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Garouda
ou Garuda est un demi-dieu de la mythologie
hindoue. C'est l'oiseau céleste; on le représente soit
sous la forme d'un homme qui a la tête et les ailes d'un vautour,
soit sous celle d'un oiseau avec la tête d'un adolescent. Garouda
est fils de Kasyapa et de Vinata. Il naquit d'un oeuf que celle-ci avait
pondu 500 ans avant qu'il vint à éclore. Sa mère ayant
eu une dispute avec Kadrou, autre femme de Kasyapa et mère
des serpents, Garouda devint l'ennemi de cette espèce à laquelle
il fait une guerre cruelle.
A la suite d'une
gageure entre ces deux femmes, Vinata était devenue l'esclave de
Kadrou, et les serpents, pour prix de la délivrance de la première,
demandèrent à Garouda l'amrita,
breuvage d'immortalité dont la Lune est
le réservoir. L'oiseau alla saisir la lune et la cacha sous son
aile; mais il fut attaqué par les dieux qui avaient Indra à
leur tête, et, il les vainquit. Vishnou
fut plus heureux, mais Garouda s'était si bien comporté dans
cette affaire, qu'il obtint de son vainqueur une capitulation honorable.
Vishnou le rendit immortel, et lui promit une place plus élevée
que la sienne même. Garouda lui sert de monture; mais quand le dieu
est porté sur un char, l'oiseau est placé au-dessus, en forme
de bannière flottante.
Les poètes
placent le séjour de l'oiseau céleste dans le Kousa dwipa,
ou région de Kousa. Garouda est le roi des oiseaux appelés
souparnas. Il se maria; on pense bien que cet événementdut
faire horriblement trembler les serpents, qui en effet se récrièrent.
Il en fit un grand carnage; tous furent exterminés, à l'exception
d'un seul qui, tombant aux pieds de Garouda, lui cria :
«
Epargne-moi, Nâgântaka (destructeur des serpents).»
Celui-ci le prit et
l'attacha comme trophée autour de son cou. Les Hindous
célèbrent en son honneur, le cinquième jour de la
pleine lune de srawan, une fête appelée Garouda-pantchâmi;
ils adorent, ce jour-là, les serpents, persuadés que, par
cet acte, ils se délivrent de la crainte que leur inspirent ces
animaux.
L'oiseau Garouda
(aigle du Malabar) est placé sous la sauvegarde de la superstition
, et le dimanche est particulièrement consacré au culte qu'on
lui rend. Les vaichnavas se rassemblent souvent ce jour-là pour
offrir à ces oiseaux leurs adorations; ils les appellent ensuite
et leur jettent des morceaux de viande.
Tuer un de ces oiseaux
serait un crime au moins égal à l'homicide, surtout aux yeux
des sectateurs de Vishnou. Lorsqu'ils en rencontrent
un qui est mort par quelque accident, ils lui font des funérailles
pompeuses. Dans certains temples, les brahmanes donnent à manger
à ces oiseaux assimilés à Garouda, qu'ils ont habitués
à venir chercher leur nourriture à des heures réglées.
Ils les appellent au bruit de deux plats de cuivre qu'ils frappent l'un
contre l'autre. (A. Bertrand).
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Statue
de Garuda à Katmandou (Népal). Photo
: © Serge Jodra, 2011.
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