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L'histoire de la Roumanie
et de la Moldavie
La Roumanie correspond à peu près au pays que les anciens romains appelaient la Dacie. Les Roumains sont issus de la fusion de colons romains amenés au début du IIe siècle par Trajan avec les populations locales. Il est probable que, durant les invasions des barbares en Mésie, où ils s'étaient retirés, les Roumains se réfugièrent dans les montagnes, où ils vécurent pendant plus de dix siècles, se dérobant ainsi à l'histoire et s'organisant peu à peu. La Valachie apparaît comme État en 1290; la Moldavie, en 1353. Les deux principautés furent fondées par des colonies roumaines, venues de la Transylvanie. La Transylvanie, coeur de l'ancienne province dace, n'allait pour sa part rejoindre la Roumanie, avec d'autres territoires, plus petits, issus du démantèlement de l'empire austro-hongrois, qu'au lendemain de la Première Guerre mondiale. Auparavant, la Transylvanie, avait été, dès 1526, une principauté indépendante; en 1867, les Autrichiens l'avaient réunie à leurs possessions. 

Histoire de la Valachie
On ne sait si Badou Negrou, le fondateur de la Valachie, est un personnage purement légendaire. La succession des premiers princes est assez embrouillée, et c'est seulement à partir de 1325 que l'histoire roumaine prend quelque précision. A cette époque, le prince Alexandre Basarab (1325-1360) lutte avec succès contre les agressions des Hongrois en leur enlevant le district de Severin. Son fils, Ladislas Basarab (1360-1372), continua la lutte contre les Hongrois, battit près de Tirgovichti l'armée du roi Charles-Robert et enleva les duchés d'Amlach et de Fagarach. Le frère et successeur de Ladislas, Radou Il (1372-1385), affranchit complètement le pays de la suzeraineté hongroise. Mais le vrai organisateur de la Valachie, celui des Basarab qui lui a donné le plus d'extension, est Mirtcha ou Mircea (1382-1418), fils de Radou. Après avoir tué son frère Dan, qui ne régna qu'un an, il s'allia aux Serbes contre les Turcs, qui menaçaient d'envahir l'Europe. Battu à Cassovie (Kosovo) par les armées d'Amurat et détenu comme prisonnier à Brousse, il fut forcé, pour obtenir sa liberté, de déclarer la Valachie tributaire (1391) de la Turquie. Mais, aussitôt rentré dans son pays, il s'allia aux Polonais et peu après aux Hongrois contre l'ennemi commun. Défait à la bataille de Nicopoli (1396), il ne tarda pas à remporter, à Rovine, une victoire brillante sur les armées de Bajazet et soutint des luttes héroïques contre les frères de celui-ci. Micea avait annexé une partie de la Bulgarie avec Silistrie et la Dobroudja. Sa première capitulation avec la Turquie portait que celle-ci ne pourrait s'immiscer dans les affaires intérieures du pays ni dans les élections des princes; mais, après sa mort, ses fils et ses petits-fils appelèrent d'eux-mêmes les Turcs pour soutenir leurs prétentions respectives au trône de Valachie. Ni Vlad l'Empaleur (1445-1462), ni Radou le Beau (1462-1474) ne purent les empêcher d'envahir le pays, et, quoique battus à plusieurs reprises par Radou d'Affoumatz (1522-1529), ils réussirent à se rendre maîtres de la principauté. La couronne devenait un objet de vente offert au plus fort enchérisseur, lorsque arriva au trône un autre Basarab, Michel le Brave, le héros national de la Valachie (1593-1601). La défaite terrible qu'il infligea, à Calougareni, aux armées de Mehemet III jeta la terreur parmi les ottomans

Vainqueur de Sigismond et d'André Bathori, princes de Transylvanie, de Jérémie Movila, prince de Moldavie, et des troupes impériales allemandes commandées par le général Basta, il se fit proclamer, à Karlsbourg; prince de Moldavie, de Valachie et de Transylvanie; mais, après la victoire de Goroslau remportée sur Sigismond avec l'aide de Basta, il fut assassiné à Tourda, sur l'ordre de celui-ci. Les successeurs de Michel le Brave ne furent pas de taille à conserver ses conquêtes. Le plus remarquable est sans contredit Mathieu Basarab (1633-1654) (Les Basarab), qui réorganisa le pays, le dota de lois et introduisit dans l'église et l'école le roumain au lieu du slavon, mais favorisa l'élément grec contre lequel les principautés eurent à lutter jusqu'à 1821. Sherban Cantacuzène (1678-1688) et Constantin Brancovan (1688-1714), un autre Basarab, s'efforcèrent de réagir, et le dernier risqua même d'être renversé au profit d'un Grec, Nicolas Mavrocordato, qui ne tardera pas à occuper alternativement les trônes de Moldavie et de Valachie. Les destinées des deux principautés commencent à se confondre.

Histoire de la Moldavie
Laissant de côté la date de la fondation du voïvodat moldave, qui change avec les chroniqueurs (1299, 1304, 1342), et sa légende, nous débuterons au moment où Bogdan, voïvode originaire du Maramourech, et son fils, Latzcon (1370-1374), font des efforts pour soustraire la nouvelle principauté à la suzeraineté hongroise. A la mort de ces princes, la dynastie des Bogdan, qui avaient primitivement donné leur nom au pays, Bogdanie, s'étant éteinte, les boyards demandèrent un prince à la famille régnante des Basaraba de Valachie, qui leur envoya Pierre Monchate, le fondateur de la dynastie des Monchatechti. Le plus remarquable de ces princes est Alexandre le Bon (1401-1433), qui, tout en se reconnaissant vassal de la Pologne, s'efforça d'organiser son pays. Alexandre ayant laissé plusieurs fils, tant légitimes que naturels, ceux-ci, après la mort de leur père, se disputèrent le trône en appelant les uns contre les autres tantôt les Polonais, tantôt les Hongrois. Nous voyons même la Moldavie partagée entre deux et même entre trois princes (1443-1447). La principauté allait sombrer lorsque parvint au trône Etienne IV, surnommé Etienne le Grand (1457-1504). Pour obtenir la couronne, il avait, avec l'aide de Vlad l'Empaleur, renversé Pierre Avon, qui avait tué le père d'Etienne, et que, pour cette raison, il poursuivit en Pologne d'abord, où il s'était réfugié, puis en Hongrie. 

A peine de retour en Moldavie, il bat Mathias Corvin, qui avait passé les Carpates, repousse une invasion des Tatars, anéantit, à Racova, une armée de 120 000 hommes, sous les ordres de Soliman-pacha, et, en 1457, inflige une défaite terrible au roi Albert de Pologne. Son essai d'une ligue orientale contre les Turcs n'ayant pas réussi, Etienne, avant sa mort, conseilla à son fils, Bogdan III, de leur soumettre son pays. Après la mort de Bogdan III (1504-1517), l'autorité des Turcs se fit de plus en plus sentir, surtout du jour où Soliman remplaça de son gré Pierre Rarech (1527-1538 et 1541-1546) par Etienne Lacousta (1538-1541). Dès lors, la Moldavie va de déchéance en déchéance, et nous ne la voyons revivre quelque peu que sous Basile le Loup (1634-1653), contemporain de Mathieu Basarab, et qui fut pour la Moldavie ce que celui-ci fut pour la Valachie. L'ère des Phanariotes arrive. De 1658 à 1685, onze princes se succèdent, dont huit grecs. Le vrai règne des Phanariotes commence avec Nicolas Mavrocordato, de 1711 à 1716 en Moldavie, et de 1716 à 1730 en Valachie, et dure jusqu'à 1821, quand la révolte des Roumains, sous Toudor Vladimiresco, chassa les hospodars grecs et fit rétablir les princes nationaux : Grégoire Ghyca  (Ghica) en Moldavie et Jean Sandou Stourdza en Valachie (1822-1828).

Histoire moderne des principautés. 
La Russie, ayant déclaré la guerre à la Porte en 1828, commença par occuper les principautés et y installa un gouvernement provisoire sous le comte Pahlen. Après la paix d'Andrinople (1829), il était stipulé que la cour impériale russe garderait en dépôt la Valachie et la Moldavie jusqu'à l'acquittement de l'indemnité de guerre de 10 millions de ducats. Pendant cette occupation, qui dura six ans, les Russes travaillèrent à la réorganisation des principautés par l'introduction d'une constitution connue sous le nom de Règlement organique. Alexandre Ghyca (1834-1842) et Georges Bibesco (1843-1848), en Valachie, et Michel Stourdza (1834-1849) en Moldavie, furent appelés à appliquer la nouvelle constitution. Mais, comme celle-ci cherchait à anéantir toutes les aspirations nationales, une révolution éclata le 7 juin 1848. Réprimée facilement en Moldavie, elle s'étendit bientôt dans toute la Valachie.

Eliade, Balcesco, Doliac, Tell Magheron, les Golesci, C.-A. Rosetti et les frères Bratiano soulevèrent les masses, qui entourèrent le palais du prince régnant, Georges Bibesco, et l'acclamèrent comme chef du mouvement révolutionnaire contre le protectorat russe. Le prince fut même forcé de signer un projet de constitution abolissant le règlement organique et de nommer un ministère au soin même du comité révolutionnaire. Le consul russe, à la suite de ce coup d'Etat, quitta la Valachie. Bibesco abdiqua et se retira en Transylvanie, laissant les révolutionnaires maîtres du pays; mais les armées turco-russes entrèrent de nouveau en Valachie (1849), et les deux puissances s'accordèrent, par le traité de Balta-Liman, à réinstaller le règne de sept ans à supprimer les assemblées et à les remplacer par des divans nommés par le prince. Une armée de 25000 à 30000 hommes devait occuper les principautés jusquà leur pacification. Deux commissaires, l'un russe, l'autre turc, devaient assister de leurs conseils les princes dans leur travail d'organisation.

Les nouveaux princes institués en vertu de la convention de Balta-Liman furent Grégoire Ghyca en Moldavie (1849-1856) et Barbon Stirbei en Valachie (1845-1856). Les révolutionnaires roumains, forcés de chercher un asile à l'étranger, gagnèrent à leur cause bon nombre d'hommes politiques, dont l'empereur Napoléon III. Le traité de Paris (1856) brisa le protectorat russe, et la convention de Paris du 19 août 1858 enleva à la Porte le droit de s'immiscer dans les élections des hospodars et du divan. C'est alors que les Moldo-Valaques purent réaliser le rêve de l'unité nationale. Le grand événement qui suivit la suppression du règlement organique et des ingérences turques fut l'élection d'un seul prince (Alexandre Couza) pour les deux principautés (1859). Deux ans plus tard, Couza proclama l'union des principautés avec une seule Chambre siégeant à Bucarest (1861).

Une ère de réformes commença, dont la plus importante fut l'abolition du servage, au grand mécontentement des boyards qui à la faveur de la situation financière et économique, forcèrent Couza d'abdiquer (1867). Le jour même, la Chambre confia le pouvoir à un gouvernement provisoire, composé de Golesco, Haralambic et Lascar Catargi, et qui, aussitôt formé, proposa le trône de la Roumanie au prince de Flandre, frère cadet du roi des Belges. Au refus de celui-ci, les Chambres, à l'instigation de Napoléon III, s'adressèrent au prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen, qui accepta. Lorsque le prince reçut le délégué qui vint lui notifier son élection, celui-ci, lui montra une carte des Balkans et des régions danubiennes :

Voyez, dit-il, tous ces pays : Transylvanie, Banat, Bukovine, Bessarabie, peuplés de Roumains. Voilà l'avenir qui vous est confié.
Le souverain s'attacha à réaliser ce programme national, par la diplomatie et par la préparation militaire. Lascar Catargi, chef des conservateurs, présida son premier ministère; mais, réfractaire à toute réforme, il dut se retirer et abandonner le pouvoir aux libéraux, dont le chef, Jean Bratiano, inaugura l'ère réformatrice par la loi sur la construction des chemins de fer. La guerre russe-turco-roumaine (1877) fut l'événement le plus décisif de la Roumanie. Elle perdit la Bessarabie, qu'elle dut rétrocéder à la Russie en échange des marais de la Dobroudja, mais son indépendance fut reconnue (1878) et, trois ans plus tard, la principauté était érigée en royaume (1881). Par la suite, Charles Ier, continua de préférer confier le gouvernement aux libéraux, favorables à sa politique militaire et à l'influence allemande. Le ministère Bratiano gouverna ainsi jusqu'en 1888; il proclama l'indépendance de l'Église roumaine à l'égard du patriarcat grec de Constantinople. Les conservateurs, sympathiques à l'influence russe et à l'influence française, exercèrent le pouvoir, sauf une courte interruption de 1889 à 1906.

La Roumanie n'intervint pas dans la guerre balkanique de 1912 mais, en 1913, elle s'allia aux Serbes et aux Grecs attaqués par les Bulgares. Le traité de Bucarest donna à la Roumanie la forteresse de Silistrie sur le Danube, et une rectification de frontière dans la Dobroudja. Charles Ier mourut en 1914 et le trône passa à Ferdinand Ier qui, au cours de la Première Guerre mondiale, rangea son pays dans le camp des Alliés en 1916. Le conflit occasionna pour la Roumanie de lourdes pertes humaines et territoriales.

La Roumanie depuis la Première guerre mondiale.
A l'issue du Traité de Saint-Germain (septembre 1919), la Roumanie reçut de l'Autriche-Hongrie l'ancien duché de Bukovine (Bucovine). Avec le Traité de Trianon (juin 1920), elle s'agrandit de la Transylvanie et d'une partie du banat de Tesmevar (Timisoara), puis de la Bessarabie, que lui attribua le traité du 28 octobre 1920, signé par la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et le Japon. Le pays doubla ainsi sa superficie et sa population, se trouvant de ce fait confronté à la contestation de ses frontières par ses voisins, et au problème des minorités (à peu près le quart de la population) : Allemands (750 000), Bulgares (près de 400 000), Hongrois (1,5 million), Russes (400 000), Serbes, Ukrainiens (600 000), ainsi que Tsiganes (260 000) et Juifs (plus de 700 000), particulièrement visés par le développement du racisme et de la xénophobie. La Roumanie parvint cependant à organiser une vie démocratique, qui pendant quelques années sembla pouvoir s'installer dans un fonctionnement régulier. Une nouvelle constitution fut adoptée en 1923, qui instaura le suffrage universel masculin. Le Parti paysan et les Libéraux alternèrent à la tête du gouvernement.

La montée de l'extrême droite, nationaliste et antisémite, allait changer rapidement cette apparente régularité. Elle allait bénéficier des effets dévastateurs de la crise économique de 1929, mais déjà aussi de la crise dynastique qui commença en 1927. Cette année-là, Ferdinand III déshérita alors son fils Charles Ier pour donner le trône à son petit-fils Michel ler, qui n'avait que six ans. Trois ans plus tard, en 1930, Charles le renversa et régna sous le nom de Carol II. Celui-ci accorda sa confiance à Cornelius Codreanu, le chef d'un mouvement fasciste (les Gardes de fer), puis instaura, en 1937, une dictature personnelle. Le régime ne put plus dès lors compter les alliances avec la France et le Royaume-Uni qui lui avaient assuré une sorte de bouclier international depuis la Grande guerre, et qui d'ailleurs n'eurent plus de sens après les accords de Munich (1938). Subissant les convoitises de Hitler et de la Staline, liés par le pacte germano-soviétique, la Roumanie perdit entre juin et septembre 1940  la Bessarabie, la Bucovine et la Transylvanie. En réaction, l'armée força en septembre le roi à abdiquer en faveur de son fils Michel, dont le règne devait être seulement formel. Le pouvoir passa entre les mains du général Ion Antonescu, qui, en 1941, rangea la Roumanie aux côtés de l'Allemagne contre l'URSS, et organisa la déportation de Juifs et de Tsiganes en Transnistrie (plus de 250 000 personnes qui seront tuées en majorité).

En 1944, un coup d'État renversa la dictature d'Antonescu et rendit le pouvoir au roi Michel, que l'occupation du pays par l'armée soviétique conduisit à abdiquer peu de temps après que les communistes aient pris le pouvoir. La Roumanie, placée sous la coupe de l'URSS, adopta alors les institutions de type soviétique. La République populaire de Roumanie fut proclamée le 30 décembre 1947. Jusqu'à 1949, les pouvoir communiste se consolida par des purges au sein même du Parti, dont le chef, Gheorghe Gheorghiu-Dej, devint premier ministre de la Roumanie en 1952. En 1955, la Roumanie adhéra au Pacte de Varsovie, et, en 1965, après la mort de Gheorghiu-Dej, Nicolae Ceausescu devint le nouvel homme fort du pays. La surexploitation des ressources du pays (bois, or, pétrole, uranium) par l'URSS avait déjà décidé son prédécesseur à prendre du champ par rapport à Moscou, en rapprochant la Roumanie de la Chine. Ceaucescu poursuivit cette politique.  On retrouvera encore cette volonté d'autonomie avec la dénonciation, en 1968, de l'invasion de la Tchécoslovaquie par  les troupes du Pacte de Varsovie. Le régime de Ceaucescu, s'appuyant sur sa police secrète, la Securitate, n'en restait pas moins hautement répressif, et tout entier construit autour du culte de la personnalité du président roumain, qui se faisait appeler en toute simplicité "le génie des Carpates".

En décembre 1989, un coup d'État renversa Ceaucescu. Après une parodie de procès transformé en macabre mise en scène télévisée, le dictateur et son épouse Elena furent exécutés le jour de Noël. Un front de salut national, dirigé par Ion Iliescu ( un ancien dauphin désigné de Ceaucescu tombé en disgrâce), fut établi. Le multipartisme et une certaine démocratisation eurent lieu. Mais le pouvoir réel ne changea pas véritablement de main lors des élections qui se tinrent l'année suivante. Iliescu devint président du pays en 1990. Des réformes furent engagées, mais l'évolution vers l'économie de marché, qui se voulait progressive, se heurta  à une sérieuse crise économique (à l'origine de mouvements sociaux importants) et à la généralisation de la corruption. En 1996, les élections portèrent au gouvernement une coalition de libéraux, sociaux-démocrates et démocrates chrétiens. Emil Constantinescu fut élu président et Victor Ciorbea, puis, en 1998, Radu Vasile, et, l'année suivante, Mugur Isarescu, devinrent ses premier ministres. Iliescu fut de nouveau élu président en 2000. Sous ce nouveau mandat, la Roumanie normalisa ses relations avec la Russie et surtout se rapprocha de l'Ouest : démarches en vue de l'adhésion à l'Union européenne, adhésion en 2004 à l'Otan. A la fin de la même année, une coalition centriste remporta les élections et Traian Basescu fut élu président. Son mandat a été notamment marqué par l'autorisation donnée aux États-Unis d'utiliser les installations militaires roumaines (décembre 2005)  et par l'accélération des réformes en vue de l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne. Cette adhésion a pris effet, en même temps que celle de la Bulgarie, le 1er janvier 2007

La Moldavie depuis le Première guerre mondiale.
L'État qui porte aujourd'hui le nom de Moldavie s'étend sur un territoire qui ne recouvre que très partiellement celui de l'ancienne Moldavie et correspond pour l'essentiel à ce qu'était jadis la Bessarabie. Occupée par la Russie en 1912, cette région, au moment de la Révolution soviétique, en décembre 1917, se donna le nom de République démocratique fédérative moldave. En février 1918, elle se proclama indépendante, et au cours des mois suivants intégra la Roumanie, dont elle redevint ainsi une province. Cette situation dura jusqu'en 1940 où la Moldavie fut reprise par l'URSS, conformément aux termes du pacte germano-soviétique signé deux ans plus tôt. Après que ses limites aient était modifiées au profit de l'Ukraine, elle devint la République socialiste soviétique Moldave. Réoccupée par la Roumanie en 1941, elle revint une nouvelle fois à l'URSS en 1944. A partir du 23 avril 1947, la Moldavie retrouva son statut de république soviétique au sein de l'URSS, et le conserva jusqu'au 27 août 1991, date de la proclamation de son indépendance. Depuis, ce pays qui reste le plus pauvre d'Europe, est travaillé par des forces centrifuges. La Transnistrie (Transdniestrie), qui est la partie orientale de la Moldavie, à l'Est du Dniestr, et peuplée majoritairement de Slaves (Russes et Ukrainiens)  revendique son indépendance. Des casques bleus de l'ONU, ainsi de des troupes russes, y stationnent depuis l'insurrection armée que les sécessionnistes ont lancée au printemps 1992. D'un autre côté, il existe en Moldavie une composante qui milite pour le rattachement du pays à la Roumanie. Entre les deux, derrière une vie démocratique de façade et très instable, subsiste un régime dominé par les communistes, au pouvoir depuis 1996, et miné par la corruption et les trafics en tout genre. 



Trajan Sandu, Histoire de la Roumanie, Perrin, 2008. - L'auteur retrace la longue marche d'un pays vers son unité nationale ainsi que son intégration au sein de l'espace européen. Il renouvelle l'historiographie roumaine classique qui a toujours eu tendance à faire remonter dans un passé lointain et mythifié la naissance d'une nation qui n'existe en fait que depuis un peu plus d'un siècle. Il écorne au passage l'idée communément partagée par les deux pays selon laquelle la Roumanie latine a toujours été une fidèle alliée de la France. La période post-1989 est l'objet d'un traitement approfondi, l'éclairage étant porté sur la place de la Roumanie au sein de l'Europe. 
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