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15 N, 68 45 W |
Les Antilles
néerlandaises, organisées en un territoire autonome au
sein du royaume des Pays-Bas
en 1954, ont été dissoutes en tant qu'entité administrative
en octobre 2010. Situées dans l'archipel des Antilles,
elles étaient formées de cinq îles principales répartie
en deux groupes.
• Au Nord, à proximité
des Îles Vierges, et faisant partie des îles au-Vent (Leeward
islands) on trouvait Saba, Sint Eustatius (Saint-Eustache), et Sint Maarten
(partie néerlandaise de l'île de Saint-Martin);
• Au Sud, au large des côtes du Vénézuela,
et faisant partie des îles Sous-le-Vent (Windward Islands), on avait
Bonaire et Curaçao (Aruba, également
possession néerlandaise, et qui faisait partie de ce groupe bénéficiait
d'une administration distincte depuis 1986).
Les Antilles Néerlandaises totalisaient
une superficie de 960 km² et avaient une population de 222 000 habitants
environ (2007).
Îles
au-Vent
Saint-Martin, tout au Nord du territoire
et proche d'Anguilla, est une île de 88.4
km², dont 54,4 km² appartiennent à la France
(Saint-Martin),
dans la Nord et l'Ouest et 34 km² étaient rattachés
aux Antilles Néerlandaises, dans le Sud. Le sol est sableux, le
climat salubre; mais l'eau est rare. Sint-Maarten,
la partie hollandaise (40 000 habitants) a pour capitale Philipsburg.
Saba,
énorme tour calcaire inaccessible, hors au sud par une petite anse
sablonneuse d'où un sentier grimpe en zigzag dans la roche. 1000
habitants.
Sint-Eustatius
ou Saint-Eustache (1500 habitants), îlot volcanique sans une goutte
d'eau de source. Le Punch-Bowl y ouvre un cratère de 300 m de profondeur.
Îles
sous-le-Vent.
Curaçao
a été la plus grandes des Antilles Néerlandaises;
126 000 habitants. C'est une île beaucoup plus longue que large,
qui fait face à la côte du Venezuela et à la presqu'île
de Paraguana. Elle est légèrement ondulée, mais mal
arrosée. Sa côte sud possède un bon port, presque entièrement
abrité, et qui communique avec la mer par un chenal. Willemstadt,
la capitale, est bâtie sur ce chenal.
Bonaire (Buen-Ayre)
se situe une trentaine de kilomètres à l'Est de Curaçao.
Elle a 30 km sur 6 environ; elle est haute et montueuse, quelque peu boisée,
mais manque elle aussi d'eau douce.
Histoire
des Antilles Néerlandaises. - Curaçao,
découverte en même temps que les autres îles sous-le-vent
(Windward islands) en 1493 par Christophe Colomb,
et fut occupée par les Espagnols à partir de 1527, puis par
les Hollandais à partir de 1534, qui y rattachèrent leurs
autres possessions de la région : l'île d'Aruba
à l'Ouest, celle de Bonaire à l'Est, ainsi que les îlots
d'Aves et le petit Curaçao, qui relevèrent toutes de Curaçao.
Pendant les guerres de la République et de l'Empire, les Anglais
prirent Curaçao, une première fois après la paix d'Amiens,
une seconde fois après cette paix; ils la restituèrent définitivement
en 1814.
Les îles au-Vent
(Leeward islands) ont été découvertes en 1499 par
Alonso de Ojeda.
Saint-Eustache fut plusieurs fois conquise et reconquise par les Français,
les Anglais et, enfin les Hollandais; elle appartient à ceux-ci
depuis 1814. Saint-Martin a d'abord, en 1639, une possession de la France,
qui n'y a pas envoyé de colons. En 1648, débarquèrent
à la fois des Hollandais et des Français qui se partagèrent
l'île à l'amiable. La partie Nord revint à la France
qui la rattacha ensuite administrativement à la Guadeloupe,
la partie Sud aux Pays-Bas,
qui en firent comme toutes les autres îles qu'ils possédaient
aux Antilles une dépendance du gouvernement de Curaçao.
Toutes ces îles
furent utilisées par la Compagne de Indes Occidentales Néerlandaise
comme des centres du commerce des esclaves jusqu'à ce que l'esclave
y fût aboli en 1863. Curaçao, capitale de ce trafic, dut attendre
les premières années du XXe
siècle pour retrouver (avec sa voisine Aruba)
la prospérité qu'elle avait perdue grâce à la
construction de raffineries de pétrole afin de répondre aux
besoins qu'avait créé la récente découverte
de gisements au Venezuela.
En 1954, une autonomie
complète fut accordée aux Antilles Néerlandaises (connues
jusqu'alors sous le nom de Curaçao et dépendances); les Pays-Bas
conservèrent seulement la responsabilité de la Défense
et de la Diplomatie. Après la sécession d'Aruba,
en 1986, la question du statut des autres îles a commencé
à se poser. Elle a débouché, depuis 2000, à
l'organisation de référendums sur chacune d'elles.
Les électeurs
de Saint-Martin (juin 2000) et de Curaçao (avril 2005) se sont prononcés
majoritairement pour une statut propre (comparable à celui dont
bénéficie Aruba); ceux de Bonaire (septembre 2004) et Saba
(novembre 2004) ont donné leur préférence à
un rapprochement accru avec les Pays-Bas; ceux de Saint-Eustache (avril
2005) ont opté pour le maintien d'une sorte de statu quo au sein
de Antilles Néerlandaises.
Les partisans de
l'indépendance ont partout obtenu des scores très faibles.
Un autre référendum en 2009, à Curaçao, a confirmé
la volonté des habitants d'un statut propre pour leur île.
Celui-ci a été effectif, ainsi que pour Sint-Maarten, en
octobre 2011, ce qui a mis fin à l'existence de l'entité
constituée par les Antilles néerlandaises. Bonaire, Saba
et Sint Eustatius ont désormais un statut de municipalités
spéciales au sein des Pays-Bas. Les îles de Sint Maarten et
de Curacao ont rejoint les Pays-Bas et Aruba comme pays constituants le
Royaume des Pays-Bas.
En février
2018, l'instance gouvernementale de Sint Eustatius, le Sint Eustatius island
council, a été dissout et remplacé par un commissaire
du gouvernement afin de restaurer l'intégrité de l'adminsistration
publique. Une intervention qui, leslon le gouvernement néerlandais,
"devrait être aussi courte que possible et durer autant que nécessaire".
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Carte
des Antilles Néerlandaises.
Source
: The World Factbook.
Dans le passé, l'agriculture était
la principale ressource des Antilles Néerlandaises (tabac et canne
à sucre à Saint-Eustache, coton et indigo à Saba,
bois de charpente et cochenille à Bonaire, et, à Curaçao,
liqueur du même nom tirée d'une écorce d'orange, etc.).
Mais les sols pauvres et les approvisionnements en eau insatisfaisants
ont depuis toujours entravé le développement de ce secteur.
Aujourd'hui, l'agriculture ne pèse plus que pur 1% dans le PIB;
l'industrie (raffinage de pétrole principalement), représente
15 % du PIB, et c'est donc surtout sur des services (tourisme et activités
financières offshore) que les Antilles Néerlandaises font
reposer leur économie, qui dès lors se trouve étroitement
liée à la conjoncture internationale. Malgré quelques
fluctuations de leur PIB depuis la fin des années 1990, ces îles
jouissent d'un haut revenu par habitant et d'infrastructures bien développées,
en comparaison d'autres pays dans la région. Presque tous les biens
de consommation et d'équipement sont importés; les
États-Unis
et le Mexique
étant les fournisseurs principaux. Le principal problème
rencontré est dû au vieillissement de la population qui requiert
désormais une réforme des systèmes de santé
et de retraite. |
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