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Arvers

Alexis Félix Arvers est un écrivain français, né à Paris le 23 juillet 1806, mort dans la même ville le 7 novembre 1850. Après de brillantes études au lycée Charlemagne (il avait obtenu le prix d'honneur au concours général de 1824), il commença son droit, entra même dans une étude d'avoué, mais il abandonna définitivement, en 1836, une carrière pour laquelle il ne se sentait aucun attrait et se livra à son goût pour les lettres. 

Dès 1833 , Arvers avait publié un volume de poésies intitulé : Mes heures perdues, dans lequel on trouve notamment le sonnet qui a immortalisé le nom de l'auteur et que lui avait, dit-on, inspiré à son insu Mme Mennessier-Nodier :
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Sonnet

« Ma vie a son secret, mon âme a son mystère, 
Un amour éternel en un moment conçu.
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et pourtant solitaire,
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre 
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.

A l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
« Quelle est donc cette femme? » et ne comprendra pas. »
 

(A. Arvers).

Dans le même ouvrage se trouvent aussi un drame : la Mort de François ler, et une comédie : Plus de peur que de mal, qui n'ont jamais été représentés. Le premier, dont on cite de fort beaux vers, a pour sujet la légendaire aventure du roi de France dans un mauvais lieu de la rue Fromenteau. 

En 1835, Arvers fit jouer au Gymnase, en collaboration avec Bayard et Paul Foucher, une comédie-vaudeville : En attendait (2 actes); l'année suivante, il donna seul, au Vaudeville, une autre comédie-vaudeville en un acte : Deux maîtresses, puis, avec Paul Foucher : Delphine ou Heureux après moi, drame-vaudeville (théâtre de la Porte-Saint-Antoine, 18 avril 1837), et avec Scribe un proverbe mêlé de couplets : les Dames patronnesses ou A quelque chose malheur est bon (1 acte, Gymnase, 15 février 1837), et de nouveau seul, un vaudeville en un acte : Rose et Blanche (théâtre des Variétés, 5 octobre 1837). 

A partir de 1838, Ernest d'Avrecourt devint son collaborateur favori et ils firent représenter ensemble : les Parents de la fille (1 acte, Renaissance, 10 décembre); les Vieilles amours (1 acte, Vaudeville, 1841); les anglais en voyage (1 acte, Variétés 1844); Lord Spleen (1 acte, ibid., 1849); Mieux vaut tard que jamais (1 acte, Folies-Dramatiques, 1849); le Banquet de camarades (1 acte, Gymnase, 1850). De plus, il avait donné seul, au Théâtre-Français, deux comédies en trois actes et en vers, la Course au clocher (8 mars 1839), qui n'obtint que quatorze représentations, et le Second mari (3 avril 1841) qui en eut onze. 

Atteint d'une maladie de la moelle épinière, il se fit transporter, en octobre 1850, à la maison Dubois et y expira quelques jours plus tard. Ses restes reposent à Cézy (Yonne), près de ceux de ses parents.  (Maurice Tourneux).

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Dictionnaire biographique
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