.
-

Colardeau

Charles Pierre Colardeau est un poète français, né à Jonville (Eure-et-Loir) le 12 octobre 1732, mort à Paris le 7 avril 1776. Fils d'un receveur du grenier à sel d'Orléans. Demeuré orphelin à l'âge de treize ans, il fut confié à la tutelle d'un oncle maternel, le curé de Pithiviers, qui le retira du séminaire d'Orléans pour le mettre au collège de Meung-sur-Loire

Enfant maladif, dès ce temps occupé de poésie et s'essayant à rimer, il n'apporta que peu d'ardeur à ses études classiques. Venu à Paris, pour y faire sa philosophie au collège de Beauvais, il se montra surtout assidu à fréquenter les théâtres. Son tuteur, perdant tout espoir de lui voir prendre les ordres, l'engagea à entrer chez un procureur au parlement, afin de s'y préparer, par l'étude et la pratique du droit, à la profession d'avocat. Colardeau accepta ce parti, qui lui permettait de demeurer à Paris et d'y poursuivre à son gré ses travaux littéraires.

Il débuta, en 1758, par une héroïde, Armide à Renaud et une imitation en vers de la Lettre d'Héloïse à Abélard, de Pope. Le succès de cette dernière pièce fut très grand. Autrement arriva-t-il d'Astarbé, tragédie tirée du Télémaque, qu'il fit représenter au Théâtre-Français; tout le talent de Mlle Clairon ne suffit pas à lui éviter une chute complète. Il ne fut pas beaucoup plus heureux avec Caliste, tragédie imitée d'un drame anglais, la Belle pénitente de Rowe; jouée pour la première fois, sur la même scène du Théâtre-Français, le 12 novembre 1760, elle n'eut que dix représentations. Le public s'était partagé en deux camps défendue avec passion d'une part, la pièce rencontra de l'autre la plus violente opposition. Diderot se signala parmi les plus enthousiastes. 

Caliste fut la dernière tentative de Colardeau au théâtre. Cependant il n'avait pas renoncé à travailler pour la scène, car en 1776, pendant un séjour à Pithiviers, il écrivit une comédie en cinq actes et en vers, les Perfidies à la mode, qui ne devait pas être représentée. On trouva en outre dans ses papiers, après sa mort, le plan et quelques scènes d'une Antigone. Un poème intitulé le Patriotisme, qu'il publia en 1762, fut accueilli avec faveur à la cour, et lui valut une lettre de félicitation du duc de Choiseul. Le même ouvrage fut en même temps l'objet d'une satire, à laquelle il répondit par une lettre à sa chatte, l'Épître à Minette (1762); celle à Duhamel de Demainvilliers (1774) et le poème les Hommes de Prométhée (1775) restent ce qu'il a produit de meilleur. 

Il a mis en vers le Temple de Gnide, de Montesquieu, et les deux premières Nuits de Young. Il détruisit la traduction des cinq premiers chants de la Jérusalem du Tasse afin de tenir la parole donnée à son ami Watelet, qui avait entrepris le même travail, de ne pas publier sa traduction. Il renonça également à traduire l'Enéide, dès qu'il sut que Delille s'en occupait de son côté. On a encore de lui deux opéras-comiques, la Courtisane amoureuse et les Amours de Pierre Lelong

Elu membre de l'Académie française, à la place du duc de Saint-Aignan, en janvier 1776, il mourut avant sa réception. (G. Vinot).

.


Dictionnaire biographique
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2007 - 2017. - Reproduction interdite.