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Des
origines Ă 1500
Un peuple gaulois, celui des Parisis, avait
pour siège, sous le nom de Lutèce, l'île de la Seine que nous nommons
aujourd'hui l'île de la Cité; il occupait aussi, sans doute, le sommet
de la colline de Montmartre, au Nord, et
de la colline du Sud, qui est maintenant la montagne Sainte-Geneviève.
La tribu devait être considérable, si l'on en juge par la résistance
désespérée qu'elle opposa à Labiénus, lieutenant
de CĂ©sar (52 av. J.-C.),
sous la conduite du vaillant Camulogène.
Les conquérants se fixèrent aussitôt à Lutèce, et restaurèrent son
activité commerciale, dont la navigation devait être le principal élément.
Moins de cent ans après leur victoire, une corporation de nautes (navigateurs)
élevait à Jupiter, sous le règne de Tibère,
un autel, que l'on a retrouvé au chevet
de la cathédrale ( Une muraille continue enferma la ville.
Enfin, durant la période romaine Peu après, ce furent les invasions franques.
Clovis,
converti, fonda en l'honneur de saint Pierre l'abbaye qui devait avoir
plus tard tant de puissance sous le nom de Sainte-Geneviève; son fils
Childebert fonda sur cette mĂŞme rive gauche
l'abbaye non moins puissante de Saint-Germain-des-Prés,
dédiée primitivement à saint Vincent. Les rois carolingiens
résidèrent peu à Paris et l'abandonnèrent
Ă ses propres forces pendant les invasions normandes ( C'est Paris
qui, par ses comtes devenus ducs, a fourni à la France la dynastie capétienne
: Hugues Capet est leur descendant direct. DĂ©sormais,
la ville devient, sans conteste, la capitale du royaume; les rois y résident
officiellement et, Ă dater de Hugues Capet, adoptent l'abbayevoisine
de Saint-Denis comme lieu de leur sépulture.
Robert
le Pieux, Henri Ier
fondèrent ou restaurèrent des églises et
des couvents, notamment le prieuré de Saint-Martin-des-Champs (auj. Conservatoire
des arts et métiers), rival en richesses des deux grandes abbayes mérovingiennes
de la rive gauche. Le XIIe
siècle vit se continuer l'oeuvre de développement matériel
et moral de Paris : une administration municipale commence à se définir
nettement, et des privilèges lui sont accordés par la royauté; la Cité
devint insuffisante Ă contenir le nombre des habitants, et aussi bien
sur la rive gauche, du côté de la place
Maubert et de l'abbaye de Saint-Victor, fondée par Louis
VI, que sur la rive droite, des groupements de population se firent,
chaque année, plus denses. Sous Louis VII une
enceinte protégea ces faubourgs de la rive droite, et probablement aussi
ceux de la rive gauche. Le règne de Philippe
Auguste vit le pavage des rues principales de la ville, le commencement
des travaux du Louvre, l'achèvement de Notre-Dame
et la construction d'une nouvelle enceinte, dont les points extrĂŞmes Ă©taient,
au Nord, la rue Etienne-Marcel; Ă l'Est, l'Ă©glise Saint-Paul et le pont
de la Tournelle; au Sud, le sommet de le montagne Sainte-Geneviève, et
Ă l'Ouest, le Louvre et la place
des Victoires. Saint Louis dota Paris de
son Université, la Sorbonne;
il régla définitivement les attributions du prévôt des marchands et
du prévôt de Paris et fit élever la Sainte-Chapelle.
A cette date, un proverbe appelle la capitale "Paris sans pair", c'est-Ă -dire
sans Ă©gal.
![]() Paris au XIVe siècle (tapisserie de Beauvais). Les guerres étrangères et civiles qui
occupèrent la majeure partie des XIVe,
XVe
et XVIe
siècles ne nuisirent pas autant qu'on pouvait le craindre à l'accroissement
de la capitale. Philippe le Bel fit faire
d'importants travaux au Palais de Justice.
Sous Jean le Bon et pendant la régence
de son fils, l'administration municipale acquit, grâce à Etienne
Marcel, une autorité qu'elle n'avait pas encore connue. Charles
V recula l'enceinte de la rive droite jusqu'aux grands boulevards actuels.
Il fit construire la Bastille Le XVIe siècle eût été pour Paris une période de prospérité incomparable, s'il n'avait été incessamment troublé par les guerres religieuses, entravant cette magnifique impulsion que la Renaissance donnait aux lettres et aux arts. François Ier, fonda le Collège de France, ordonna la construction ou l'agrandissement de l'Hôtel de Ville, du Louvre, des églises' Saint-Eustache et Saint-Etienne-du-Mont. Catherine de Médicis fait entreprendre la construction des Tuileries, terminées seulement sous le règne de Louis XIV et brûlées en 1871. Le règne des successeurs de François Ier n'est qu'un long drame sanglant, dont Paris fournit presque toujours la scène. Qu'il suffise de rappeler la Saint-Barthélemy, la journée des Barricades, l'organisation de la Ligue avec les curés de la capitale et ses seize quarteniers pour chefs, l'assassinat de Henri III à Saint-Cloud, et enfin ce siège épouvantable que soutinrent les Parisiens pendant près de quatre ans contre Henri IV. Sous le règne de celui-ci s'élevèrent le Pont-Neuf, la grande façade du Louvre sur le bord de l'eau, la place Royale (auj. Place des Vosges). De 1643
Ă 1652, pendant la Fronde,
beaucoup de sang fut versé dans les rues de Paris
et tout alentour. Louis XIV en garda rancune
à la capitale, car il n'y voulut jamais résider; mais il tint à s'y
faire représenter par des monuments dignes de sa vanité. Nous citerons
la colonnade
du Louvre de Perrault.
les places VendĂ´me et des Victoires,
le pont Royal, les portes Saint-Denis
et Saint-Martin, la fondation
de l'Observatoire, des Invalides
et de la manufacture des Gobelins,
l'institution des académies des sciences, des inscriptions et belles-lettres,
de peinture Au temps de Louis XV appartient la construction achevée, ou entreprise, de l'Ecole de droit, de la nouvelle église Sainte-Geneviève (Panthéon), de la Madeleine, de l'hôtel des Monnaies, de l'admirable place de la Concorde, c'est-à -dire des deux magnifiques palais bâtis par Gabriel, de l'Ecole militaire, de la Halle au blé, plus tard remplacée par la Bourse de commerce. La convocation des états généraux eut pour effet de donner à Paris une nouvelle division administrative, qui aboutit à la constitution des sections de la commune. A ce moment, l'histoire parisienne se confond
avec celle de la France Du règne de Napoléon datent la Bourse (Palais Brongniart), la colonne Vendôme, les arcs de triomphe de l'Etoile et du Carrousel, une partie de la rue de Rivoli, les ponts d'Austerlitz et d'Iéna, les canaux Saint-Martin et Saint-Denis, les cimetières du Père-Lachaise et Montmartre. La prospérité croissante de la capitale fut à peine entravée par les invasions de 1814 et de 1815. La Restauration
n'a procuré à Paris que quelques églises
d'une architecture médiocre. De ce temps date encore la construction du
pont des Invalides. Pendant les trois
journées de Juillet (1830), le peuple
de Paris combattit vaillamment pour la cause du drapeau tricolore; toutefois,
de fréquentes émeutes, et quelques attentats contre le roi lui-même,
marquèrent les dix-huit années du règne de Louis-Philippe,
auquel le choléra de 1832 avait fait
un si déplorable début. Louis-Philippe s'intéressa d'ailleurs beaucoup
à Paris. A lui et à ses ministres appartient le mérite d'avoir donné
Ă la capitale ses fortifications, des chemins de fer, les ponts du Carrousel,
Louis-Philippe et de l'Archevêché, les statues
des colonnes de la place du Trône (place de la Nation), l'obélisque
de Louqsor (Place
de la Concorde), la colonne de Juillet (Place de la Bastille),
etc.
![]() La colonne de Juillet, sur la Place de la Bastille. (© Photo : Serge. Jodra, 2009). La révolution du 24 février 1848 et les journées de juin 1848 livrèrent Paris à la guerre civile. Le coup d'État de décembre 1851 ensanglanta la ville pendant trois jours. Napoléon III
et ses conseillers eurent une grande part dans l'embellissement et la prospérité
de la capitale. Le préfet de la Seine, Haussmann, secondé par Belgrand
et Alphand, transforma réellement la ville, y perçant de larges voies,
rendant la circulation aisée et offrant de grandioses perspectives : la
rue de Rivoli, les boulevards de Strasbourg, SĂ©bastopol, Saint-Michel,
Malesherbes, du Prince-Eugène (Voltaire, Haussmann, Saint-Germain (en
partie), les rues des Halles, Turbigo, de Rennes, etc. ; les bois de Boulogne La guerre de 1870 amena devant les murs de Paris l'armée allemande. Après la capitulation, la capitale dut connaître l'humiliation d'un simulacre d'occupation de la ville par l'ennemi. Puis ce fut la guerre civile, du 18 mars à la fin de mai 1871(Commune de Paris). Pendant la troisième République, les
monuments détruits par la Commune ont été en partie reconstruits, d'autres
se sont élevés : l'Hôtel de Ville Pendant la Belle Époque (1900-1914), Paris est le centre de la culture et des arts. Des expositions universelles, comme celle de 1900, montrent l'innovation et l'opulence de l'époque. La ville est un foyer d'artistes, d'écrivains et de penseurs. Elle subit les conséquences de la Première Guerre mondiale avec des bombardements et des pénuries. Cependant, la ville reste un centre de soutien logistique et moral pour l'effort de guerre. Dans l'entre-deux-guerres (1918-1939), Paris retrouve son éclat. Les années 1920, appelées les années folles, sont marquées par une effervescence culturelle et artistique, avec des figures emblématiques comme Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald, et Joséphine Baker. La ville continue de croître et se modernise avec de nouveaux quartiers et infrastructures. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris est occupée par les forces nazies à partir de juin 1940. La vie sous l'occupation est difficile, marquée par les restrictions, la répression et la collaboration. En août 1944, la ville est libérée par les forces alliées et les résistants français. La libération est symbolisée par la marche triomphale du général Charles De Gaulle sur les Champs-Élysées. Après la guerre, Paris se reconstruit et modernise ses infrastructures. La ville continue d'attirer des intellectuels et des artistes du monde entier. La croissance économique des années 1950 transforme Paris, avec une expansion des banlieues et la construction de grands ensembles résidentiels. Dans les années 1960, Paris connaît une expansion rapide. De nouveaux quartiers, comme La Défense, deviennent des centres d'affaires. Les événements de mai 1968 voient des manifestations étudiantes et ouvrières massives. Les protestations entraînent des changements sociaux et politiques significatifs en France. Sous la présidence de François Mitterrand (1981-1995), Paris voit la réalisation de grands projets, comme la Pyramide du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, l'Opéra Bastille, et la Grande Arche de la Défense. Au cours des années suivantes, Paris continue d'être une destination touristique mondiale, avec des millions de visiteurs chaque année. Le patrimoine historique est soigneusement préservé, et de nouveaux musées et attractions voient le jour. Le réseau de transports en commun s'étend avec de nouvelles lignes de métro, le RER et le tramway. Le projet du Grand Paris Express, un réseau de métro automatisé en cours de construction, vise à relier plus efficacement la banlieue à la capitale. Paris s'engage aussi dans des initiatives de développement durable, avec des projets pour réduire la pollution, promouvoir les transports écologiques et revitaliser les espaces verts. Depuis le début du XXIe siècle, la ville a été marquée par des attentats terroristes, notamment en 2015. Des événements, qui ont entraîné des mesures de sécurité accrues et des débats sur les questions de société et de sécurité. Paris est aussi devenue un centre important pour les startups et l'innovation technologique, avec des initiatives comme Station F, inauguré en 2017, le plus grand campus de startups au monde. La ville continue d'accueillir des événements internationaux, comme la conférence sur le climat COP21 en 2015 et les Jeux Olympiques de 2024. |
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Les plans, commentés, sont précédés d'un exposé sur ce qu'ils apportent à la compréhension de la ville. Que représentent-ils au-delà des rues, des parcelles, des maisons, des monuments Pourquoi a-t-on représenté Paris? Pour préparer des projets d'aménagement par un savant arpentage ou pour magnifier les réalisations des princes? Comment l'a-t-on représenté? Dans les vues cavalières qui révèlent sa complexité, dans les plans géométriques qui auscultent la forme urbaine? L'analyse de cette cartographie montre des familles, des générations, une évolution non linéaire : le plan a valeur d'image qui excite le désir de découverte du voyageur et où l'habitant reconnaît sa ville; il répond également à une recherche de l'exactitude satisfaisant l'esprit technique et tendant à l'abstraction. La succession de ces plans historiques constitue finalement la mémoire de la ville, à travers ses métamorphoses. Pierre Pinon est architecte et historien. Il est professeur à l'Ecole d'Architecture de Paris-Belleville. Spécialiste de l'histoire de l'urbanisme parisien, il a publié Les Traversées de Paris (direction), 1989 ; Paris-Haussmann (avec J. Des Cars), 1991; Paris, biographie d'une capitale, 1999; Atlas du Paris haussmannien. La ville en héritage du second Empire à nos jours, 2002; Paris et l'Ile-de-France (avec H. Blumenfeld, J.-F Coulais et F Dugény), 2003. Bertrand Le Boudec est architecte et enseignant à l'Ecole d'Architecture de Paris-Belleville. Associé à Hélène Izembart, paysagiste, il réalise des parcs et des aménagements d'espaces publics, parmi lesquels le jardin maritime de l'île de Tatihou dans la Manche. Trois de ses recherches ont été publiées Mémoires de paysages, 2000; Waterscapes, 2003; Le Canal de la Somme, un ouvrage d'art comme invitation à découvrir le paysage, 2004. (couv.). |
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