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et de la Moldavie |
La Roumanie correspond à peu près au pays que les anciens romains appelaient la Dacie. Les Roumains sont issus de la fusion de colons romains amenés au début du IIe siècle par Trajan avec les populations locales. Il est probable que, durant les invasions des barbares en Mésie, où ils s'étaient retirés, les Roumains se réfugièrent dans les montagnes, où ils vécurent pendant plus de dix siècles, se dérobant ainsi à l'histoire et s'organisant peu à peu. La Valachie apparaît comme État en 1290; la Moldavie, en 1353. Les deux principautés furent fondées par des colonies roumaines, venues de la Transylvanie. La Transylvanie, coeur de l'ancienne province dace, n'allait pour sa part rejoindre la Roumanie, avec d'autres territoires, plus petits, issus du démantèlement de l'empire austro-hongrois, qu'au lendemain de la Première Guerre mondiale. Auparavant, la Transylvanie, avait été, dès 1526, une principauté indépendante; en 1867, les Autrichiens l'avaient réunie à leurs possessions. Histoire de la Valachie. Vainqueur de Sigismond et d'André Bathori, princes de Transylvanie, de Jérémie Movila, prince de Moldavie, et des troupes impériales allemandes commandées par le général Basta, il se fit proclamer, à Karlsbourg; prince de Moldavie, de Valachie et de Transylvanie; mais, après la victoire de Goroslau remportée sur Sigismond avec l'aide de Basta, il fut assassiné à Tourda, sur l'ordre de celui-ci. Les successeurs de Michel le Brave ne furent pas de taille à conserver ses conquêtes. Le plus remarquable est sans contredit Mathieu Basarab (1633-1654) (Les Basarab), qui réorganisa le pays, le dota de lois et introduisit dans l'église et l'école le roumain au lieu du slavon, mais favorisa l'élément grec contre lequel les principautés eurent à lutter jusqu'à 1821. Sherban Cantacuzène (1678-1688) et Constantin Brancovan (1688-1714), un autre Basarab, s'efforcèrent de réagir, et le dernier risqua même d'être renversé au profit d'un Grec, Nicolas Mavrocordato, qui ne tardera pas à occuper alternativement les trônes de Moldavie et de Valachie. Les destinées des deux principautés commencent à se confondre. Histoire de la Moldavie. Histoire moderne des principautés. Eliade, Balcesco, Doliac, Tell Magheron, les Golesci, C.-A. Rosetti et les frères Bratiano soulevèrent les masses, qui entourèrent le palais du prince régnant, Georges Bibesco, et l'acclamèrent comme chef du mouvement révolutionnaire contre le protectorat russe. Le prince fut même forcé de signer un projet de constitution abolissant le règlement organique et de nommer un ministère au soin même du comité révolutionnaire. Le consul russe, à la suite de ce coup d'Etat, quitta la Valachie. Bibesco abdiqua et se retira en Transylvanie, laissant les révolutionnaires maîtres du pays; mais les armées turco-russes entrèrent de nouveau en Valachie (1849), et les deux puissances s'accordèrent, par le traité de Balta-Liman, à réinstaller le règne de sept ans à supprimer les assemblées et à les remplacer par des divans nommés par le prince. Une armée de 25000 à 30000 hommes devait occuper les principautés jusquà leur pacification. Deux commissaires, l'un russe, l'autre turc, devaient assister de leurs conseils les princes dans leur travail d'organisation. Les nouveaux princes institués en vertu de la convention de Balta-Liman furent Grégoire Ghyca en Moldavie (1849-1856) et Barbon Stirbei en Valachie (1845-1856). Les révolutionnaires roumains, forcés de chercher un asile à l'étranger, gagnèrent à leur cause bon nombre d'hommes politiques, dont l'empereur Napoléon III. Le traité de Paris (1856) brisa le protectorat russe, et la convention de Paris du 19 août 1858 enleva à la Porte le droit de s'immiscer dans les élections des hospodars et du divan. C'est alors que les Moldo-Valaques purent réaliser le rêve de l'unité nationale. Le grand événement qui suivit la suppression du règlement organique et des ingérences turques fut l'élection d'un seul prince (Alexandre Couza) pour les deux principautés (1859). Deux ans plus tard, Couza proclama l'union des principautés avec une seule Chambre siégeant à Bucarest (1861). Une ère de réformes commença, dont la plus importante fut l'abolition du servage, au grand mécontentement des boyards qui à la faveur de la situation financière et économique, forcèrent Couza d'abdiquer (1867). Le jour même, la Chambre confia le pouvoir à un gouvernement provisoire, composé de Golesco, Haralambic et Lascar Catargi, et qui, aussitôt formé, proposa le trône de la Roumanie au prince de Flandre, frère cadet du roi des Belges. Au refus de celui-ci, les Chambres, à l'instigation de Napoléon III, s'adressèrent au prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen, qui accepta. Lorsque le prince reçut le délégué qui vint lui notifier son élection, celui-ci, lui montra une carte des Balkans et des régions danubiennes : Voyez, dit-il, tous ces pays : Transylvanie, Banat, Bukovine, Bessarabie, peuplés de Roumains. Voilà l'avenir qui vous est confié.Le souverain s'attacha à réaliser ce programme national, par la diplomatie et par la préparation militaire. Lascar Catargi, chef des conservateurs, présida son premier ministère; mais, réfractaire à toute réforme, il dut se retirer et abandonner le pouvoir aux libéraux, dont le chef, Jean Bratiano, inaugura l'ère réformatrice par la loi sur la construction des chemins de fer. La guerre russe-turco-roumaine (1877) fut l'événement le plus décisif de la Roumanie. Elle perdit la Bessarabie, qu'elle dut rétrocéder à la Russie en échange des marais de la Dobroudja, mais son indépendance fut reconnue (1878) et, trois ans plus tard, la principauté était érigée en royaume (1881). Par la suite, Charles Ier, continua de préférer confier le gouvernement aux libéraux, favorables à sa politique militaire et à l'influence allemande. Le ministère Bratiano gouverna ainsi jusqu'en 1888; il proclama l'indépendance de l'Église roumaine à l'égard du patriarcat grec de Constantinople. Les conservateurs, sympathiques à l'influence russe et à l'influence française, exercèrent le pouvoir, sauf une courte interruption de 1889 à 1906. La Roumanie n'intervint pas dans la guerre balkanique de 1912 mais, en 1913, elle s'allia aux Serbes et aux Grecs attaqués par les Bulgares. Le traité de Bucarest donna à la Roumanie la forteresse de Silistrie sur le Danube, et une rectification de frontière dans la Dobroudja. Charles Ier mourut en 1914 et le trône passa à Ferdinand Ier qui, au cours de la Première Guerre mondiale, rangea son pays dans le camp des Alliés en 1916. Le conflit occasionna pour la Roumanie de lourdes pertes humaines et territoriales. La Roumanie depuis la Première guerre mondiale. La montée de l'extrême droite, nationaliste et antisémite, allait changer rapidement cette apparente régularité. Elle allait bénéficier des effets dévastateurs de la crise économique de 1929, mais déjà aussi de la crise dynastique qui commença en 1927. Cette année-là, Ferdinand III déshérita alors son fils Charles Ier pour donner le trône à son petit-fils Michel ler, qui n'avait que six ans. Trois ans plus tard, en 1930, Charles le renversa et régna sous le nom de Carol II. Celui-ci accorda sa confiance à Cornelius Codreanu, le chef d'un mouvement fasciste (les Gardes de fer), puis instaura, en 1937, une dictature personnelle. Le régime ne put plus dès lors compter les alliances avec la France et le Royaume-Uni qui lui avaient assuré une sorte de bouclier international depuis la Grande guerre, et qui d'ailleurs n'eurent plus de sens après les accords de Munich (1938). Subissant les convoitises de Hitler et de la Staline, liés par le pacte germano-soviétique, la Roumanie perdit entre juin et septembre 1940 la Bessarabie, la Bucovine et la Transylvanie. En réaction, l'armée força en septembre le roi à abdiquer en faveur de son fils Michel, dont le règne devait être seulement formel. Le pouvoir passa entre les mains du général Ion Antonescu, qui, en 1941, rangea la Roumanie aux côtés de l'Allemagne contre l'URSS, et organisa la déportation de Juifs et de Tsiganes en Transnistrie (plus de 250 000 personnes qui seront tuées en majorité). En 1944, un coup d'État renversa la dictature d'Antonescu et rendit le pouvoir au roi Michel, que l'occupation du pays par l'armée soviétique conduisit à abdiquer peu de temps après que les communistes aient pris le pouvoir. La Roumanie, placée sous la coupe de l'URSS, adopta alors les institutions de type soviétique. La République populaire de Roumanie fut proclamée le 30 décembre 1947. Jusqu'à 1949, les pouvoir communiste se consolida par des purges au sein même du Parti, dont le chef, Gheorghe Gheorghiu-Dej, devint premier ministre de la Roumanie en 1952. En 1955, la Roumanie adhéra au Pacte de Varsovie, et, en 1965, après la mort de Gheorghiu-Dej, Nicolae Ceausescu devint le nouvel homme fort du pays. La surexploitation des ressources du pays (bois, or, pétrole, uranium) par l'URSS avait déjà décidé son prédécesseur à prendre du champ par rapport à Moscou, en rapprochant la Roumanie de la Chine. Ceaucescu poursuivit cette politique. On retrouvera encore cette volonté d'autonomie avec la dénonciation, en 1968, de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie. Le régime de Ceaucescu, s'appuyant sur sa police secrète, la Securitate, n'en restait pas moins hautement répressif, et tout entier construit autour du culte de la personnalité du président roumain, qui se faisait appeler en toute simplicité "le génie des Carpates". En décembre 1989, un coup d'État renversa Ceaucescu. Après une parodie de procès transformé en macabre mise en scène télévisée, le dictateur et son épouse Elena furent exécutés le jour de Noël. Un front de salut national, dirigé par Ion Iliescu ( un ancien dauphin désigné de Ceaucescu tombé en disgrâce), fut établi. Le multipartisme et une certaine démocratisation eurent lieu. Mais le pouvoir réel ne changea pas véritablement de main lors des élections qui se tinrent l'année suivante. Iliescu devint président du pays en 1990. Des réformes furent engagées, mais l'évolution vers l'économie de marché, qui se voulait progressive, se heurta à une sérieuse crise économique (à l'origine de mouvements sociaux importants) et à la généralisation de la corruption. En 1996, les élections portèrent au gouvernement une coalition de libéraux, sociaux-démocrates et démocrates chrétiens. Emil Constantinescu fut élu président et Victor Ciorbea, puis, en 1998, Radu Vasile, et, l'année suivante, Mugur Isarescu, devinrent ses premier ministres. Iliescu fut de nouveau élu président en 2000. Sous ce nouveau mandat, la Roumanie normalisa ses relations avec la Russie et surtout se rapprocha de l'Ouest : démarches en vue de l'adhésion à l'Union européenne, adhésion en 2004 à l'Otan. A la fin de la même année, une coalition centriste remporta les élections et Traian Basescu fut élu président. Son mandat a été notamment marqué par l'autorisation donnée aux États-Unis d'utiliser les installations militaires roumaines (décembre 2005) et par l'accélération des réformes en vue de l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne. Cette adhésion a pris effet, en même temps que celle de la Bulgarie, le 1er janvier 2007.
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