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Que l'île de Tahiti
ait été ou non aperçue en 1605 par
le navigateur portugais Queiros. elle fut visitée
en 1767 par Samuel
Wallis, qui y séjourna plusieurs semaines, en 1768
par Bougainville qui l'appela « la Nouvelle
Cythère » et, en 1769, par James Cook. La Société
des missions de Londres (London Missionary Society) y envoya trente missionnaires
en 1797. Ils firent adopter le protestantisme
comme religion d'Etat, sous le règne de Pomaré Il, qui soutint à cette
occasion plusieurs guerres contre d'autres chefs; et ils exercèrent, lÃ
comme dans d'autres îles du Pacifique ,
la plus grande influence politique en même temps qu'ils monopolisaient
les relations commerciales. A Pomaré III (1821-1828)
succéda la princesse Aïmata, sa soeur, née en 1813,
qui prit le nom de Pomaré IV.
-
Un
tiki,
à Nuku Hiva (archipel des Marquises).
Source : The world Factbook.
Le 29 novembre 1836
débarquèrent à Tahiti le P. Laval et un autre missionnaire catholique ,
de nationalité française. Le pasteur protestant, George Pritchard, obtint
de la reine Pomaré qu'elle fit arrêter et expulser par la force (12 décembre
1837) ces deux personnages, dont il
craignait la concurrence, sous prétexte que l'île était déjà chrétienne .
Là -dessus, le gouvernement français envoya un vaisseau de guerre, et
le commandant Dupetit-Thouars fit signer
à la reine une convention accordant aux Français
de toutes professions le droit de séjour et de commerce à Tahiti (4 septembre
1838).
Après le départ du vaisseau, Pritchard,
consul d'Angleterre ,
eut encore le crédit de faire interdire aux étrangers la faculté d'acquérir
des terres et l'enseignement des doctrines étrangères au culte en vigueur;
en même temps, il fit adresser par Pomaré une demande de protectorat
au gouvernement anglais (8 novembre 1838),
qu'il alla lui-même présenter à Londres. Mais, à Londres, Pritchard
échoua, et cet échec contribua à décider les chefs du pays à requérir
la reine de faire des démarches en vue d'obtenir le protectorat français.
Le protectorat français fut de nouveau demandé, par Pomaré et les chefs,
le 9 septembre
1842, et concédé par
la convention du 25 mars 1843. Ces
mesures avaient été précédées par l'occupation des Marquises ,
dont les habitants avaient demandé le protectorat français pour faire
cesser les tracasseries des Américains. Dans la suite les Gambier
furent à leur tour rattachées au domaine français (1844).
Mais à Tahiti, la reine Pomaré n'avait
agi ainsi qu'à contrecoeur; Pritchard et les Anglais étaient toujours
tout-puissants sur son esprit : il y eut des troubles, elle s'enfuit Ã
Raiatea ,
et Pritchard fut malmené par les Français, qui prirent possession de
l'île. C'est à la suite de ces incidents que la Société des missions
de Londres ayant soulevé l'opinion anglaise, le gouvernement de la reine
Victoria adressa à celui de Louis
Philippe une protestation diplomatique, réclamant le désaveu de ce
qui s'était passé et une indemnité pour Pritchard, sous menace de déclarer
la guerre en cas de refus. On sait que Louis-Philippe céda sur tous les
points. Mais le désaveu infligé à aux officiers français, l'indemnité
Pritchard, le rétablissement du protectorat simple, toutes ces concessions
avaient produit la plus mauvaise impression sur les indigènes. Il fallut
les combattre. Le principal fait d'armes de la campagne fut la prise du
fort de Faoutahoua (17 décembre
1846)
par le capitaine Bonard. Une dernière insurrection fut aisément réprimée
en 1852.
Depuis lors, Pomaré régna paisiblement,
en très bonne intelligence, sinon avec les commissaires du gouvernement
français, représentants du protectorat, au moins avec les gouvernements
qui se succédèrent en France .
Le
second Empire annexa les Touamotou et transforma en colonies les Gambier
et les Marquises ,
jusque-là simplement placées sous le protectorat de la France.
Les
Mémoires de Dora Hort et le célèbre roman
de Pierre Loti ( le
Mariage de Loti )
décrivent le régime en vigueur pendant les dernières années de la vie
de Pomaré IV, qui mourut en 1877.
Son fils, Ariaue (Pomaré V), d'une santé chancelante, abdiqua le 29 juin
1880 « en remettant complètement
et pour toujours, entre les mains de la France, l'administration de ses
Etats ». L'annexion de Tahiti et de ses dépendances fut ratifiée par
les Chambres françaises le 30 décembre
1880.
Ce fut ainsi la troisième République qui plaça les îles
de la Société au rang de colonies.
Un décret d'août
1899 a organisé le gouvernement des Établissements français de l'Océanie.
Devenue Territoire d'Outre-mer de la France en 1946,
la Polynésie française
a ensuite vu, avec l'apparition au début des années 1970
d'un mouvement indépendantistes, son autonomie élargie à plusieurs reprises
(1977,
1984,
1996).
Le 27 février 2004,
le Territoire a été transformé en Pays d'Outre-mer.
Les
essais nucléaires. - Entre 1966 et 1975, la France
a procédé, dans les atolls de Mururoa et de Fangataufa, à 41 explosions
nucléaires atmosphériques. A partir de 1975, et jusqu'en 1995,
les tests de bombes atomiques, menées dans les mêmes atolls, ont été
souterrains. Ces essais, dont les effets sur la santé des Polynésiens
ont toujours été d'abord niés, puis minimisés par les autorités françaises,
ont été des motifs de friction réccurents entre les habitants de la
Polynésie française et la Métropole; la dernière phase d'essais, lancée
à l'initaiative du président français Jacques Chirac en 1995
a également été l'objet d'une désapprobation internationale.
Au cours des dernières
années, la Polynésie française a eu une vie politique très agitée.
Pendant près de deux décennies, la présidence de l'assemblée territoriale
a été détenue par le conservateur Gaston Flosse. Celui-ci a été battu
aux élections en 2004
par l'indépendantiste Oscar Temaru. Le pays a ensuite connu une grande
instabilité politique. Flosse est brièvement revenu à la présidence
de la Polynésie française quelques mois plus tard. En 2005,
il est de nouveau remplacé par Temaru, qui perd les élections qui se
tiennent l'année suivante. Gaston Tong Sang devient président. le 14
septembre 2007,
Oscar Temaru retrouve la présidence.
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La
Baie des Vierges, aux Marquises (début du XXe
siècle).
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