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Béclard

Béclard (Pierre Auguste), médecin et anatomiste né à Angers le 12 octobre 1785, mort à Paris le 17 mars 1825. Les débuts de cet éminent savant furent difficiles; issu de parents peu aisés, il eut bien des obstacles à vaincre pour faire ses études. Après avoir suivi pendant quatre ans le cours d'instruction médicale à l'Hôtel-Dieu d'Angers, il vint à Paris en 1808, et s'appliqua avec ardeur à l'étude de l'anatomie et de la physiologie que les travaux récents de Bichat avaient entourées d'un attrait prestigieux. 

Nommé en 1811 prosecteur de la faculté, en 1812, chef des travaux anatomiques, en remplacement de Dupuytren, Pierre Béclard fut nommé en 1815 chirurgien de l'hôpital de la Pitié, enfin en 1818 professeur d'anatomie à l'Ecole de médecine. Il commença alors ces leçons demeurées célèbres qui attiraient de toutes parts des auditeurs avides de s'instruire dans une science qui n'avait jamais été enseignée avec un pareil éclat.

Béclard se livra en même temps avec succès à la chirurgie; il renouvela et répandit l'opération de la taille bilatérale et fit d'importantes recherches sur la ligature et la cicatrisation des artères. Sa mort fut un coup de foudre; des honneurs insolites furent rendus à sa dépouille mortelle que les élèves voulurent porter eux-mêmes jusqu'à sa dernière demeure. (Dr. L. Hn.).



En bibliothèque. - Voici la liste des principaux ouvrages de Pierre Béclard : Propositions sur quelques points de médecine (Th. de Paris,  1843, in-4); dans cette thèse il a établi nettement pour l'époque la différence qui existe entre les divers tissus, et a donné la preuve que la courbure latérale du rachis dépend de la prédominance du bras droit; Mém. sur les foetus acéphales (Bullet. de la Fac. de méd., 1815.1817); Recherches et expériences sur les blessures des artères (Mém. Soc. méd. d'émulation, t. VIII, 1847); Addition à l'anatomie générale de Bichat (Paris, 1821, in-8) ; Eléments d'anatomie générale ou description de tous les genres d'organes qui composent le corps humain (Paris, 1823, in-8; 3e édit., ibid., 1852, in-8, avec addit. par son fils J. Béclard ; 4e  édit., ibid., 1865, avec addit., fig. et un précis d'histologie par J. Béclard).
Béclard (Jules-Auguste), fils du précédent, né à Paris le 17 décembre 1817, mort à Paris le 9 février 1887. II fut d'abord interne à l'hospice de Charenton, mais ne tarda pas à se livrer à l'étude de l'anatomie et plus particulièrement de la physiologie, et après avoir pris son diplôme de docteur à Paris, en 1842, il concourut en 1844 pour l'agrégation dans la section d'anatomie et de physiologie et fut nommé. Sa thèse avait pour titre : Des principes immédiats azotés et de leur distribution dans l'économie. Il commença bientôt un cours libre à l'école pratique et ses leçons, professées avec une grande clarté et un talent d'exposition remarquable, eurent un grand succès. Il suppléa Breschet et Bérard, publia en 1845 un mémoire remarqué, dans lequel il étudie l'influence de la température sur le développement comparé des systèmes organiques, et, en 1851, il lit à l'institut des Recherches expérimentales sur le mécanisme de l'absorption et sur les phénomènes de l'endosmose : ces deux travaux contiennent des recherches originales.

En 1856, Jules Béclard publie la première édition de son Traité de Physiologie humaine, ouvrage resté classique pour nos écoles de médecine et traduit dans la plupart des langues de l'Europe. En 1858, il communique à l'Institut deux mémoires sur l'influence de la lumière et des divers rayons du spectre sur le développement des animaux et, en 1860, il lit à ce corps savant un important travail sur la Contraction musculaire dans ses rapports avec la température animale, travail dans lequel il démontre, le premier, que la quantité de chaleur développée par la contraction musculaire est plus grande quand le muscle exerce une action statique, c.-à-d. non accompagnée de travail mécanique, que quand une contraction musculaire de même mesure produit un travail mécanique extérieur. En 1862, il était nommé membre de l'Académie; la même année, secrétaire annuel et il succédait en 1873 à Dubois (d'Amiens) comme secrétaire perpétuel de cette compagnie savante, poste d'honneur qu'il occupa jusqu'à sa mort, avec une rare distinction.

L'on sait que les éloges prononcés par Jules Béclard lui ont acquis une grande notoriété. Insérés dans les mémoires de l'Académie, ils ont été réunis en un volume, publié en 1878. Titulaire de la chaire de physiologie en 1872, il sut attirer les élèves à ses cours et à son laboratoire d'où sont sortis des travaux remarquables, et, en 1881, il fut présenté par ses collègues, pour succéder comme doyen à Vulpian, lors de la démission de ce dernier. Il représentait la faculté de médecine au conseil supérieur de l'instruction publique et était commandeur de la Légion d'honneur. Jules Béclard avait de grandes qualités d'administrateur, il était fort apprécié dans, les différents conseils dont il faisait partie et sa mort, survenue inopinément après quelques jours de maladie, est venue surprendre douloureusement ses collègues, ses amis, ses élèves.  (Dr A. Dureau).



En bibliothèque. -Outre les ouvrages indiqués plus haut, on doit à Béclard, une troisième édition fort augmentée des Eléments d'anatomie générale de son père (Paris, 1852); une traduction, en collaboration avec Marce Sée, du Traité d'histologie humaine, de Koellicker; un Rapport sur les progrès de la médecine en France, avec Axenfeld, et de nombreux articles publiés dans les Archives générales de médecine, dans la Gazette hebdomadaire et dans le Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales. Il est encore l'auteur de plusieurs rapports intéressants communiqués au conseil général de la Seine et au conseil supérieur de l'instruction publique, sur l'assistance publique, les aliénés, les prisons, l'enseignement de la médecine. etc.
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Dictionnaire biographique
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