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![]() | Oreste, Orestes (personnage de la mythologie grecque). - Fils d'Agamemnon et de Clytemnestre, fut, après le meurtre d'Agamemnon par Clytemnestre et Egisthe, envoyé par sa soeur Electre chez le roi de Phocide![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le mythe d'Oreste, l'un des plus importante et des plus complexes de la mythologie grecque, peut être d visé, en subordonnant l'ordre chronologique des faits, peu important au fond, au développe. ment successif de l'idée morale, en trois périodes, dont la dernière ne se rattache qu'incidem ment au sujet principal. À chacune de ces périodes, gouvernées, pour ainsi dire, par des idées différentes, se rattachent des séries de variantes, dues, soit au caprice des poètes dont l'imagination se plaît à broder les parties accessoires des mythes primordiaux, soit à la diversité des traditions qui, localisées dans diverses contrées de la Grèce I. - Suivant Homère, Oreste était fils d'Agamemnon et de Clytemnestre, et frère de Chrysothémis, de Laodicé et d'Iphianasse; huit ans après l'assassinat de son père , qui tomba sous les coupa d'Egisthe, auquel les dieux enjoignirent en vain de s'abstenir de ce crime, il se rendit de Mégare à Athènes, vengea la mort d'Agamemnon par celle de son meurtrier, et "célébra, dit le poète, les funérailles de sa terrible mère en même temps que celles du lâche Égisthe." Cette action courageuse le couvrit de gloire, et lui mérita les éloges de la postérité (Odyssée Sophocle, quoique bien postérieur à Homère, rompt l'échelle morale qui s'étend du père de la poésie épique jusqu'aux auteurs modernes; dans son Électre
On voit donc que le mythe d'Oreste n'exprimait autre chose, à l'origine, que la sanctification de la loi du talion, loi terrible, puisque le fils pouvait être choisi par les dieux comme exécuteur de la vengeance céleste et sans être passible d'un châtiment. II. Plus tard, lorsque la civilisation toujours croissante eut adouci les moeurs et les lois, on ne put voir sans horreur un fils souillé du sang de sa mère; la justice apparente de l'action d'Oreste révolta les esprits, et les poètes laissèrent apparaître à la fois dans leurs compositions et le progrès de l'idée morale et le déclin de la religion régnante. Il fallut punir Oreste, qui, déjà dans Eschyle, n'égorge sa mère qu'en frémissant et lorsque Pylade lui a rappelé l'ordre d'Apollon; dans Euripide, il va plus loin, il accuse la divinité de démence, il soupçonne qu'un démon trompeur pourrait bien avoir emprunté la voix d'Apollon; les Dioscures eux-mêmes, dont l'intervention semble étrange quoiqu'elle soit nécessitée, qualifient d'insensé l'oracle du fils de Léto. Ces préliminaires n'empêchent cependant pas l'accomplissement du crime; mais la morale pubilque se satisfait en imposant à Oreste une punition terrible : " si le châtiment de Clytemnestre est juste, lui disent les Dioscures, ton action ne l'est pas. "Et ici commence le rôle des Erinyes. Puis, après de longs tourments. Oreste est, ainsi qu'Oedipe, délivré du poids de son crime involontaire; la loi divine est satisfaite, comme la justice humaine, et l'homme n'a nullement lieu d'accuser le destin. Mais en voulant détailler les nuances progressives de l'idée qui domine cette seconde période du mythe d'Oreste. nous avons anticipé sur le récit des faits tels que nous les ont transmis les poètes et les mythologues; il est temps de les raconter en les reprenant ab ovo. Oreste, frère d'Électre et d'Iphigénie (Sophocle ajoute Iphianasse), était encore enfant lorsque Agamemnon périt, égorgé par Égisthe; Il fut sauvé de la mort par Électre, ou par sa nourrice Gellissa, ou par Arsinoé, ou par Laodamie, et envoyé chez Strophius. C'est à l'instant de son retour que commence la deuxième partie de la magnifique trilogie d'Eschyle. Nons ne pouvons mieux faire que d'en donner ici l'argument : "Poussé par un oracle qui lui a commandé de punir les meurtiers de son père, Oreste arrive, avec l'inséparable Pylade, auprès du tombeau d'Agamemnon. Il invoque les mânes paternels, et annonce les projets de vengeance qui le ramènent d'un lointain exil. Il dépose pour offrande une boucle de ses cheveux. Conduites par Electre, sa soeur, des captives troyennes viennent faire des libations sur la tombe du roi : c'est Clytemnestre qui les envoie, dans l'espoir de détourner les présages terribles d'un songe qu'elle vient d'avoir. Après une reconnaissance que le poète a plus on moins habilement ménagée, le frère et la soeur conviennent qu'Oreste se donnera pour un étranger, un homme du pays où avait été élevé le fils d'Agamemnon. Lui-même, il apportera la nouvelle de sa propre mort; on le recevra dans le palais, et les assassins périront à leur tour. Tout s'exécute en effet comme il l'avait prévu. A l'instant de frapper sa mère, il sent son coeur défaillir; mais la voix sévère de Pylade lui rappelle l'ordre et les menaces d'Apollon : tout ce qui restait de sentiment filial a disparu, Il n'y a plus qu'une femme coupable et son juge; et bientôt tout est consommé. Alors, comme à la fin de l'Agamemnon, les cadavres des morts sont offerts aux regards des spectateurs. Oreste fait déployer devant le peuple d'Argos le voile où les assassins avaient enveloppé son père, pour l'égorger sans qu'il pût se défendre. Mais tout à coup il sent que sa raison s'égare; iI annonce qu'il va se réfugier dans le temple de Delphes, auprès du dieu qui avait ordonné le crime. En effet, au début des Eumenides, nous sommes transportés devant le temple de Delphes. La Pythie paraît, vêtue de ses habits sacerdotaux; elle adresse ses prières aux dieux; elle entre dans le temple pour se placer sur le trépied prophétique. Elle en sort aussitôt, saisie d'une horreur profonde; elle a vu un homme dans la posture et l'habit des suppliants; ses mains dégouttaient de sang; autour de lui dormaient des dires affreux, les Erinyies. Oreste sort du temple, conduit par Apollon; le dieu lui promet son aide, et lui commande de courir vers Athènes; il obéit, il part. L'oeil du spectateur pénètre dans le temple : on aperçoit l'ombre de Clytemnestre, pâle, portant encore les traces des blessures qu'elle avait reçues de son fils. Elle adresse des reproches aux Erinyies, qui ont laissé échapper le coupable, et disparaît. Les Erinyies se réveillent, cherchent leur victime, poussent des cris sauvages, courent en désordre au travers de la scène : ce sont les premiers chants de ce choeur terrible et ses premières danses. Apollon chasse loin de son temple les êtres odieux dont la présence souillait le sanctuaire. A ce moment la scène change. Nous voyons le temple d'Athéna et la colline de l'aréopage. Nous sommes à Athènes. Oreste tient embrassée la statue de la déesse, qui était placée devant le temple. Le choeur arrive sur ses traces. Les Erinyies chantent, calmes cette fois, mais plus terribles encore qu'à Delphes, leurs redoutables fonctions parmi les mortels et les dieux; elles réclament la tête d'Oreste, elles dévouent leur victime à des tourments sans fin. Pallas arrive, à la prière du suppliant : elle écoute les plaintes des Erinyies, les réclamations d'Oreste; elle se charge du rôle d'arbitre entre les deux parties, elle s'entoure de juges équitables; la cause est débattue, le nombre des suffrages est égal de part et d'autre, Pallas seule n'a pas encore donné le sien; c'est elle qui va décider souverainement cette grande question. Oreste l'emporte; sa reconnaissance pour Pallas s'exprime avec une vive ardeur, tandis que les Erinyies éclatent en reproches contre la licence de ces dieux nouveaux, qui prennent à tâche d'humilier les vieilles divinités titaniques. Mais elles s'apaisent à la fin, aux doux accents de l'éloquence persuasive de Pallas : elles promettent de bénir ce sol de l'Attique où Pallas leur promet un sanctuaire; elles se montrent dignes du nom qu'on doit leur donner un jour, les Euménides, c'est-à-dire, les Bienveillantes. Elles se retirent dans la demeure qui leur est destinée. Une troupe de vieillards, de femmes et d'enfants, vêtus d'habits de fête, les accompagnent en chantant des hymnes religieux." (Pierron, Traduction d'Eschyle).Les variantes de ce récit sont peu importantes. Suivant Euripide, Electre, maltraitée par Égisthe, s'est vue forcée d'unir son sort à celui d'un paysan argien, qui vit avec elle comme avec une soeur. Oreste la rencontre devant l'humble chaumière qu'elle habite, la reconnaît aux discours qui lui échappent, et est lui-même reconnu par un vieux gouverneur, à une cicatrice que lui avait laissée une chute faite dans son enfance. Pour amener Clytemnestre et la faire tomber dans le piège préparé par son fils, on lui annonce qu'Électre est récemment accouchée, et qu'elle a besoin de ses secours. Le meurtre d'Egisthe s'accomplit hors de la ville, pendant que ce prince offre un sacrifice aux nymphes, et Clytemnestre périt dans la maison d'Électre, qui enhardit son frère terrifié. Ensuite les Dioscures apparaissent et prédisent à Oreste a folie et sa purification. On reconnaît à ces inventions l'imagination romanesque d'Euripide, qui se livre, durant le cours de la pièce, à une critique, très peu dramatique, des moyens employés par Eschyle pour amener la reconnaissance du frère et de la soeur. Mais si l'Électre satisfait peu le lecteur, comparée à la grande composition du poète d'Eleusis, on y remarque avec intérêt le progrès des idées morales; Oreste n'est plus seulement, comme dans Eschyle, un fils qui recule devant sa mère, au moment de l'égorger, c'est un païen à demi sceptique, qui traite nettement Apollon d'insensé. Dans l'Oreste, Euripide représente ce héros en proie aux Erinyes vengeresses. Électre veille sur lui. Les citoyens d'Argos Ici se termine à proprement parler la seconde période du mythe d'Oreste, dont le sens est : nécessité et possibilité de l'expiation sans aucune prédestination fatale. L'Attique Les auteurs syncrétistes ont souvent essayé d'arranger ces diverses traditions dans un ordre chronologique; mais il est évident qu'elles n'ont aucune liaison de succession et qu'elles ne sont que les faces multiples d'une même idée. Divers lieux de la Grèce Le voyage d'Oreste en Tauride offre d'autres variantes nous les avons rapportées aux articles Chrysès, Electre, Thoas. Comme on le distingue facilement, le sens de ces légendes, intercalées après coup à l'histoire mythologique primitive, est toujours la nécessité de l'expiation; seulement ce thème est brodé d'une manière différente. Les Grecs, fiers de rattacher leurs institutions religieuses, indigènes ou étrangères, à leur histoire mythique, attribuèrent naturellement à Oreste en sa triple qualité d'agent d'Apollon, de frère d'Iphigénie, et de grand voyageur, l'introduction du culte de l'Artémis Taurique, dinisité nationale des Taures, identifiée, on ne sait trop pour quelle cause, avec l'Artémis grecque. De retour à Mycènes, Oreste recouvra son royaume, que Ménélas ou Alétès avaient usurpé. Il tua, dit-on, ce dernier, et, Cylarabès étant mort sans enfants, se trouva maître d'Argos
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![]() | Oreste. - Plusieurs autres personnages mythologiques portent ce nom :
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