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Après
avoir été longtemps l'un des principaux centres de la civilisation
en Méditerranée, la Grèce avait été
conquise par la Macédoine,
puis par Rome
(La Grèce Antique).
A partir de cet instant , l'histoire de la Grèce n'offrit presque
aucun fait important; elle se confondit avec celle de l'empire romain.
Mithridate
lui apparut vainement comme un libérateur, et la prise d'Athènes
par Sylla, l'an 86, fut le résultat de la
participation des Grecs à la lutte du roi de Pont contre Rome. Saint
Paul introduisit le christianisme
à Athènes et à Corinthe
dès le Ier siècle de
J. C. La Grèce fut dévastée par Alaric,
roi des
Wisigoths, de 395 à 398.
Comprise dans le diocèse de Macédoine, faisant partie de
la préfecture d'Illyrie,
elle fut, lors du partage de l'empire, incorporée dans l'empire
d'Orient.
La Grèce
au Moyen Âge.
La Grèce repoussa aux IXe et Xe siècles les invasions des Arabes, et aux Xe et XIe celles des Bulgares. Mais elle ne put résister à celles des Normands de la Sicile aux XIe et XIIe siècles : en 1080, Robert Guiscard conduisit en Grèce la première expédition normande et soumit l'Epire ainsi qu'une partie de la Thessalie et en 1146, le roi normand de Sicile, Roger, ravagea l'Étolie et l'Acarnanie, pénétra dans le golfe de Corinthe, prit Corinthe, Thèbes, et emmena une foule de Béotiens captifs. Après la prise de Constantinople par les Latins, en 1204, la Grèce, conquise par les croisés, fut partagée en plusieurs fiefs relevant du royaume de Thessalonique, fondé par Boniface, marquis de Montferrat, et de l'empire latin de Constantinople. Les principaux parmi ces fiefs furent : le despotat d'Epire, le duché d'Athènes et les principautés d'Achaïe et de Morée. Les Vénitiens s'emparèrent en même temps de diverses places du littoral et d'une partie des îles de l'Archipel. L'empire grec, rétabli à Constantinople en 1261, replaça sous son sceptre la majeure partie de la Grèce, de la fin du XIIIe au milieu du XIVe siècle. Les Turcs, devenus maîtres de Constantinople en 1453, prirent Athènes en 1456, et rangèrent sous leur domination, dans le cours du XVe siècle, la Grèce entière, à l'exception de quelques forteresses possédées par les Vénitiens, qui furent forcés de les leur abandonner en 1573. Le royaume de
Grèce.
L'intervention de la France, de l'Angleterre et de la Russie, dont les flottes réunies détruisirent la flotte turque à Navarin, en 1827, et l'occupation de la Morée par un corps d'armée français, en 1828, forcèrent la Turquie d'admettre l'indépendance de la Grèce, qui fut proclamée en 1830. La couronne du nouveau royaume fut offerte au prince Léopold de Saxe-Cobourg, devenu ensuite roi de Belgique, qui la refusa. Elle fut acceptée en 1832 par Othon; deuxième fils du roi de Bavière, qui n'atteignit sa majorité qu'en 1835. Un mécontentement général obligea le roi de remplacer, en 1837, par un ministère national l'administration toute composée de Bavarois qui avait jusque-là gouverné le pays. Une révolution militaire, ourdie par le parti russe dans le but secret d'expulser le roi Othon, éclata dans la nuit du 15 septembre 1843, et eut pour résultat d'établir en Grèce une constitution modelée sur la Charte française. Cette constitution fut promulguée en 1814. Pendant la guerre entreprise par la France et l'Angleterre pour empêcher la Russie d'envahir l'empire ottoman (La Question d'Orient), le gouvernement grec favorisa un mouvement insurrectionnel qui manifesta sa sympathie pour la Russie par la violation du territoire turc. Mais l'occupation du Pirée par les Anglo-Français, de 1854 à 1857, imposa à la Grèce une neutralité complète. Les idées révolutionnaires se sont aussi introduites en Grèce à partir du milieu du XIXe siècle. Une insurrection militaire éclata à Nauplie en 1862, et ne fut pas réprimée sans difficulté par le gouvernement. Le royaume de Grèce avait été jusqu'en 1862 une monarchie héréditaire et constitutionnelle, avec un sénat et une chambre des députés. Mais la conspiration militaire de Nauplie avait révélé le danger de la situation du roi Othon et la faiblesse de son gouvernement. Sa chute, ourdie à l'intérieur, a été accélérée par les intrigues étrangères. C'était une
idée dominante chez les Grecs que le territoire de leur royaume,
qui avait été renfermé par la diplomatie, lorsqu'elle
l'a créé, dans des limites à la vérité
trop étroites, n'était que le foyer d'une nationalité
qui devait s'étendre partout où la langue grecque était
prépondérante. Mais il n'était pas au pouvoir du roi
Othon
de satisfaire les aspirations des Grecs, et c'est injustement qu'ils lui
imputaient de ne pas vouloir leur agrandissement. Le reproche qu'ils lui
faisaient de ne pas pratiquer complètement le gouvernement représentatif
n'était peut-être pas sans quelque fondement; mais ils avaient
d'ailleurs en lui un souverain qui aspirait à une bonne administration
du pays.
Le prince Ferdinand
de Saxe-Cobourg-Gotha-Kohary, père du roi du Portugal
dom Pedro V, et le duc Ernest de Saxe-Cobourg-Gotha ont successivement
refusé la candidature au trône de Grèce. L'assemblée
nationale, qui s'était constituée après avoir été
élue, décida, en 1863, que le pouvoir resterait entre les
mains du gouvernement provisoire. Mais le parti dit des Montagnards, parce
que les montagnards de l'Acarnanie
et de l'Etolie en formaient le principal noyau, fit prévaloir dans
l'assemblée nationale la résolution de former un nouveau
gouvernement provisoire, présidé par Valvis, avocat de Missolonghi,
qui avait été ministre des finances sous le roi Othon.
Sous l'influence de la diplomatie européenne, l'assemblée
nationale proclama roi des Grecs, le 30 mars 1863, sous le nom de Georges
Ier, le second fils du prince Christian
de Danemark,
de la maison de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glucksbourg, à la
double condition de prêter serment à la constitution et d'élever,
son successeur dans la profession de la religion grecque orthodoxe.
Georges Ier, roi de Grèce. Sous les règnes de Georges Ier (1863-1913), et de son fils Constantin (1913), la Grèce réalisa la plus grande partie de son programme d'expansion nationale : annexion de la Thessalie (1881); érection de la Crète en principauté sous le gouvernement du prince Georges de Grèce, deuxième fils du roi (1898); acquisition, à la faveur des guerres balkaniques, de Salonique, de la vallée inférieure du Vardar, du littoral de la mer Égée, jusqu'à Kavala inclus, et de la majeure partie des îles de la mer Égée. Par contre, la constitution et la délimitation, par les puissances, de la principauté d'Albanie lui enleva la plus grande partie de l'Épire, que ses troupes ont dû évacuer en mars 1914, et ses ambitions se heurtèrent à celles de l'Italie. La vie politique paraissait ardente; en réalité, il y avait moins des partis que des coteries de chefs politiques, s'appuyant sur une clientèle régionale : Tricoupis, Delyannis, Zaïmis, Theotokis, etc. Les succès des armées helléniques, en 1913, donnèrent au roi Constantin un prestige considérable et une assez grande autorité sur l'armée. La révolution libérale qui avait eu lieu en 1909 et avait conduit, en 1911, à la promulgation d'une nouvelle constitution garantissant les libertés publiques, avait porté à la tête du gouvernement Eleuthérios Venizélos, qui parvint, au moment du déclenchement de la Grande Guerre, à conserver à la Grèce sa neutralité. Cependant, Constantin, marié en 1889 à la princesse Sophie, soeur de l'empereur Guillaume II, et partisan de l'accord avec l'Allemagne, eut, dès 1914, une politique visiblement hostile à celle des alliés. En 1915, il remplaça Venizélos par Gounaris, pro-allemand, mais ne parvint pas à l'imposer. En 1917, Vénizélos revint aux affaires et força le roi à quitter le pays, laissant le trône à son fils Alexandre. La Grèce put se ranger alors du côté des Alliés. Bien que tardif, ce ralliement permit au pays de bénéficier, à la suite des Traités de Sèvre et de Lausanne, du nouveau dessin des frontières européennes décidé par les vainqueurs à la fin de la Guerre. L'entre deux guerres.
La Grèce
depuis 1945.
Un Evzone (membre de la garde présidentielle), à la tombe du soldat inconnu, place Syntagma, à Athènes. Source : The World Factbook. En 1975, une nouvelle constitution fit de la Grèce une république parlementaire, mais dotant le président de pouvoirs étendus. Caramanlis en fut élu président en 1980. L'année suivante, le pays entra dans la CEE (Communauté économique européenne), tandis que le fils de Giorgios Papandreou, Andreas Papandreou (1919-1996), le chef du parti socialiste (Pasok), était porté par des élections législatives à la tête du gouvernement. En 1986, les pouvoirs présidentiels furent réduits au profit du parlement. La victoire, en 1990 de parti de centre-droit de la Nouvelle démocratie, dirigé par Constantin Mitsotakis a inauguré une période d'alternances politiques. Le Pasok a de nouveau gagné les élections en 1993, et la Nouvelle démocratie en 2004. Pendant toute cette période, la Grèce a confirmé son ancrage au sein de l'Europe : janvier 2002, adoption de l'euro (après une falsification du déficit budgétaire qui sera révélé deux ans plus tard); avril 2005, ratification du traité de constitution européenne. A la fin des années 1990 et au début des années 2000, la Grèce a aussi entrepris de normaliser ses relations avec ses voisins, notamment avec la Turquie, objet de vieux et récurrents antagonismes, et avec la Macédoine, devenue indépendante de la Yougoslavie en 1991, et que la Grèce soupçonnait de vouloir revendiquer sa propre province de Macédoine. La Grèce est devenue le douzième membre de l'Union économique et monétaire européenne (Zone euro) en 2001. A partir de la fin 2009, le pays a connu une grave crise économique , en raison de près d'une décennie de dépenses excessives chroniques et de rigidités structurelles. Trois accords de renflouement d'une valeur totale d'environ 300 milliards de dollars ont dû être conclus avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), le FMI, et (pour celui de 2015) avec aussi le Mécanisme européen de stabilité (MES). Le gouvernement grec est officiellement sorti du troisième plan de sauvetage en août 2018. |
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