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Des Jou-Jouen (Jürchen) aux Evenks |
Les Toungouses,
dont le nombre est estimé à 600 000, vivent éparpillées en Sibérie
orientale,
se répartissant sur l'immense espace entre l'océan Glacial arctique et
le 40° degré de latitude d'une part, entre l'Ieniseï et l'océan Pacifique
de l'autre. Aujourd'hui désignés sous le nom d'Evenk, ces différentes
tribus toungouses, parlant des langues proches (evenk, proprement
dit, mandchou, orotch, nanaï, etc.), apparentées aux langues turco-mongoles.
Une population toungouse, ou étroitement apparentée aux Toungouses, les Khitans (Kitan) a constitué au Nord de la Chine un premier Etat entre 947 et 1125 (dynastie Leao). Et, par la suite, deux dynasties qui ont régné sur la Chine ont également été toungouses : celle des Kin (Jin), issue de la population Jou-chen, et celle des Qing, qui appartenait au groupe linguistique mandchou. Les Kin ont régné sur une partie de la Chine au XIIe siècle; ils y succédèrent aux Khitans (proto-Mongols), mais leur empire fut détruit par les successeurs de Gengis Khan. Les Mandchous, pour leur part, ont commencé à se séparer des autres populations toungouses au Moyen âge, époque à laquelle ils ont d'abord formé plusieurs royaumes au Nord de la Chine, à partir du XIIIe siècle. Après un siècle d'une existence nationale qui les avait unifiés dans un but de conquêtes, ils soumis cet immense empire au XVIIe siècle (1644), lui donnant la dynastie qui a régné depuis cette date jusqu'à la déposition du dernier empereur en 1912. Dates clés :XIIIe - XVIe. - Expansion en Sibérie des Toungouses à partir de la Corée. |
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Qui
sont les Toungouses?
Les Toungouses ou Evenk se donnent à eux-mêmes
les noms de Boya (hommes) ou d'Euveun. Les
ethnographes (Middendorf, Schrenck, Sierochevski, Maïnov) qui ont étudié
les Toungouses au XIXe siècle, ont
reconnu l'existence de deux groupes, définis au point de vue des moeurs
et du genre de vie : les Méridionaux et les Septentrionaux
(auxquels ils ont joint les Toungouses maritimes ou Lamoutes). Le
fleuve Amour
constitue à peu près exactement la frontière entre ces deux groupes.
Un chasseur golde. On distingue par ailleurs, selon des critères d'ordre linguistique, parmi les Toungouses méridionaux et septentrionaux les populations suivantes : Toungouses méridionaux : les Goldes (aussi appelés Nanaï, Nanaïou Goldes ou Hetchen), au nombre de 60 000 environ, qui sont disséminés entre les villages russes de la basse vallée de l'Amour et dans la vallée de l'Oussouri; les Orotches, quelques milliers encore très attachés à leurs tradiditions, et les Udihe, du littoral et de l'intérieur, depuis la frontière coréenne jusqu'au voisinage de l'embouchure de l'Amour; enfin, les Solones-Daoures (Evenk de Chine), du bassin du Nonni; de ces derniers il existe une colonie, dans le pays de Kouldja, à des milliers de kilomètres plus à l'Ouest. Les Mandchous, peuvent être rattachés à ce dernier groupe. On estime leur nombre à près de deux millions, mais la langue n'est plus guère parlée que par quelques dizaines de personnes déjà âgées. Ils sont cultivateurs, et leur religion se partage entre la religion traditionnelle chamaniste et le bouddhisme. Les Sibo, 30 000 personnes, sont uneTribu linguistiquement très proche de la précédente qui, aux environs de Moukden, fut transportée vers 1770 à Sud-Ouest de Kouldja, sur l'Ili, formant une colonnie militaire de 4000 familles. Une partie ont émigré dans la province russe de Sémiretchié. Ils sont bouddhistes. Ajoutons qu'un dernier groupe de Toungouses méridionaux, les Jou-Jouen, Nuzhen ou Jürchen, parlaient également un dialecte apparenté au Mandchou, ils ont disparu. Toungouses septentrionaux : les Oltchas ou Mangounes (avec les tribus voisines : Neghida et Samaghir), cantonnés entre le bas Amour et le bassin de l'Ouda; les Oroks, apparentés aux précédents, désormais très peu nombreux et dispersés parmi les Ghiliaks, dans le Nord de' Sakhaline; les Orotchones, les Manègres, les Birares, qui se succèdent sur la rive gauche de l'Amour en suivant le courant du fleuve, depuis Nertchinsk jusqu'au confluent de la Soungari; enfin les Toungouses, dits nomades ou Olennyié (possédant des rennes), répandus dans le reste du territoire toungouse, sauf le littoral de la mer d'Okhotsk, le Nord-Ouest du Kamtchatka et le bassin du haut Yana, occupés par les Lamoutes (ou Even), qui représententenviron 200 000 personnes, mais dont moins de 10 000, semble-t-il, parlent encore la langue. Ces dernières populations formant un lien avec avec les populations dites paléo-asiatiques : Tchouktches, Koriaks, Youkaghirs, etc.
La nourriture est presque exclusivement
animale : la viande de renne bien grasse, le poisson bien huileux, le tout
sans sel ni pain. La moelle des os du renne est le plat le plus convoité
des gourmets. Les Toungouses, hommes et femmes, se tatouent sur les joues.
Le costume, presque entièrement en peaux de renne, chez certaines tribus
en peaux de saumon,
est bien ajusté et très élégamment orné de découpures en cuir, de
broderies en laine,
de perles
de toutes les couleurs, avec une foule de pendeloques en métal chez les
femmes, qui portent aussi un bonnet caractéristique. Ce costume léger
et commode répond bien au mode de vie remuant des Toungouses, grands amateurs
de longues courses suivies de causeries animées et de danses effrénées...
Famille toungouse devant son habitation, vers 1920. Les femmes, encore qu'accablées de tous les travaux de ménage et des soins à donner aux troupeaux, sont cependant traitées en amie, presque en égale. Les filles sont libres dans le choix de leurs futurs. Le mariage est exogamique jusqu'à un certain point et comporte un paiement aux parents de la femme. Le régime de la propriété découle tout naturellement du mode principal de l'existence, qui est la chasse. Chaque clan ou gens a son territoire de chasse bien délimité et si, en poursuivant sa proie, le chasseur s'engage dans le domaine réservé de son voisin, il doit se contenter de la chair de l'animal abattu, laissant sa peau au propriétaire du terrain de chasse. Pour se guider à la chasse, il existe toute une écriture spéciale à l'aide des objets : une branche posée à travers le chemin indique qu'on ne peut avancer au delà ; une flèche enfoncée dans l'écorce d'un arbre dont on a abattu les branches indique différentes choses, suivant que sa pointe est dirigée en haut (je suis parti plus loin), ou en bas (je pose des pièges à proximité), etc. Les Mandchous, qui avaient jadis leur centre sur le cours supérieur du Soungari, au Sud de Kirin, vivaient parfois de la chasse, mais surtout de l'élevahge du bétail et de l'agriculture. On cultivait dans le Sud de la mandchouri le blé, le riz, le maïs, les haricots, les pommes de terre, le chanvre, le coton, l'indigo, le tabac, le ginseng. On élevait également de petits chevaux, des mulets, des boeufs, des moutons, de grands porcs. L'industrie était encore, au début du XXe siècle, pratiquement absente de cette région. Il n'y avait guère que la distillerie et l'huilerie. Les principales routes étaient les voies fluviales de la Soungari (1500 km), de la Noni et de la Khourka; les voies terrestres vers Pékin, vers la Corée et la Sibérie par Moukden, Kirin, Tsitsihar. Un télégraphe a été installé à la fin du XIXesiècle de Pékin à Blagovetchensk par Niout-chouang, Moukden, Kirin, Tsitsihar, Holoung-kiang; un autre de Hountchonn par Tioumen à Vladivostok. Depuis qu'ils ont
conquis la Chine au XVIIe siècle, ils
ont adopté de plus en plus les mode de vie chinois. On sait que cependant
dans l'empire chinois le dualisme subsiste et que dans les ministères
de Pékin tout haut fonctionnaire chinois
était doublé d'un Mandchou; ces derniers avaient de plus le monopole
du commandement de l'armée impériale. En Mandchourie, les indigènes
gardaient encore la terre, ayant seule le droit de propriété; les Chinois
ne pouaient qu'affermer. C'est pourtant dans les villes qu'on trouvait
le plus de Mandchous, fonctionnaires ou commerçants. Ils ne dominaient
plus que dans les montagnes qui entourent la vallée du Liao. Leurs maisons,
toujours bâties en bois, se distinguaient des maisons chinoises par leurs
toits longs, plats, à convexité cylindrique, avec fenêtres garnies de
papier. Jusqu'à l'époque de la révolution communiste, la seule ville
de pierre était la capitale Moukden.
Le passé des Toungouses Les données historiques sont d'accord avec l'ethnographie pour attester l'arrivée récente des Toungouses en Sibérie. Les Jou-tchen ou Niu-tchi, au sein desquels s'est constituée la dynastie des Kin (Jin), et qui sont aussi les ancêtres des Mandchous, habitaient primitivement les montagnes de la frontière Nord-Ouest de la Corée; de là , ils se portèrent vers le Nord. Les Jou-Jouen (Jürchen) - Nom d'une importante tribu plus ou moins liée aux Sien-pi qui a régné dans le Nord et le centre de l'Asie pendant plus de deux siècles. Le nom de ce peuple a été diversement écrit, vu l'incertitude elle-même de la prononciation chinoise; en tous cas le mot étant écrit avec deux fois le même caractère, la vraie transcription doit être une même syllabe redoublée, soit Jouen-jouen, soit Jeou-jeou, etc. On a vu à la page consacrée aux Huns que, vers l'an 360 de notre ère, les Jou-jouen, venus du Nord-Est se précipitent vers le centre de l'Asie et, après avoir chassé une branche des Sien-pi, deviennent à leur tour maîtres de toute la Mongolie et de la Tartarie orientale avec Ho-lin sur l'Orkhon (plus tard Karakorum) pour capitale.Les Solons-Daours, qui sont également une des branches des Niu-tchi, au même titre que les Mandchous se sont pour leur part plus avancés vers le Nord; d'autres tribus toungouses ne pénétrèrent dans le Nord-Est de la Sibérie qu'au XIIIeou au XIVe siècle, poussés d'abord par les Bouriates (Mongols), puis par les Yakoutes (Turks). Il y a eu cependant des mouvements secondaires dans le sens contraire : ainsi les Daoures sont venus de la Transbaïkalie dans la vallée du Nonni, au XVIIe siècle, fuyant devant les Cosaques; leur place a été prise par les Manègres, venus du Nord, etc. Les Khitans.
Les hégémonies tougouses entre les Xe et XIIe siècles. En bleu, l'empire Khitan (947-1125); en rouge, celui des Kin (1125 et 1205). La dynastie jou-chen
des Kin.
Agouta était né en 1068; dès son avènement, en l'an 1113, il refusa de rendre hommage comme l'avaient fait tous ses prédécesseurs, à l'empereur khitan; le premier jour de l'année 1115, il prit lui-même le titre d'empereur et donna à la dynastie qu'il fondait ainsi le nom d'Aisin ou, en chinois, Kin, qui signifie « or »; il justifia cette appellation en disant : « Les Khitans ont attribué à leur dynastie le nom de Leao, ce qui signifie de l'acier de très fine trempe; ils pensaient, en agissant ainsi, affirmer que leur dynastie serait aussi durable que l'acier; mais quelque durable qu'il soit, l'acier est sujet à se rouiller. Il n'y a que l'or, parmi les métaux, qui soit impérissable. »La guerre ouverte ne tarda pas à éclater entre Agouta et les Khitans; le nouvel empereur, Kin, fut vainqueur en plus d'une rencontre; mais il ne parvint pas à déposséder complètement ses rivaux et mourut en 1123 en chargeant son fils Ukimaï de terminer son oeuvre. Il fut canonisé sous le nom de Tai-tsou. Ukimaï soumit l'empire Hia ou Tangout (L'histoire du Tibet), puis acheva la ruine de la dynastie Leao en faisant prisonnier, en 1124, le dernier empereur Yelu Yen-hi. ll déclara ensuite la guerre à l'empire proprement chinois des Song dont la capitale était Pien-leang (auj. Kai fong fou, au Sud du Koang ho); il s'empara de cette ville et emmena captif l'empereur Kin tsong en décembre 1126. A la suite de cette victoire, les Kin refoulèrent les Song dans le Sud, et les rivières Han et Hoai furent la limite des deux empires. Les Kin possédaient le Tche-li, le Chan-si, la partie Nord du Chen-si, le Chan-tong et le Hunan; ils avaient leur capitale à Pékin, qu'ils agrandirent, et qui était pour eux la capitale du centre, Tchong ton ou Tchong king. Leurs quatre autres résidences impériales étaient : Si-king, c.-à -d. la capitale de l'Ouest, ou Ta-tong fou, dans le Chan-si; Ton king, c.-à -d. la capitale de l'Est, ou Leao-yang tcheou, dans le Leao-tong; Nan-king, c.-à -d. la capitale du Sud, ou Pien-leang (Kai-fong fou) dans le Hunan); enfin Pe-king, c-à -d. la capitale du Nord, ou Ta-ting fou (cette ville était située dans la partie nord du Tche-li, sur la rivière Loha, au Sud de l'aile droite des Mongols Kartchins). On voit que l'empire des Kin occupait en Chine une étendue pratiquement aussi considérable que celle qu'avait eue l'empire khitan; en revanche il était enfermé dans des limites bien plus restreintes en dehors de la Chine propre, car il ne possédait guère que le Leao-tong et la Mandchourie. Les Naïmans et les Kara Khitans étaient tout-puissants dans l'Ouest, et, en Mongolie, commençait déjà à s'édifier l'identité mongole qui devait, dans un avenir rapproché, faire table rase de toutes les dominations rivales. Ce fut dès le commencement du XIIIe siècle que les Kin commencèrent à souffrir des attaques mongoles; ils luttèrent jusqu'en 1234, époque à laquelle ils disparurent écrasés par les forces réunies de l'empereur Song et du khan mongol Ogotaï. La liste des empereurs de la dynastie Kin est la suivante Tai-tsou (1115-22); Tai-tsong (1123-34); Hi tsong (1135-48); Hai-ling wang (1149-60) Che tsong (1161-89) Tchang-tsong (1190-1208), Wei-chao wang (1209-12); Siuen tsong (1213-23); Ngai tsong (1224-33); Mo-ti (1234).La dynastie mandchoue des Qing (Tsing). La Mandchourie a de tout temps joué le rôle d'intermédiaire entre les Chinois septentrionaux et les Toungouses, chasseurs de fourrures et pêcheurs du bassin de l'Amour. Tantôt elle a été (surtout la partie Sud, le Leao ou Liao-toung) dans la dépendance de la Chine, tantôt elle a été le point de départ de conquérants de cet empire, souvent aussi en conflit avec les peuples turcs et mongols établis à l'Ouest. Au temps de l'ère chrétienne, les Toung-hou ("Barbares orientaux"), sont refoulés par les Hioung nou. Ils se divisent en deux royaumes : les Ouhouan, à l'Est du Soungari; les Sien-pi, à l'Ouest. Le royaume des Sien pi (Mongols) s'étendit sur la Mandchourie, la Mongolie et la Dzoungarie actuelles. Vers le IVe siècle, les principautés Sien-pi qui subsistaient en Mandchourie furent conquises par les Toungouses. Et c'est seulement vers le milieu du XIIIesiècle, qu'une nouvelle tribu toungouse se distingue, et à laquelle on va appliquer le nom de mandchoue. Les fondateurs de sa puissance sont le légendaire Aïchin-gioro, prétendument fils d'une vierge (vers 1350), et surtout le Thai-tsou (1580-1626), qui organisa l'Etat mandchou, groupa son peuple en compagnies (niourou) de 300 hommes, porta par la conquête de 17 à 70 le nombre des tribus soumises à son autorité, transféra sa capitale de Yendèn à Moukden (1621). Il était resté vassal de la Chine. Son fils et successeur Taïtsoung (1626-61) se fit proclamer empereur (1636), conquit le Liao-toung, la Corée, et par la prise de Pékin substitua sa dynastie à celle des Ming sur le trône de Chine (de 1644 à la déposition de Pou-yi en 1912). Les Mandchous, pendant toute cette période ont eu cependant peu d'influence sur l'organisation politique et les moeurs des Chinois. Au contraire, en grande partie disséminés, notamment au Nord, à la surface de leur nouvel empire, ils en ont adopté ou subi la civilisation. Et dans leur propre pays, dans la Mandchourie, n'abandonnant d'abord qu'à regret leur ancienne vie nomade, ils ont cédé le pas aux Chinois. En fait, l'histoire de la dynastie Qing appartient surtout à l'histoire de la Chine, et l'on se contentera ici de ne signaler que deux jalons importants concernant la Mandchourie : le Traité d'Aïgoun et l'occupation par le Japon. Le
Traité d'Aïgoun.
La Mandchourie proprement chinoise a été alors divisée administrativement en trois provinces : Ching-kong, comprenant la presqu'îlle de Liaotoung, Kirin ou Ghirin et Holoung-kiang. La première comprend la capitale Moukden, le port Niou-tchouang, la ville sacrée de Hsingking avec les tombeaux des vieux rois mandchous; elle comptait au début du XXe siècle plus de 5 millions et demi d'habitants, presque tous Chinois. Celle de Kirin avait une capitale du même nom (120 000 habitants) sur le Soungari-oula et d'autres grandes villes, Houng-chéou-fou, Ningouta-Achiso, Sanhsing. La province de Holoung-kiang avait pour capitale Aïgoun (60 000 habitants); on y trouvait encore Tsitsiar, résidence du chef des troupes mandchoues. La province de Ching-king, assimilée à la Chine, avait un gouverneur général; les deux autres des gouverneurs. L'organisation à cette époque gardait l'apparence militaire. On divisait les 65 tribus mandchoues en 8 bannières, chacune ayant ses prêtres, ses tribunaux, ses écoles. L'armée comptait 67 800 hommes, dont 27 000 régulièrement enrégimentés. Elle était armée d'arcs et de flèches et devait annuellement livrer 2400 cerfs et une certaine quantité de peaux de zibelines. Les provinces payaient des redevances en argent et en nature, sacs de blé, peaux de zibelines, etc.L'occupation japonaise et le Manzhuguo. Le Japon, après avoir gagné en puissance et en influence, cherche à étendre son empire et ses ressources en Asie de l'Est. La Mandchourie, une région riche en ressources naturelles située au nord-est de la Chine, devient une cible stratégique. En 1931, l'incident de Mukden (ou incident de la Mandchourie) est un prétexte utilisé par le Japon pour envahir la Mandchourie. L'armée japonaise met en scène un sabotage du chemin de fer sud-mandchourien, attribué aux Chinois, pour justifier l'invasion. L'Etat fantoche du Manzhuguo ( = Mandchoukouo), est officiellement proclamé le 1er mars 1932, avec Pu Yi, e dernier empereur de la dynastie Qing, placé par les Japonais à sa tête comme empereur nominal. Cependant, le véritable pouvoir reste bien entre les mains des autorités militaires japonaises. Le Mandchoukouo est dirigé comme un État satellite du Japon. Le gouvernement est composé de politiciens chinois et mandchous, mais les décisions importantes sont prises par les Japonais. Le Japon investit massivement dans l'industrie et les infrastructures du Mandchoukouo, mais principalement pour ses propres intérêts. Les ressources naturelles de la région (charbon, fer et soja), sont exploitées pour alimenter l'économie japonaise et soutenir son effort de guerre. Le Japon présente le Mandchoukouo comme un modèle de coopération entre les peuples asiatiques et comme une libération de la domination chinoise. L'idéologie officielle du Mandchoukouo prône la coexistence pacifique et la prospérité partagée, mais en pratique, les politiques japonaises visent principalement à renforcer leur domination et à intégrer la région dans leur sphère d'influence. Les populations toungouses sont en fait très mal traitées. Et les autorités chinoises accuseront plus tard les Japonais d'avoir utilisé des armes bactériologiques contre elles. Il semble en tout cas, que les survivants de cette occupation se soient trouvé dans une détresse sanitaire extrême. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Mandchoukouo sert de base militaire et de zone de production pour l'armée japonaise. À la fin de la guerre, en 1945, après la défaite du Japon et l'invasion de la Mandchourie par l'Armée rouge soviétique, le Mandchoukouo s'effondre. Pu Yi est capturé par les Soviétiques et plus tard remis aux autorités chinoises (il sera plus tard conseiller au seind es instances de la Chine communiste et mourra en 1967). Le territoire du Mandchoukouo est réintégré à la Chine. Les dirigeants collaborant avec les Japonais sont jugés et condamnés. (J. Deniker / Zaborowski / A.M.B / Ed. Ch. / E. Drouin).
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