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Desbordes-Valmore

Marceline Félicité Joséphine Desbordes, dame Lanchantin, dite Desbordes-Valmore, est une écrivaine française, née à Douai le 30 juin 1786, morte à Paris le 23 juillet 1859. Fille d'un peintre en armoiries, descendant de réfugiés français qui avaient fondé en Hollande une importante maison de librairie, elle fut élevée dans la religion catholique, et, vers 1799, accompagna sa mère en Guadeloupe où elles comptaient retrouver de riches parents, mais ceux-ci étaient morts dans l'intervalle, et la mère de Marceline fut enlevée elle-même par la fièvre jaune. 

La jeune fille revint seule en France après une traversée des plus pénibles. Engagée dès l'âge de seize ans au théâtre de Lille, elle fut remarquée à celui de Rouen dans les rôles d'ingénue, et débuta sous les auspices de Grétry à l'Opéra-Comique de Paris où elle fut bien accueillie du public et de la critique. Elle obtint le même genre de succès à l'Odéon (1813-1815), épousa en 1817 à Bruxelles un de ses camarades, M. Lanchantin, dit Valmore, et, après un an de séjour à Paris, se rendit avec son mari à Lyon, où les appelait un engagement qui prit fin en 1823; à cette époque elle quitta définitivement le théâtre, mais elle accompagna son mari dans diverses tournées, et notamment en Italie (1838). 
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Les roses de Saadi

« J'ai voulu ce matin te rapporter des roses;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes 
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.

Les noeuds ont éclaté. Les roses, envolées 
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. 
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir.

La vague en a paru rouge et comme enflammée. 
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... 
Respires-en sur moi l'odorant souvenir! »
 

(M. Desbordes-Valmore).

Marceline Desbordes-Valmore, qui avait publié en 1818 un premier volume de Poésies, plusieurs fois réimprimé, donna ensuite : les Pleurs, poésies nouvelles, avec préface d'Alexandre Dumas (1833, in-8); Pauvres Fleurs (1839, in-8); Contes en vers pour les enfants (Lyon, 1840, in-8); Bouquets et prières (1843, in-8), divers romans : l'Atelier d'un peintre, scènes de la vie privée (1833, 2 vol. in-8); une Raillerie de l'amour (1833, 2 vol. in-8); Violette (1839, 2 vol. in-8), et un certain nombre de récits destinés à la jeunesse : le Livre des mères et des enfants, contes en vers et en prose (Lyon, 1840, 2 vol. in-12); les Anges de la famille (1850, in-18), ouvrage couronné par l'Académie française, etc. 

Plusieurs des romans et autres poésies de Marceline Desbordes-Valmore ont été mis en musique par Pauline Duchambge et par d'autres jusqu'à nos jours. (M. Tx.).
 

La Sincère

« Veux-tu l'acheter?
Mou coeur est à vendre. 
Veux-tu l'acheter, 
Sans nous disputer?

Dieu l'a fait d'aimant, 
Tu le feras tendre; 
Dieu l'a fait d'aimant 
Pour un Seul amant!

Moi, j'en fais le prix; 
Veux-tu le connaître? 
Moi, j'en fais le prix; 
N'en sois pas surpris.

As-tu tout le tien?
Donne, et sois mon maître. 
As-tu tout le tien, 
Pour payer le mien?

S'il n'est plus à toi, 
Je n'ai qu'une envie; 
S'il n'est plus à lui, 
Tout est dit pour moi.

Le mien glissera 
Fermé dans la vie; 
Le mien glissera, 
Et Dieu seul l'aura!

Car, pour nos amours, 
La vie est rapide;
Car, Pour nos amours, 
Elle a peu de jours.

L'âme doit courir
Comme une eau limpide; 
L'âme doit courir, 
Aimer et mourir. . »
 

(M. Desbordes-Valmore, Les Pleurs).
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Dictionnaire biographique
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