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Denys, évêque d'Alexandrie, né dans les dernières années du IIe siècle, mort en 265. Eusèbe l'appelle le grand évéque des Alexandrins; Athanase, le docteur de l'Eglise catholique. Païen converti, il avait eu pour maître Origène, et il lui resta fidèle jusqu'à la fin. Étant déjà prêtre, il fut appelé à la direction de l'école catéchétique d'Alexandrie, pour remplacer Héraclius nommé évêque; lorsque celui-ci mourut, il lui succéda sur le siège épiscopal (247). Pendant dix-huit ans, Denys gouverna, avec autant de courage que de prudence, son Eglise périlleusement éprouvée par les émeutes du peuple, les persécutions des empereurs, la famine et la peste. Il prit part activement; mais avec un grand esprit de modération, à toutes les controverses de son temps, au sujet des lapsi, du baptême des hérétiques, du chiliasme, et de Paul de Samosate

En réfutant les Sabelliens, il émit des propositions que ceux-ci accusèrent de trithéisme. Ils en tirent part à l'évêque de Rome, qui s'appelait aussi Denys. Cet évêque composa un écrit dans lequel il combattait en même temps, mais sans les nommer, et les Sabelliens et Denys d'Alexandrie, qui lui répondit. De là, un débat qu'on a appelé la querelle ou la controverse des deux Denys. Il semble avoir été terminé à la satisfaction des deux adversaires, lorsque Denys d'Alexandrie eut expliqué le sens des expressions qu'on lui reprochait et affirmé, comme l'avait fait Origène, son maître, que le Verbe est éternel, et qu'on peut le dire consubstantiel à Dieu. On a coutume de présenter la défense que Denys d'Alexandrie adressa à l'évêque de Rome comme la reconnaissance de la suprématie du siège de ce dernier; mais l'attitude d'indépendance résolue que l'évêque d'Alexandrie prend dans cette défense contredit péremptoirement cette induction. 

Saint Jérôme (De Scriptoribus eccles.) a donné une liste longue, quoique incomplète, des livres de Denys. Il ne nous en est parvenu que des fragments. Des extraits de ses lettres ont fourni la matière de la plus grande partie des livres VI et VII de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe. Ce qui reste de lui a été réuni et édité dans la Bibliotheca graeco-latina veterum Patrum de Galland (Venise, 1765-1781, t. III, 14 vol. in-fol.), dans un ouvrage préparé par Simon De Magistris (Rome, 1796), dans la Patrologie graeca de Migne (t. X), et dans le Spicilegium Solesmense de D. Pitra (t. I). (E.-H. Vollet).

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