 |
Aristoxène
de Tarente est un philosophe grec ou
plutôt historien de la philosophie et chef de l'école musicale
qui porte son nom, né à Tarente;
entre 356 et 352 avant l'ère chrétienne. Son père,
Spintharus, qui avait connu Archytas, était
l'ami de Socrate et d'Epaminondas;
il donna lui-même à son fils la première instruction
musicale et scientifique.
Puis le jeune Aristoxène reçut
tour à tour les leçons de Lamprus d'Erythrée et du
pythagoricien
Xénophile, disciple du physicien Philolaüs,
qui avait été aussi le maître d'Archytas.
Il passa de longues années dans
l'école d'Aristote et c'est chez le Stagirite
qu'il devint l'ami du philosophe Dicéarque.
Il avait résidé quelque temps à Corinthe
pendant que Denys le Jeune exerçait dans
cette ville les fonctions de maître d'école.
A la mort d'Aristote (322), il aurait conçu,
d'après le témoignage de Suidas,
le plus vif dépit de n'avoir pas été choisi par le
philosophe pour lui succéder, mais dans l'unique de ses écrits
où il cite son maître, c'est pour louer sa méthode
d'enseignement et l'opposer à celle de Platon,
ce qui infirme singulièrement ce témoignage.
A partir de ce moment nous n'avons plus
aucune donnée, même approximative, sur les circonstances qui
ont rempli sa vie. L'époque même de sa mort est restée
incon nue. Le même Suidas prétend qu'il avait écrit
453 livres. Voici les titres de ceux de ses ouvrages dont la mention nous
est parvenue. (Nous écrivons en caractères italiques les
parties conservées).
Oeuvres
musicales.
1° Sur la musique au moins 4 livres;
2° Sur l'enseignement de la musique; 3° Éléments
harmoniques; 4° Eléments rythmiques; 5° Éléments
de la théorie des intervalles; 6° Sur les tons (échelles
de transposition); 7° Sur les métaboles (modulations?); 8°
Sur les principes harmoniques; 9° Sur les flûtes et autres instruments;
10° Sur le percement des flûtes; 11° Sur la danse tragique;
12° Sur la mélopée; 13° Histoire de l'harmonique.
Il est probable d'ailleurs que cette nomenclature comporte plus d'un double
emploi.
Oeuvres
philosophiques et scientifiques.
1° Règles d'éducation;
2° Lois politiques ou plutôt civiles; 3° Maximes pythagoriciennes;
4° Traité d'arithmétique.
Oeuvres
historiques et mélanges.
Vies des philosophes Pythagore, Socrate,
Platon, Xénophile, Aristote et autres. Vies des Tragiques. Vies
des Aulètes ou joueurs de flûtes. Vie de Téleste, poète
dithyrambique. Mémoires historiques. Mélanges. Divers. Comparaisons.
Mélanges de table. Epiméthies. Praxidamanties.
De la plupart de ces écrits nous sont
restés des fragments recueillis par G. L. Mahne et, en plus grand
nombre, dans le t. Il des Fragmenta historicorum graecorum, publiés
par Ch. Muller (collection grecque-latine de Firmin Didot).
Aristoxène a été
cité comme musicographe par plusieurs auteurs latins, notamment
par Cicéron.
Vitruve
a donné un exposé de la musique des Grecs "d'après
la doctrine d'Aristoxène" (De architectura, I. V, ch. IV).
Les Eléments harmoniques, ou plutôt les textes divers
réunis sous ce titre dans tous les manuscrits connus, ont été
publiés pour la première fois par Jean Meursins avec les
textes d'Alypius, Introduction musicale, et de Nicomaque, Manuel
d'Harmonique (Lugduni Batavorum, 1616, pet. in-4), puis avec traduction
latine, par Marc Meibom (Antiquae musicae auctores septem., (ibid.,
1652, 2 vol. pet. in-4), et enfin, avec traduction allemande, accompagnée
d'un commentaire critique et exégétique par P. Marquard (Berlin,
1868, in-8). Dès 1562, Antoine Gegavin, de Grave, en avait donné
une médiocre traduction latine, suivie de celle des Harmoniques,
de Ptolémée, et du traité
Aristotelis
de objectu auditus, avec un fragment de Porphyre
(Venetiis, V. Valgris, 1562, in-4).
(GE). |
|