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Andolo Argoli,
Argolus, est un astronome né
en 1570 à Tagliacozzo, et mort vers 1650, professeur à Padoue).
Il était un de ces hommes laborieux qui composaient de longs ouvrages
pour l'usage des astronomes, et surtout
des astrologues.
- A. Argoli (1570-1650). Dans son Pandosium sphaericum, publié à Padoue en 1644, Argoli nous fit que Timocharis découvrit le premier le mouvement des fixes en longitude, et qu'Hipparque confirma cette découverte; il ajoute que Ménelaüs, à Rome, et Ptolémée, à Alexandrie, continuèrent d'observer ce mouvement progressif, et en donnèrent la mesure plus exacte; il est fâcheux qu'Argoli ne cite pas ses sources. Il est à croire que son imagination le guide autant que sa mémoire. Aux trois systèmes connus il en ajoute un nouveau. Il place la Terre au centre; la Lune et le Soleil, ainsi que les trois planètes supérieures (Mars, Jupiter et Saturne), tournent autour de la Terre; mais le Soleil a pour satellites les deux planètes inférieures, Mercure et Vénus. Il ne fallait pas des méditations bien profondes pour conduire à ce système. Il avoue que Vitruve et Martianus Capella ont eu avant lui la même idée, mais sans la développer, sans indiquer les excentriques ou les epicycles nécessaires pour calculer les mouvements apparents. Ce nouveau système ne s'accorde pas avec celui de Tycho, surtout pour la Lune. Argoli, dans ses Ephémérides, a calculé les lieux de la Lune dans son hypothèse et dans celle de Tycho, afin que les observateurs soient à portée de juger à laquelle des deux on doit la préférence. Pourvu qu'on sauve les apparences; peu importe qu'on multiplie les cercles, les centres, et les mouvements. • La première des tables qu'on rencontre est celle des déclinaisons pour toutes les minutes de la longitude et pour toutes les latitudes, depuis -9° jusqu'à +9°.Tout cela entremêlé de notions astronomiques qu'on trouve partout, et de notions astrologiques qui encombrent encore tous les écrits de ce temps. Argoli a également publié
en 1634 des tables intitulées Secundorum mobilium Tabulae,
qui sont précédées de vers grecs,
hébreux, latins,
en l'honneur de l'astronomie. La mode est passée de tous ces hommages
poétiques, ou du moins elle a changé d'objet.
Frontispice d'un des volumes des Ephémérides d'Argoli. Argoli, qui avait sans doute compilé ces tables pour le calcul de ses Ephémérides, montre que l'usage de ces almanachs est fort ancien; il rappelle ce passage de Pline, d'où il résulterait qu'Hipparque en avait composé pour six cents ans. Pour montrer le grand usage qu'on faisait de ces annonces, il rapporte ces vers de Juvénal : Quarum manibus ceu succina tritasArgoli en avait composé de 1620 à 1640, de 1640 à 1680, et même jusqu'à 1700. Dans sa préface, il nous dit que
Timocharis avait trouvé l'Epi de la Vierge en 5s.20°.20'
Le mouvement pour quarante-un an serait
donc de 25' = 1500", ce qui ferait, par an, 38" et 36" environ. Serait-ce
d'après les observations de Ménelaüs,
comparées à celles d'Hipparque,
que Ptolémée aurait tiré
sa mauvaise précession de 36". Remarquons encore que d'après
Hipparque, Timocharis aurait trouvé
5s22° et non 5s22'20'.
Pour la Lune, il paraît se borner à représenter les éclipses, car il n'emploie que les équations de Ptolémée, qu'il a seulement diminuées de 4' à 5'. Il ne fait aucune mention de la variation, mais il a égard à l'équation de la latitude et à la correction du noeud donnée par Tycho. C'est la vieille astronomie avec ses excentriques, et le mot d'ellipse n'est pas même prononcé dans tout le livre. Son catalogue d'étoiles est celui de Tycho, réduit à 1620. En tête de ses Ephémérides, on trouve une longue dissertation sur ce mot et ses acceptions, mais rien pour l'astronomie qui ne soit déjà chez Géminos. Il reproduit ensuite ce qu'on a vu dans son Pandosium il y ajoute des tables très étendues des maisons pour toutes les latitudes de 37 à 55°; de longues tables des mouvements horaires du Soleil, de la Lune et des planètes; enfin, une table sexagésimale, en sorte que tout ce premier volume est consacré aux explications et aux tables subsidiaires. On a cité de lui, comme une chose très remarquable, qu'il avait réduit toutes les opérations trigonométriques à la simple multiplication, et cela en 1604, dix ans avant la découverte des logarithmes; il n'aurait fait en cela qu'adopter les méthodes données par Viète en 1679. C'est une chose peut-être plus remarquable
ou plus singulière, que, dans son Pandosium sphaericum, imprimé
en 1644, trente ans après le livre de Néper,
il ne fasse encore aucun usage des logarithmes, ni même des formules
de Viète. Il dit expressément qu'il n'a pas abandonné
l'usage des tables en nombre naturels; il en donne pour raison que les
logarithmes facilitent les opérations aisées, et compliquent
les opérations difficiles. Il aurait dû nous dire quelles
sont ces opérations si difficiles
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