base (dinantien) par des calcaires variés, blancs et des marbres griottes (marbres de Laruns) à Polypiers et à Amplexus coralloïdes.

L'étage forme également d'étroites bandes vers la frontière espagnole où il est encadré par le dévonien (Estereneuby, Saint-Etienne-de-Baïgorry). On ne connaît pas le westphalien.

Les rares gisements de houiller se trouvent dans la région de la Rhune et au pic d'Ibantilly. La flore de ces petits bassins serait stéphanienne. On y a trouvé, en effet, Catamites cisti, Dictyopteris nevropteroides, Annularia longifolia. La houille est intercalée au milieu d'une grauwacke schisteuse noire passant à des poudingues.

Le permien offre une plus grande extension que le carbonifère. Il affleure également dans le bassin de la Rhune, de Saint-Etienne-de-Baïgorry et suivant une zone qui se prolonge au Nord de Sainte-Engrace. Il est principalement constitué par des grauwackes, des conglomérats rougeâtres, des schistes ou argilolites bariolés, surmontés de poudingues à gros éléments très puissants.

Le trias possède un cachet assez spécial dans toute la région pyrénéenne, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques. Il affleure dans le bassin de la Rhune et forme des bandes qui longent la formation primaire du massif d'Ursouai et s'étend dans la direction de Saint-Jean-Pied-de-Port vers Larran, au Nord d'Accous et de Laruns. Il apparaît en outre en maints endroits au milieu de terrains secondaires et tertiaires sous forme d'îlots plus ou moins développés, à Salies-de-Béarn, au Sud de Bayonne, Bassussory, et en plusieurs points au milieu du crétacé. 
Presque partout il est en relation avec des pointements d'ophites.

Au Nord de la Rhune, le trias inférieur est constitué par des poudingues à galets impressionnés, surmontés de grès bigarrés devenant micacés à leur partie supérieure.
Le trias moyen est formé par des calcaires à Lingula tenuissima. A la Rhune, les grès bigarrés sont surmontés par des argiles feuilletées versicolores qui sont peut-être keupériennes.

Tous les affleurements de marnes bariolées, gypseuses et souvent salifères de la région sous-pyrénéenne qui occupent l'axe de plis anticlinaux et de cassures transversales postnummulitiques sont attribués également au trias supérieur et sont en rapport avec des roches ophitiques. Fréquemment les marnes gypsifères et salifères renferment des nombreux cristaux de quartz bipyramidé et des intercalations de dolomies. Peut-être ces affleurements du trias lagunaire sont-ils un facies du muschelkalk et ne doivent-ils pas être distraits du keuper.

A Salies-de-Béarn, les sondages ont montré que le trias était constitué par des grès bigarrés, des marnes salifères, recouvertes par des marnes bariolées, du gypse et des calcaires magnésiens.

Les nombreuses sources thermales de la région pyrénéenne sont en relation avec ces dépôts lagunaires, aussi sont-elles salées.

Le jurassique des Pyrénées-Atlantiques est le plus complet de toute la chaîne, il forme des îlots vers Cambo, Hasparren, et une bande Nord-Ouest-Sud-Est. aux environs de Saint-Jean-Pied-de-Port. Une autre bande Est-Ouest longe la région primaire jalonnée par les affleurements de sel et l'ophite, dans la direction de Laruns. L'infra-lias se présente sous forme de calcaires noirs à Actoeonina fragilis (Saint-Jean-Pied-de-Port). Le lias en est formé par des calcaires marneux et des marnes schisteuses à nombreuses Bélemnites avec Am. ibex, couronnées par des calcaires à Pecten aequivalvis, Rhynchonella tetraedra (vallée d'Aspe, Saint-Jean-Pied-de-Port, Cambo). Le toarcien est constitué par des marnes et des calcaires marneux assez riches en fossiles à Am. bifrons, Am. serpentinus et Am. aalensis ainsi qu'un certain nombre de formes caractéristiques du lias italien. Ce sont des calcaires et des marnes qui constituent le bajocien. On y a recueilli : Am. murchisonae, Am. subcoronatum, Ancyloceras annulatum. Le bathonien (90 m) est mal représenté par des calcaires schisteux à Belemnites. Vers Hasparren et Epelette cette formation est recouverte par des calcaires marneux pyriteux (150 m), à Belemnites hastatus, Am. anceps, Ans. hecticus; 80 m de calcaires noirs, pyriteux, les surmontent : ils sont peu fossilifères (quelques Bélemnites). Le jurassique supérieur est surtout formé par des calcaires marneux, dolomitiques, sans fossiles.

Le crétacé inférieur débute par une série d'assises dont la composition pétrographique est variable, et que l'on rapporte à l'aptien inférieur dans le Béarn, à Casseber, à Araucan, ce sont des calcaires construits marmoréens passant à des calcaires à entroques qui forment la base du cet étage. Ces calcaires renferment des Polypiers, des Spongiaires, des Brachiopodes, montrent des intercalations de récifs à Toucasia carinata, Horiopleura, Echinides et Brachiopodes, et ont pour équivalent latéral des calcaires marneux à foraminifères (Orbitolina conoïdea et discoïdea).

Cet ensemble passe à des calcaires construits ou bréciformes avec coquilles roulées, riches en Brachiopodes, Polypiers et foraminifères à Ter. moutoniana, Ter. sella, Rhynch. lata, qui sont surtout développés dans le pays basque (Cambo).

Toute la formation est surmontée par une série de couches puissantes de 250 m, formées par des marnes noirâtres, souvent micacées, avec des calcaires entroques et des calcaires marneux. Ces assises se montrent aux environs d'Orthez, de Sainte-Suzanne, de Rebenecq et renferment une faune assez riche : Am. Deshayesi, Am. Dufrenoyi, Am. Martini, Bel. semicanalicutatus, Osirea aquila, Plicatula placunea, etc. Le gault, de même que l'aptien, est en partie récifal. On observe trois faciès dans cet étage : au Sud de Bayonne, etc. :

1° un faciès corallien à Horiopleura Lamberti, Polyconites Verneuili, Radiolites cantabricus, Toucasia Seunesi, Ter. sella, Echinides, Bryozoaires, Brachiopodes, Polypiers foramifères, et une série d'algues calcaires (lithothamniun). 

2° Un faciès vaseux marnocalcaire, à Am. Beudanti et Am. mayori, bien développé aux environs d'Orthez. 

3° Un faciès arénacé (grès) et Am. mayori et des marnocalcaires gréseux à Nucula bivirgata, affleurant à Laduch, Sainte-Barbe. 

Ces différents faciès sont des plus intéressants. 

Le crétacé supérieur constitue une série d'anticlinaux plus ou moins parallèles affleurant au milieu du tertiaire.

Le cénomanien offre également deux faciès différents au point de vue pétrographique et paléontologique. A Orthez il est représenté par une formation gréso-sableuse (flysch) et par des marno-calcaires, des calcaires à silex (Bidache), à Orbilolina concava passant à des calcaires blanc jaunâtre, crayeux, oolithiques par places, pétris d'orbitolines, accompagnés de Monopleura, Caprina adversa, Toucasia laevigata, Radiolites foliaceus. Le turonien, beaucoup moins fossilifère, comprend des calcaires homogènes, crayeux, pauvres en fossiles, caractérisés par Biradiolites lumbricalis, Hippurites, etc. Entre les Eaux-Chaudes et le pic de Ger, ce sont des calcaires marmoréens, bariolés, à Polypiers, Rippurites giganteus, Sphaerulites, Plagioptychus, qui constituent le turonien. Aux Eaux-Chaudes, le turonien repose sur le granit, et au pic de Ger sur les schistes paléozoïques.

Le sénonien ne se rencontre qu'en quelques points de l'anticlinal de Sauveterre, sous forme de calcaires marneux, glauconieux à silex, exploités pour chaux hydraulique, à Am. polyplocus, Am. Neubergieus, Baculites anceps, Am. fresvillensis, Nerita rugosa, Holaster tercensis, Ananchytes gibba.

Le danien inférieur (Maestrichtien), faiblement développé, comprend (Orthez, Salies-de-Béarn) des calcaires marneux, gélifs, passant à des marnes à Lahonec, Bidart, et renfermant Am. Jacquoti, Am. fresvillensis, Baculites anceps, de nombreux Stegaster, etc. Le danien supérieur (garumnien) est constitué par des calcaires marneux, compacts, gélifs, à Nautilus danicus, Hemiaster nasutulus, Micraster tercensis, Isaster aquitanicus, Polypiers, Bryozoaires, Foraminifères, Lithothamnium. La plupart des affleurements daniens sont surmontés à Biarritz, Nay, Urcuit, par des conglomérats, des grès et des calcaires marneux, à Nummulites spilecensis et Operculina Heberti que l'on rapporte à l'éocène inférieur.

A Biarritz, l'éocène n'a pas moins de 1000 m de puissance, et il est très riche en fossiles. A la base il présente des calcaires à Echinanthes, puis des calcaires marneux (Port des Basques) à Orhitolites, Serpula spirulea, Nummulites perforata et Num. varialaria. Le fameux gisement du Bos d'Arros est bartonien.  Le miocène se montre en quelques points entre le gave de Pau et le gave d'Oloron, et dans les coteaux couronnant les vallées comprises entre le gave de Pau et l'Adour. Il est constitué par des faluns à nombreux fossiles Turritella terebella, Protocathedralis; ils sont l'équivalent des faluns de Léognon et sont surmontés par des faluns à faune septentrionale à Ancillaria glandiformis, Triton clathratus, Pleurotoma, etc.

Le pliocène se présente aux environs de Bayonne sous forme de sables dits des Landes, dépourvus de fossiles et caractérisés par un banc d'alios.

Le quaternaire comprend une série d'alluvions plus ou moins fines, de cailloutis, très développés dans les plaines qui s'étendent entre le gave de Pau et l'Adour et passent dans les Pyrénées à des moraines glaciaires plus ou moins encaissées.

Roches éruptives. 
Les affleurements des roches éruptives sont relativement limités au point de vue de leur extension géographique, mais ils sont assez nombreux. Dans le massif primitif d'Ursouai pointent des granites et des granulites. De même la région du pic du Midi d'Ossau est également constituée par des granites. Le long de la chaîne pyrénéenne se montrent également toute la série des porphyres. Les porphyrites et les ortophyres offrent un remarquable développement au pic du Midi d'Ossau. Aux environs d'Arudy, il existe de nombreuses roches éruptives, porphyres, syénites, diabases, porphyrites en filons dans le crétacé qu'elles ont métamorphiséMais ce sont les ophites et les lherzolites, surtout les premières, qui sont les plus répandues, notamment aux environs de Cambo, de Saint-Jean-Pied-de-Port, de Mauléon, de Salies-de-Béarn. Partout ces roches généralement d'âge postnummulitique, ont percé le trias et sont en relation avec des calcaires dolomitiques, des calcaires gypseux et salifères. De nombreux minéraux de métamorphisme ont été formés par l'éruption des ophites.

Sources thermales.
Les sources thermales du département sont très variées comme composition. Les plus connues sont celles des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes qui sont sulfurées sodiques et chloro-sulfurées sodiques, celles de Salies-de-Béarn, chlorurées sodiques, de Cambo, sulfatées calciques et magnésiennes.. La variété de composition chimique tient à la variété d'origine de ces sources. Les premières sont en relation avec des gisements de roches granitiques, les secondes avec des affleurements de trias qui renferment des épaisseurs assez considérables et des calcaires magnésiens, de sel et de gypse.

Cours d'eau des Pyrénées-Atlantiques

Tout le département des Pyrénée-Atlantiquess appartient au bassin de l'Adour, à l'exception des petits bassins côtiers de la Nivelle et de la Bidassoa, et de quelques ruisseaux du versant méridional des Pyrénées, dont les sources sont en France.

Bassin de l'Adour.
L'Adour, qui forme la limite du département des Pyrénées-Atlantiques entre le Bec du Gave et la mer, a un débit moins considérable que le Gave de Pau; mais il est navigable sur une grande partie de son cours, tandis que le Gave garde presque jusqu'à son embouchure son caractère torrentiel.

L'Adour, formé dans les montagnes secondaires de la vallée de Campan (Hautes-Pyrénées), ne pénètre qu'un instant dans les Pyrénées-Atlantiques pour passer sous le pont de Bayonne; mais il leur sert de limite sur 25 kilomètres environ, et en recueille presque toutes les eaux. Après avoir reçu le Gave de Pau, qui triple son volume, il atteint la mer par une embouchure étroite où la vague déferle continuellement. L'embouchure de l'Adour, qui s'ouvre entre deux rives sans consistance, simplement formées de sable, et toujours battues par les grandes vagues du golfe de Gascogne, tend à se dérober en quelque sorte devant la mer et à envahir les dunes. Longtemps le fleuve a débouché au Vieux-Boucau, dont le nom indique la situation près d'une embouchure disparue. Aujourd'hui encaissé entre deux fortes digues de charpente,. qui n'arrêtent pas la vague mais qui la brisent, l'Adour semble définitivement dompté. Sa « barre » s'approfondit et les navires y pénètrent sans grand danger, sauf dans les gros temps, où les vagues roulent à une hauteur effrayante en rencontrant les apports du fleuve.

En dehors du département, et par la rive gauche, l'Adour reçoit des Pyrénées-Atlantques la Géline, l'Uzerte et le Lys, qui vont au fleuve par l'Echez; le Louet, le Bergons, le Larcis, le Gabas, le Louts, le Luy et le Gave de Pau. Dans le département, et par la rive gauche, l'Adour recueille la Bidouze, l'Aran, l'Ardanavia et la Nive.

L'Echez (5 kilomètres), qui prend naissance près de Lourdes (Hautes-Pyrénées) et tombe dans l'Adour à Maubourguet, ne touche point le département des Pyrénées-Atlantique; mais elle en reçoit la Géline, l'Uzerte et le Lys. 

La Géline, qui forme la limite du département (commune de Ger) sur une longueur de 5 à 4 kilomètres, débouche dans l'Echez près de Talazac (Hautes-Pyrénées). 

L'Uzerte ou la Luzerte traverse, sur une longueur de 2 ou 3 kilomètres, le territoire de Montaner. 

Le Lys passe à Montaner et rejoint l'Echez à Larreule, après s'être grossi du Junca.

Le Louet (48 kilomètres) naît à Gardères et se jette dans l'Adour au-dessous de Castelnau-Rivière-Basse.

Le Bergons naît près de Moncaup et se mêle à l'Adour entre Riscle et Saint-Mont (Gers).

Le Larcis (55 kilomètres) naît sur le plateau de Montaner, élevé d'environ 300 mètres, reçoit le Lisau, entre dans le département du Gers, se grossit des deux Lées, et se jette dans l'Adour (79 mètres) à 3 kilomètres au-dessus d'Aire.

Le Gabas (107 kilomètres) naît dans les landes d'Ossun (Hautes-Pyrénées), entre dans les Basses-Pyrénées, passe à Escoubes, au pied de Sévignacq, de Clarac, entre dans les Landes près de Pimbo et tombe dans l'Adour au-dessous de Toulousette.

Le Louts (76 kilomètres), ruisseau presque sans eau en été, prend sa source derrière Thèze, dans des collines de 230 mètres, et se perd dans l'Adour au pied de la colline de Préchacq (Landes).

Le Luy est formé à Gaujacq (Landes) par la réunion du Luy de France et du Luy de Béarn. Le Luy de France naît dans la commune de Limendous, près de la route de Pau à Tarbes, passe près de Morlaàs, se grossit de la Souye et de la Hagède, baigne Thèze, reçoit l'Arance et le Larusson et se joint au Luy de Béarn après 85 kilomètres de cours. Le Luy de Béarn (74 kilomètres) prend sa source à Troubet, près d'Andoins, reçoit le Laasp, le Gélis, l'Ayguelongue, l' Uzan, passe au pied de Morlanne, à Lacadée où il reçoit l'Aubin, à Sault-de-Navailles, entre dans le département des Landes et se joint au Luy de France après avoir coulé paresseusement dans les landes de Pont-Long.

Le Luy réuni coule dans une vaste plaine, qu'il couvre comme un lac immense dans ses débordements, et se perd dans l'Adour à 4 kilomètres en amont de Saubusse. Cours, 56 kilomètres (141 jusqu'à la source du Luy de France). Beaucoup d'eau en hiver et au printemps, peu en été ou en automne, des berges terreuses, des flots toujours grisâtres, tels sont les deux Luys et toutes les aulres rivières de la région.

Le Gave de Pau, dont le nom Gave se retrouve dans toutes les Pyrénées béarnaises et bigourdanes comme synonyme de « cours d'eau rapide », est quelquefois désigné sous ce simple nom de « Gave ». C'est en effet le plus long et le plus abondant de tous les Gaves pyrénéens. Sorti des glaciers de Gavarnie, dans les Hautes-Pyrénées, il traverse la longue vallée du Lavedan, passe près d'Argelès, contourne le pied du rocher de Lourdes, puis s'engage entre les Pyrénées et les collines du Bigorre, et coule vers l'ouest jusqu'au delà de Saint-Pé. Là, entré dans le département des Pyrénées-Atlantiques par 312 mètres d'altitude, il se dirige vers le nord-ouest, passe à Nay, au pied de la colline de Pau, descend à travers une large et belle plaine vers Orthez, où il s'engage dans une suite de gorges, d'étranglements et de ravins pittoresques, entrecoupés de petites plaines. Au delà de Peyrehorade, il rencontre l'Adour, dont il triple le volume, et dont il fait dès lors un véritable fleuve. Le Gave est facilement navigable à la remonte depuis le confluent jusque vers Peyrehorade; il porte même des bateaux à vapeur jusque devant cette ville; mais, en amont, il a un courant trop rapide pour être remonté sans de grandes difficultés.

Le Gave reçoit dans le département : le Louzon, le Bées, le Gest, l'Ousse, le Loust, le Néez, le ruisseau des Hies, la Bayse, le Luzoué, le Geü, la Geüle, le Laa, le ruisseau de la Taillade, le Gave d'Oloron.

Le Louzon (rive gauche) naît au pied du pic de Gabizos, longe les Hautes-Pyrénées et vient se jeter dans le Gave près de Nay, après 2 kilomètres de cours. Il arrose la vallée de Ferrières.

Le Bées (rive gauche) sourd au pied des collines qui pré cèdent l'entrée de la vallée d'Ossau. Il coule tout entier dans les ondulations de la région sous-pyrénéenne et rejoint le Gave à 1 kilomètre plus bas que le Louzon.

Le Gest (rive gauche), grossi du Luz, sort du même massif de collines que le Bées, mais il s'incline plus à l'ouest et se jette dans le Gave à 8 kilomètres en amont de Pau.

L'Ousse (rive droite) tire ses premières eaux du département des Hautes-Pyrénées, bien loin du pied des montagnes. Elle traverse le plateau de Pontacq, presque parallèlement au Gave, qui serpente à 100 mètres plus bas, puis elle s'infléchit à gauche et se mêle au grand torrent en formant des ruisseaux rapides et des cascades entre les premières maisons de, Pau, après avoir parcouru 50 kilomètres.

Le Loust, voisin du Gest par ses sources, et plus pauvre que lui, n'a que 15 kilomètres de développement, et vient se perdre dans le Gave (rive gauche) au milieu de Jurançon, vis-à-vis de Pau.

Son voisin d'aval, le Néez, est autrement abondant, non pas dans son cours supérieur, qui se déroule également dans les collines des environs de Rebenacq; mais, aux environs de ce village, il reçoit le débordement d'une source énorme qui jaillit du milieu des prairies et forme sur-le-champ une véritable rivière. Cette source est vraisemblablement le produit des pertes du Gave d'Ossau qui, au sortir de la haute vallée, au moment de s'infléchir vers l'ouest comme tous les cours d'eau de la région, s'engouffre en partie dans les crevasses du sol. Grâce à l'afflux qui lui arrive ainsi des Pyrénées, le Néez prend l'aspect d'un petit torrent, et se rend au Gave par un long détour, à 5 kilomètres en aval de Pau.

Le ruisseau des Hies (rive gauche) n'est pas aussi abondant, mais il est plus long, car, arrivé après 21 kilomètres de cours, dans la vallée même du Gave, il serpente encore pendant plus de 13 kilomètres sans mêler ses eaux à celles du grand torrent qu'il avoisine.

La Bayse (rive gauche), dont une dérivation porte un instant le nom de Lèze, est un ruisseau parallèle au Gave, dont le sépare un repli de collines. Elle le rejoint un peu à l'est du grand village de Lagor.

Le Luzoué (rive gauche) et le Geü, qui coulent dans la même direction que la Bayse, passent à moins d'un kilomètre au sud les uns des autres, entre les longues chaînes de collines de la rive gauche du Gave.

La Geüle (rive droite) coule, comme l'Ouse, sur la pente méridionale du plateau de Chalosse. Une rangée de collines la sépare au sud de la vallée du Gave, où elle n'arrive, à 8 kilomètres en amont d'Orthez, qu'après un cours de 18 kilomètres.

Le Laa (rive gauche) coule dans une vallée parallèle à celles de la Bayse, du Luzoué, du Geü. Il arrive au Gave entre Sainte-Suzanne et Salles-Mongiscard, au pied des pittoresques rochers de Baure, qui ressemblent à une colonnade basaltique.

Le ruisseau de la Taillade (rive droite), dernier affluent longitudinal descendu des plateaux du nord, apporte au Gave un bien faible tribut quand il le rejoint au-dessous de Puyôo.

Enfin, à 10 kilomètres au-dessus du Bec du Gave, la rive gauche s'interrompt pour laisser arriver par le Gave d'Oloron toutes les eaux pyrénéennes d'Ossau et d'Aspe. Le Gave d'Oloron apporte au Gave de Pau une augmentation de débit d'un tiers environ, avec des eaux généralement pures comme toutes celles qui descendent de la montagne.

Des deux Gaves d'Ossau et d'Aspe, qui par leur réunion à Oloron forment le Gave d'Oloron, le plus oriental, le Gave d'Ossau, descend, sous le nom de Gave de Bious, des montagnes sauvages qui entourent le pic du Midi d'Ossau ou de Pau. Il reçoit, dans la montagne, le Gave de Broussette, celui de Loussouéou, le Gée, la Soude et le Ganceigt. Plus bas il se recourbe à l'ouest, près d'Arudy, puis, définitivement sorti de la montagne, il serpente dans un couloir entre les prairies de la région sous-pyrénéenne, et reçoit le Larrigaston au moment même où il va rencontrer le Gave d'Aspe, au milieu de la charmante ville d'Oloron.

Parmi ses affluents, le Gave de Broussette et le Soussouéou viennent seuls de la crête frontière. Le premier descend du port du Portalet en longeant les bases orientales du massif que domine le pic du Midi; le deuxième sort d'un beau réservoir de montagnes, le vaste lac d'Artouste (1964 mètres), entouré de rochers et de neiges; il serpente dans la profonde et pastorale vallée de Soussouéou, et vient s'unir au Gave d'Ossau (rive droite), dont il double presque le volume, en amont des gorges des Eaux-Chaudes. 

Le Gée (rive gauche) descend, par une pente rapide, du col d'Iseye vers le fond de la gorge des Eaux-Chaudes, où' il arrive en écume au milieu des sapins et des rochers, à 3 kilomètres en amont de l'établissement des bains. 

La Soude (rive droite) arrose la vallée des Eaux-Bonnes. Elle descend du massif de Ger (2612 mètres) et recueille, au pied même de la ville thermale, le long ruisseau du Valentin, qui vient de former les belles cascades de Larressec, du Gros-Hêtre, de Discoo et des Eaux-Bonnes. Commencé au milieu des forêts, le cours de la Soude s'achève parmi les cultures, à l'entrée de la vallée inférieure d'Ossau et près du village de Laruns, après un trajet de 12 kilomètres. 

Le Canceigt (rive droite) descend de montagnes peu élevées, voisines de la plaine et atteignant à peine 2000 mètres. Il n'a que 9 kilomètres de cours et se joint au Gave d'Ossau un peu en aval de Laruns.

De ce point jusqu'à Oloron, sur une longueur de 32 kilomètres environ, le Gave d'Ossau ne reçoit que de bien faibles tributaires; mais à Oloron il se grossit du Larrigaston, affluent de droite, un de ces longs et. pauvres ruisseaux parallèles qui suivent à peu de distance les grands cours d'eau pyrénéens, qu'un faible bourrelet de terrain les empêche de rejoindre. Le Larrigaston donne fort peu d'eau en été, beaucoup au contraire en hiver ou au printemps. Il roule alors comme un véritable Gave, jaunâtre et chargé de sable, dans un lit qui, six mois plus tard, ne contiendra plus qu'un filet d'eau. C'est le régime de tous les ruisseaux issus des plateaux sous-pyrénéens.

Le Gave d'Aspe, sorti par une fente étroite du petit vallon espagnol qui domine le pas d'Aspe, se dirige vers le nord et s'engage immédiatement dans la profonde gorge que commande le fort d'Urdos. Plus bas il passe dans le beau bassin de cultures autour duquel se groupent Accous, Bedous, LéesAthas, Osse; puis, engagé de nouveau entre des murs à pic, il longe la base des montagnes d'Ourdinse et se fraie un passage dans la cassure de la Pène d'Escot. Sortant alors subitement des Pyrénées, il se dirige vers Oloron au milieu d'une belle plaine, entre deux rangées de collines.

Les affluents du Gave d'Aspe sont le ruisseau du Somport, le Baralet, le Baigts de Saint-Cours, le Bélonce, le Gave de Lescun, la Berthe, le Malagar, l'Arricq, le Gabarret, le Lourdios et l'Ourtau. 

Le ruisseau du Somport n'a pas d'importance autre que celle de sa situation. 

Le Baralet descend de la frontière et rejoint le Gave par la rive gauche. 

Le Baigts de Saint-Cours rassemble les eaux des pics d'Aryus (2312 mètres), de Lasserons, de l'Escarpuru (2610 mètres), situés entre les vallées d'Aspe et d'Ossau, et atteint le Gave d'Aspe au pied du fort du Portalet, en aval d'Urdos (rive droite). 

Le Bélonce (rive gauche) décrit, à l'extérieur du Baralet, une courbe à peu près parallèle. 

Le Gave de Lescun (rive gauche) est plus important. Il draine un vaste bassin et rassemble les eaux venues du pic d'Anie, des ports d'Anso et d'Écho, des pics Rouge et de Labigouér. D'abord modeste sous le nom de ruisseau de Lansabe, il grandit en recevant le ruisseau de Lauga, venu de l'ouest, puis le Labadie, venu du sud, et forme le premier grand affluent du Gave d'Aspe, dont il double presque le débit. 

La Berthe (rive droite) vient du col d'Iseye, passe au pied d'Accous et rejoint le Gave dans la plaine de Bedous. 

Le Malagar et l'Arricq (rive gauche), comme le Gabaret (rive droite), descendent (lu pourtour de la même plaine et en arrosent les cultures. Le Gabaret traverse Bedous. 

Le Lourdios (rive gauche) est un véritable Gave; il arrive d'un large bassin situé au nord du pic d'Anie, aux confins des monts basques, draine un éventail de belles vallées aux flancs boisés, et atteint le Gave d'Aspe après 26 kilomètres de cours. 

L'Ourtau ou le Lourtau n'aurait que 6 à 7 kilomètres si, au montent d'arriver au Gave, il n'était brusquement rejeté au nord pour 3 ou 4 kilomètres, en touchant le village de Saint-Christau.

A 6 kilomètres au-dessous de l'Ourtau, les Gaves d'Aspe et d'Ossau se réunissent sous le nom de Gave d'Oloron. Ce Gave arrose une plaine féconde, passe à Navarrenx (115 mètres d'altitude), à Araujuzon, arrose Sauveterre (48 mètres), Saint-Martin, Oraas, Escos, Auterive, Caresse, passe derrière l'abbaye de Sordes et rejoint le Gave de Pau, qu'il égale presque en volume, à 1 kilomètre au-dessus de Peyrehorade. Cours, 67 kilomètres; 122 jusqu'à la source du Gave d'Aspe, 152 jusqu'à celle du Gave d'Ossau.

Entre le confluent des Gaves d'Aspe et d'Ossau et son embouchure, le Gave d'Oloron reçoit l'Escou, la Mielle, le Vert, l'Auronce, le Joos, le Lausset, le Saison ou Gave de Mauléon et le Saleys. 

L'Escou suit une vallée parallèle à celle du Larrigaston et arrive au Gave un peu au-dessous d'Oloron, après 15 kilomètres de cours. 

La Nielle, qui aient du sud (rive gauche), traverse Sainte-Marie, ville voisine d'Oloron. 

Le Vert se forme du Vert d'Arette et du Vert de Barlanés. Il arrose la jolie vallée de Barétous, et se jette dans le Gave après un cours d'environ 30 kilomètres (rive gauche). 
L'Auronce (rive droite), dont la direction est analogue à celle du Larrigaston et de l'Escou, coule à peu de distance de ces deux rivières.

Le Joos (rive gauche) serpente entre le Béarn et le pays basque; les langues de ces deux pays se melangent sur ses rives : le cours supérieur est basque, le cours inférieur béarnais. 

On peut en dire autant du Lausset, qui lui fait suite et reproduit exactement les mêmes méandres, avec une régularité singulière. 

Le Saison ou Gave de Mauléon (rive gauche) naît en plein pays basque, au pied du pic d'Orhy. Il arrose le district de Soule, charmant enchevêtrement de montagnes pastorales, boisées, aux crêtes rocheuses et aux flancs verdoyants. Il reçoit le torrent d'Uhaitça, sorti des fendillements fantastiques qui découpent les monts d'Holçarté. Un autre Uhaitça lui arrive de Sainte-Engrace. Le Saison traverse Mauléon et rejoint le Gave; d'Oloron un peu en aval de Sativeterre, après un cours de 60 kilomètres. 

Le Saleys ou Saleïs (rive droite) doit son nom aux sources salées de la triste et humide Salies, que le soleil ne peut parvenir à sécher complètement.

En aval de l'embouchure du Gave, l'Adour reçoit, comme nous l'avons dit, la Bidouze, l'Aran, l'Ardanavia et la Nive.

La Bidouze naît d'une source abondante dans les montagnes du pays basque, entre le bois de Cabocé et la forêt des Arbailles. Elle passe à Saint-Just, près d'Ostabat, puis à Chart-Mixe, Saint-Palais où elle reçoit la Joyeuse, Came, Bidache où tombe le Lihoury; Guiche, et se jette dans l'Adour à 3 kilomètres en aval de l'embouchure du Gave de Pau. Son cours total atteint 80 kilomètres. Elle est navigable depuis le port de Came, sur un parcours de 17 kilomètres. 

La Joyeuse, son principal affluent, est formée par deux branches, dont l'une descend du col des Palombières, et l'autre du bois de Hochahandia, au sud d'Iholdy, entre Saint-Jean-Piedde Port et Saint-Palais, arrose une vallée profonde et pittoresque, passe à Saint-Palais, et va se jeter dans la Bidouze au hameau d'Hiriberry. Le cours de la Joyeuse a une longueur de 24 kilomètres.

Le Lihoury naît dans les montagnes d'Iholdy, reçoit le ruisseau de Laharane, passe au sud de la colline de Bidache et tombe dans la Bidouze entre Game et Bidache. Cours, 30 kilomètres.

L'Aran descend, sous le nom de Joyeuse, de l'Ursouïa (678 mètres), passe à la Bastide-Clairence, reçoit le Mendialçu, et tombe dans l'Adour près d'Urt. Cours, 32 kilomètres. Il est navigable à la marée haute, depuis le Moulin-Neuf (11 kilomètres).

L'Ardanavia descend des landes du Bois d'Hasparren et se jette dans l'Adour à 12 kilomètres en amont de Bayonne. Cours, 24 kilomètres. A l'aide de la marée, elle est navigable de Pontorberry à son embouchure (10380 mètres).

La Nive naît sur les frontières du pays basque, passe à Behérobie où elle reçoit l'Orion, à Estérençuby où se jette l'Esteren-Guibel, à Saint-Michel, à Saint-Jean-Pied-de-Port où elle reçoit le Laurhîbare et la petite Nive ou Nive d'Arnéguy, se grossit, au pied d'Eyharce, de la Nive des Aldudes ou de Baïgorry, passe à Bidarray où elle reçoit l'Ychuri, dans la gorge sauvage du Pas-de-Roland ombragée de châtaigniers magnifiques, à Itsatsou, à Cambo, à Larressorre, à Ustaritz où tombe le Laxa, et va se jeter dans l'Adour à Bayonne. Cours, 75 kilomètres, dans une vallée délicieuse. De Cambo à Bayonne (22 kilomètres), la Nive est à moitié canalisée par des claies qui approfondissent le milieu du lit et permettent d'y naviguer en barques étroites. La marée remonte jusqu'au barrage d'Haïtze. 

L'Orion, le premier affluent de la Nive en amont, descend de la montagne d'Arnoustéguy (1404 mètres), traverse la forêt d'Orion et se jette dans la grande Nive à Béhérobie. 

Le Laurhîbare ou Nive de Laurhîbare, dont les sources sont voisines de celles de l'Iraty, rivière espagnole, descend du pic des Escaliers, traverse le bois d'lnharchoury, reçoit le torrent de Lécumberry, passe à Saint-Jean-le-Vieux, se grossit à Ispoure par la jonction du ruisseau du pont de Bidartea, et se jette dans la grande Nive au-dessous de Saint-Jean-Pied-de-Port, en même temps que la petite Nive ou Nive d'Arnéguy, rivière née en Espagne, dans les montagnes qui vont du col de Lindux au col de Bentarté.

La Nive des Aldudes ou de Baïgorry, formée au-dessous d'Urepel par la réunion du Sabiondo et de l'Immélestegui, dont les sources jaillissent sur les limites du pays basque espagnol, passe aux Aldudes, reçoit le torrent de Hayra, descendu de la redoute de Lindux (120 mètres), baigne la Fonderie, Saint-Etienne-de-Baïgorry et se joint à la grande Nive à Eyharce. Cours, 55 kilomètres. 

L'Ychuri ou Espaluya descend du Gorra-Mendi, mont espagnol, entre en France au confluent du ruisseau Buhumba, et se perd dans la Nive à Bidarray.

Bassins et fleuves côtiers.
Entre l'Adour et l'Espagne, quatre petits bassins côtiers aboutissent directement à la mer ceux de l'Ouhabia, de la Nivelle, de l'Ouatxin et de la Bi-dassoa.

L'Ouhabia sort, sous le nom d'Appalaga, du bois d'Ustaritz, baigne Arbonne et atteint la mer au pied des rochers de Bidart.

La Nivelle se forme en Espagne par la réunion de l'Osua et de l'Orobide, prend alors le nom d'Uragana, passe à Urdax, entre en France au pont de Danchariaënea, passe à Saint-Pée-sur-Nivelle, à Ascain, et se jette dans la mer a Saint-Jean-de-Luz. Cours, 45 kilomètres, dont 31 en France. Elle est navigable, à l'aide de la marée, depuis Ascain (10 kilomètres).

L'Ouatxin descend, sous le nom d'Helbarren, de la redoute de la Bayonnette (576 mètres), sur les limites de la France et de l'Espagne, passe à Urrugne et se jette dans la baie de Saint-Jean-de-Luz au fort de Socoa.

La Bidassoa est presque entièrement espagnole, et n'appartient à la France que par une rive sur 10 ou 11 kilomètres. Plus longue, plus abondante et plus encaissée que la Nivelle, elle forme près de Béhobie l'île des Faisans ou de la Conférence (où fut signé, sous Louis XIV, le traité des Pyrénées), modeste îlot dans un étroit chenal d'eau pure, puis elle s'élargit soudainement, et marque de sa vaste embouchure, entre Hendaye et Fontarabie, entre la pointe Sainte-Anne et le cap du Figuier, au pied du superbe Jaïzquivel, la limite extrême de la France et de l'Espagne.

Si le cours supérieur du Gave d'Aspe, de la Nive et de la Nivelle appartient à l'Espagne, la France, en revanche, possède les premiers affluents et le cours supérieur du ruisseau d'Iraty, affluent de l'Ebre par le Rio Aragon.

Climat des Pyrénées-Atlantiques

Un département où l'altitude du point le plus élevé dépasse de 3000 mètres celle du point le plus bas ne peut pas être soumis à un seul climat : aussi la température moyenne des Pyrénées-Atlantiques va-t-elle en s'abaissant depuis les plaines jusqu'au sommet des montagnes, où il neige parfois au milieu de l'été.

La température normale, celle des plaines, est exceptionnellement douce. Le climat girondin, caractérisé par l'égalité de température, la douceur et la fréquence des pluies, la beauté du ciel surtout en automne, arrive dans les Pyrénées-Atlantiques à son expression la plus complète. Situées sous le 43e degré de latitude, un peu plus près de l'équateur que du pôle, sur le bord même de l'Atlantique, dont le voisinage adoucit et égalise la température, à proximité de l'Espagne, dont le beau ciel enlève à celui de la France une partie de son humidité, les Pyrénées-Atlantiques jouissent d'un climat exceptionnellement doux et régulier. Les chaleurs de l'été y sont atténuées, comme les froids de l'hiver, par la proximité de la mer. Le printemps est assez pluvieux, mais rien n'égale la splendeur des journées d'été ou d'automne, dans les vallées et au pied des montagnes.

Un caractère particulier du climat des Pyrénées-Atlantiques, et de Pau en particulier, est le calme de l'atmosphère, qui souvent persiste pendant des semaines entières; c'est même à cette propriété de son climat que l'ait doit sa réputation de ville d'hiver. La température y est fort douce, puisque la moyenne annuelle atteint +13,39 °C; il est bien rare que le thermomètre descende à zéro, et pendant les belles journées d'hiver la ville, exposée au sud, est doucement réchauffée par les rayons du soleil.

L'hiver est un peu plus rude sur les hauteurs du Pont-Long, qui contribuent à abriter la vallée du Gave contre les vents du nord; toutefois on n'y a pas à redouter les tempête, de neige qui se déchaînent sur le plateau de Lannemezan, dont la hauteur est double.

Au bord de la mer, le climat est naturellement plus humide, et les pluies fines qui fertilisent le pays basque règnent surtout à une faible distance du littoral. A Pau il tombe en moyenne 85 centimètres de pluie par an, à Orthez environ 1 mètre et à Bayonne près de 1,50 m.

Les sommets des Pyrénées reçoivent une couche annuelle de pluie très certainement supérieure à 2 mètres; une bonne partie de cette humidité tombe en neige et alimente les Gaves pendant tout le printemps et la plus grande partie de l'été.

Curiosités naturelles

Dans les montagnes on admire les panoramas qu'offrent le sommet du pic d'Anie et celui du pic de Ger, tandis qu'au bord de la mer les falaises de Biarritz, de Saint-Jean-de-Luz, la pointe de Sainte-Anne, attirent les touristes; mais ce sont là des beautés naturelles plutôt que des curiosités. Cependant on petit citer quelques grottes : celle de la Chambre d'Amour, près de Biarritz; celle de Rébénacq, dont les stalactites ont été bien endommagées par les visiteurs; la grotte des Eaux-Chaudes, parcourue par un torrent qui vient probablement du plateau d'Anouillas, vaste région creusée d'entonnoirs et de vallées en forme de cratères, entre les Eaux-Chaudes et les Eaux-Bonnes; la grotte d'Isturitz et celles de Sare. Il faut mentionner aussi : les cascades qui avoisinent cette localité, celle de Lescun dans la vallée d'Aspe; les gorges du Hourat, entre les Eaux-Chaudes et Laruns; celles d'Urdos, dans la vallée d'Aspe; le Pas de Roland (près de Cambo), sorte de portail ouvert dans les rochers du bord de la Nive; les trois merveilleuses crevasses d'Holçarté. (A. Joanne / Ph. Glangeaud).

 
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