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Quirinus

Quirinus, est un dieu romain regardé comme le protecteur et la personnification du peuple des Quirites, c.-à-d. des Romains primitifs, envisagés comme communauté politique ( populus Romanus Quiritium selon la formule diplomatique. Il semble probable que ce nom a son origine dans la division politique primitive en curies).

Les anciens témoignages concordent pour présenter Quirinus comme le nom sacré de Romulus, dont on dit qu'il avait été changé en ce dieu, lors du violent orage pendant lequel il disparut; cette identification avec le héros éponyme de la cité romaine (La légende de la fondation de Rome) a été expliquée de deux manières : d'après les uns, Quirinus serait le dieu des Sabins qui fusionnèrent avec les Latins de la ville fondée par Romulus; cette hypothèse est appuyée sur les assertions des érudits de l'époque d'Auguste, et notamment de Varron que son patriotisme sabin a conduit à attribuer, dans les origines romaines, aux Sabins un rôle que les historiens modernes réduisent beaucoup. Elle concorde avec l'étymologie qui dériverait du nom de la ville sabine de Cures celui de quirites et rapproche le nom de Quirinus de celui de Curis, divinité éponyme de cette ville. D'autre part, on dit que le mot quiris serait le nom sabin de la lance (hasta) et Quirinus deviendrait un dieu guerrier sabin. 

Les faits connus ne justifient pas ces conjectures, Quirinus nous apparaît dans la fête des Quirinalia le dieu des Curies, c.-à-d. de la première, organisation politique de Rome; il joue vis-à-vis du peuple des Quirites (autrement dit le peuple groupé en Curies) le rôle que le dieu du Capitole (Jupiter Optimus Maximus) aura dans la cité patricio-plébéienne organisée par les Tarquins (Tarquin l'Ancien, Tarquin le Superbe) et Servius Tullius, celui qu'aura l'empereur divinisé au temps de l'Empire. Quirinus est la divinité politique suprême du premier Etat romain; les trente curies ou paroisses entre lesquelles était divisé cet Etat s'assemblaient pour célébrer en commun sa fête. 

Son temple était sur le mont Quirinal, qui avait pris son nom et ou se trouvait le Capitalium vetus, citadelle et sanctuaire de la Rome royale, remplacé lors de la révolution tarquinienne par le nouveau Capitole. De même que ce Capitole conserva sa sainteté, bien qu'éclipsé par le nouveau, et de même que les curies subsistaient dans l'Etat, à côté de la nouvelle division en centuries, le dieu politique de la cité primitive, Quirinus, continua d'être vénéré. Il eut, comme le dieu de la cité nouvelle (le Jupiter du Capitole) et comme Mars, son flamine; de même que, plus tard, les empereurs divinisés recevront le leur et que, dans chaque province, un flamine augustal présidera au culte commun de Rome et de l'empereur. Jusqu'au bout la religion officielle demeure fidèle à sa conception animiste qui accorde dans la religion la première place au dieu politique que personnifie l'État. D'ailleurs Auguste avait pris (comme Romulus) le surnom de Quirinus. Ce surnom fut aussi celui de Mars et de Janus.

L'identification proposée entre Mars, le dieu des Ramnes du Palatin, et Quirinus ne résiste pas à cette simple constatation qu'ils avaient chacun leur culte, leur prêtre, leurs chapelles. De plus, Quirinus, Mars et Jupiter étaient distingués dans le panthéon romain archaïque où ils formaient une triade.

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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