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Campanella (Thomaso), philosophe, né le 5 septembre 1568, à Stilo, en Calabre, mort à Paris le 21 mai 1659, entra de bonne heure dans l'ordre des dominicains. Il attaqua la scolastique, et, par la hardiesse de ses opinions, se fit beaucoup d'ennemis. Accusé d'avoir conspiré contre les Espagnols, qui étaient alors maîtres de sa patrie, il se vit condamné à une détention perpétuelle (1699), et ne put sortir de prison qu'au bout de 27 ans, grâce à intervention du pape Urbain VIII, et après avoir subi plusieurs fois la torture. Il se réfugia en France, où Richelieu lui accorda une pension. Campanella avait conçu, vers le même temps que Bacon, le projet de réformer la philosophie et de la ramener à l'étude de la nature, qu'il appelait le Manuscrit de Dieu; mais trop faible pour une si vaste entreprise, il ne fit que substituer un nouveau système aux systèmes déjà connus. II dérivait toutes nos connaissances de la sensation, et regardait toutes les parties du monde comme douées de sentiment.


Principaux ouvrages: Philosophia sensibus demonstrata, Naples, 1591: il y défend les dogmes de Télésio; Prodromus philosophi instaurandæ, Francfort, 1617; Philosophia realis, Francfort, 1620 et 1623 (comprenant la physique, la morale, l'économie et la politique), Philosophia rationalis, Paris, 1638 (comprenant la grammaire la dialectique, la rhétorique, la poésie, l'histoire); Universalis philosophia, traité de métaphysique; Atheismus triumphatus, où il combat la athéisme, mais assez faiblement; Civitas solis, sorte d'utopie dans le genre de la République de Platon qui forme l'appendice de sa Philosophia realis (elle a été trad. par Rosset et par Villegardelle, 1841). Il a aussi publié une Apologie de Galilée, 1622 (dans laquelle il cherche à rallier la physique de Galilée à sa cause, tout en montrant qu'il n'y a rien compris...), et a écrit sur la magie et l'astrologie, auxquelles il donna trop de crédit. Il a laissé des Lettres et des Poésies (trad. par Mme Colet, 1844).

Baldacchini a donné : Vie et philosophie de Campanella (en ital.), Naples, 1840, et M. Dareste, Th. Morus et Campanella, Paris, 1843.

En librairie - Tommaso Campanella, La monarchie du Messie, PUF, 2002. - Apologie de Galilée (avec une présentation approfondie), Les Belles Lettres, 2001. - La Cité du Soleil, Mille et Une Nuits, 2000. - Monarchie d'Espagne et monarchie de France, PUF, 1999. 

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